28 mars 2021

Cette semaine je passe à la radio.

Lundi matin je serai en direct sur France Bleu Périgord pour parler du projet et relancer la campagne de financement. Nous sommes dans ce qu’on appelle le « ventre mou ». La période calme où les dons se font plus rares. Selon les professionnels c’est tout à fait normal, selon moi ça fait flipper grave! Et si plus personne ne donnait, et si je n’arrivais pas à l’objectif, et si…, et si… Les mauvaises habitudes ont la vie dure. Je vais plutôt faire confiance à l’avenir et me dire qu’il reste du temps, qu’il peut encore se passer beaucoup de choses en vingt-huit jours!

Je suis en ce moment entre les préparations de rendez-vous à la banque et la constitution de dossier pour des subventions. Autant certains tiennent compte seulement des chiffres, autant les autres veulent savoir comment ma librairie sera différente et pourquoi ils devraient me soutenir. Il faut donc s’adapter aux différents interlocuteurs afin d’être entendu et compris de tous.

Le projet n’a jamais été aussi proche, ni aussi loin en même temps. Il ne manque que la dernière étape qui peut tout faire démarrer.

Bientôt?

22 Mars 2021

Aujourd’hui j’étais dans le journal.

Un correspondant local de la DL m’avait contacté pour faire un petit article sur mon projet. Après deux minutes à me dire que je n’y arriverai pas ou que ça n’intéresserait personne, je me suis dit que c’était une belle opportunité de parler du projet et de la cagnotte surtout. Avant j’aurais passé des heures à me triturer le cerveau en pensant à toutes les choses que je devrais dire, à toutes les choses que les gens allaient dire sur moi. Et là, non, j’ai à peine hésité.

C’est là que je vois combien j’ai évolué et surtout le cap que j’ai passé. Je ne dis pas que tout d’un coup je vais pouvoir me présenter devant une assemblée sans trembler, je dis que lorsqu’il faudra prendre sur moi pour défendre mon bout de gras, je ne vais pas hésiter à y aller.

J’ai un rendez-vous important cette semaine. Je compte bien donner le meilleur de moi-même. Si je ne donne pas tout pour mon projet, personne ne le fera à ma place. C’est aussi la différence cette fois-ci. Je suis la seule porteuse du projet et c’est moi qui vais le défendre.

Quand on a un mari tel que le mien, il est si facile de se reposer sur lui en ce qui concerne la « communication » et tout le reste. C’est un meneur, il sait ce qu’il veut et comment arriver à ses fins. J’ai eu tendance à me laisser porter, à le laisser me porter, même si parfois j’ai dû être un peu lourde. Là je le laisse reprendre un peu d’air et se porter lui-même. Je me suis assez reposée sur lui pour pouvoir maintenant prendre mon envol.

Tous les jours je suis surprise et ravie par l’accueil fait à ma future librairie et l’attente qui en résulte.

Rien que pour vous faire plaisir, il faut que ça marche!

Et sinon Ma Libraire Bien-Aimée – Ulule !

17 mars 2021

A l’heure où je vous écris nous en sommes à quasi 25% de l’objectif. C’est bien, très bien même, cela ne fait qu’une semaine après tout. Bien évidemment j’aimerais que ça aille plus vite (vous savez le fameux problème d’impatience) mais j’essaie d’apprécier ce que j’ai déjà et surtout je remercie infiniment les personnes qui ont déjà participé.

Hier nous avons donné le point final au prévisionnel avec Magalie de la Chambre des Métiers qui m’accompagne sur le projet. Elle devait ensuite le proposer aux différentes banques qui sont partenaires avec la CCI. J’ai été surprise et ravie ce matin d’avoir déjà un appel pour une rencontre. Pour moi cela représente un grand pas en avant. Je vais enfin pouvoir défendre mon projet devant quelqu’un qui pourrait potentiellement le faire démarrer.

Me vendre auprès d’un inconnu n’est pas quelque chose d’évident pour moi (vous savez le fameux problème du manque de confiance en soi), mais je sais que j’en suis capable. Je sais que lorsqu’il le faut je peux me montrer convaincante. D’autant plus aujourd’hui, après tout ce par quoi je suis passée pour en arriver là, il n’y a plus d’hésitation à avoir ou de retour en arrière à envisager. C’est l’aboutissement d’années de travail, d’évolution, de découverte de soi.

En parallèle à la recherche de prêt, je prospecte pour essayer de toucher toutes les aides et subventions auxquelles je peux avoir droit. Malgré tout ce qu’on peut dire, il y a des choses qui sont mises en place pour les porteurs de projets culturels, et oui ce sont encore des dossiers et des dossiers à compléter mais à la fin ça peut faire la différence.

Je vous remets le lien pour la page de financement, on ne sait jamais, peut-être êtes-vous passé à côte ? 😉

Ma Libraire Bien-Aimée – Ulule

MLBA.

15 Mars 2021

Une nouvelle semaine qui commence.

La campagne de financement participatif est enfin en ligne sur les réseaux et l’accueil est génial. Beaucoup de contributions depuis hier soir, ça fait chaud au cœur. La générosité des gens ne cessera de m’étonner. L’objectif serait de dépasser les 1000 euros ce soir. Faut bien se challenger un peu!

J’ai en main les derniers plans de la librairie, je vais pouvoir travailler la mise en place des rayons. Plus on avance dans le projet et plus il me tarde. L’impatience est une autre de mes qualités (avec le manque de confiance). Mettre en place un projet de cette envergure, un projet qu’on porte en nous depuis toujours, demande effectivement de la patience, il faut faire les choses dans l’ordre et les faire bien. Cette expérience me permet de travailler sur moi, de me rendre compte des schémas que j’avais mis en place et qui n’étaient pas les bons. J’ai l’impression de faire éclore une nouvelle facette de moi.

Ce week-end on a fait le tour de différentes librairies avec Yohan. Bien évidemment je ne peux pas m’empêcher d’avoir l’œil de la professionnelle, je regarde comment les choses sont faites et je réfléchis à comment je les ferais. Les librairies sont mes lieux préférés, c’est étonnant, non? Je pourrais y passer des heures, à naviguer entre les rayons, lire une quatrième de couverture, me poser dans un coin et commencer à bouquiner. Il y a souvent une ambiance particulière dans une librairie, une ambiance un peu feutrée, différente de celle qu’on peut trouver dans une bibliothèque. Travailler dans l’endroit qu’on préfère au monde, ça s’rait pas un peu le rêve?

Pour ceux qui ne l’ont pas encore vu voici le lien pour le financement participatif!

Ma Libraire Bien-Aimée – Ulule

Un grand merci!

« L’inconnu de la poste » de Florence Aubenas

Dans un petit village de l’Ain, Montréal-la-Cluse, un crime sordide a lieu le 19 décembre 2008. Catherine Burgod qui travaillait au bureau de poste, est assassinée de 28 coups de couteau. Enceinte de 5 mois, cette jeune quarantenaire était aimée de tous. Crime crapuleux, crime passionnel, le mystère est entier.

Habitant alors en face de la poste, le comédien Gérald Thomassin est rapidement soupçonné. Cet acteur découvert par Jacques Doillon est tombé dans la délinquance et les excès suite au tournage. Enfant de la DDAS, il est resté dans la marge malgré ses succès au cinéma.

Florence Aubenas prend ce fait divers à bras le corps. Une enquête minutieuse sur ce qui a pu arriver à Catherine Burgod mais aussi sur le destin d’un jeune homme prometteur. C’est une enquête en immersion mais on lit ça comme un véritable roman. Florence Aubenas égrène les évènements et capte l’attention du lecteur comme dans un véritable page-turner. Elle donne la parole à tous les protagonistes, tous ceux ayant eu un lien avec l’histoire ce qui donne encore plus de puissance au récit.

La vie de Gérald Thomassin est en effet digne d’un roman à la Dickens. Abandonné par sa mère, père inconnu, élevé dans des foyers, livré très tôt à lui-même, alcoolique, drogué, il aurait pu s’en sortir grâce au cinéma mais on n’échappe pas facilement à ses démons. Florence Aubenas reste toujours observatrice sans jamais prendre de partie.

Un récit passionnant sans conclusion car l’affaire n’est toujours pas résolue.

Edition de l’Olivier

12 Mars 2021

C’est une période particulière. Une sorte d’entre deux.

Il y a des choses qui ont été engagées et maintenant il faut patienter. Quand on est pas quelqu’un d’hyper confiant, l’attente peut être compliquée. L’attente c’est le risque de commencer à cogiter, à se poser des questions et très certainement pas les bonnes questions. Est-ce que je vais y arriver? Est-ce que les gens vont participer au financement? Est-ce que les banques vont suivre mon projet? etc..

C’est là que rentre en jeu l’entourage proche, ceux qui te connaissent vraiment et qui savent ce que tu vaux (même si toi tu ne le sais pas). J’ai la chance d’être bien entourée. Mon mari, évidemment, pour qui l’optimisme est une seconde nature. C’est vraiment une source de motivation et d’inspiration pour moi. Je ne vais pas en dire plus, il a déjà assez la grosse tête comme ça! Mes amies qui ne cessent de me pousser vers le haut depuis si longtemps et ma grande sœur qui est un soutien sans faille. J’arrête là on dirait que je prépare mes remerciements pour les Césars.

Hier j’ai reçu les plans du local établis par Julie de la Maison Radieuse. C’est chouette, ça permet de se projeter un peu plus et de commencer à envisager l’emplacement des rayons. Il va falloir que je sois bonne sur le fond que je vais mettre en place, librairie généraliste ça veut dire que je vais proposer de tout. Des rayons seront privilégiés, forcément, mais je dois être à même de répondre à toutes les demandes. Et il y aura une adaptation au fur et à mesure du temps qui passe. Des rayons disparaitront peut-être quand d’autres apparaitront selon la demande. J’ai eu plusieurs fois l’exemple au fil de mon expérience de l’engouement éphémère pour un style de littérature en particulier. Qui se souvient encore de la Bit-Lit? (des histoires de romances avec des vampires ou des loups-garous, si, si, je vous jure, ça marchait bien!).

Bref y’a encore du pain sur la planche!

11 Mars 2021

La page du financement participatif est en ligne.

Pour le moment je fais le tour de mes connaissances avant de le mettre sur les réseaux sociaux. Je ne vous cache pas qu’il est très difficile pour moi de faire ça. J’ai l’impression de faire la manche tout en n’étant pas légitime. C’est très dur.

Mais je réfléchis, je cogite et je me dis que ne donneront que ceux qui peuvent le faire, que ceux qui ne peuvent pas transmettront le message et que c’est comme ça qu’on créé de la solidarité ! Je pense à toutes les fois où j’aurais pu donner et où je ne l’ai pas fait et j’ai un petit pincement au cœur de culpabilité.

Les choses sont en marche maintenant, il faut aller de l’avant.

J’avais demandé à Pierre qui est graphiste de me faire mes visuels et ma devanture de magasin et franchement je suis tellement contente du résultat. C’est tout à fait dans l’esprit de ce que je voulais. L’idée de départ quand j’ai créé le blog de Ma Libraire était de donner des conseils de lecture, surtout aux non-lecteurs, un peu comme une sorcière donnerait des potions. Pierre a très bien compris ça et l’a symbolisé avec le flacon de potion et le grimoire. Il me tarde maintenant de faire tous les goodies (marque-page, tote-bag etc..) avec cette image.

Le retour des gens fait un bien fou. Je ressens beaucoup de bienveillance et de soutien. Le manque de confiance en moi étant un de mes principaux défauts ( et pas le seul bien sûr), je me demande pourquoi les gens croient en moi et en mon projet. Tout ça redore mon « estime de moi » mais le chemin est long.

Et sinon j’ai eu ma première contributrice! Je la remercie fortement, elle se reconnaitra.

MLBA.

10 Mars 2021

J’ai donc décidé d’ouvrir ma librairie.

Je finalise ma page de financement participatif. Financement qui servira à payer le site internet qui sera essentiel car il est difficile de nos jours de marcher exclusivement avec un lieu physique. 

J’ai l’impression que ça ne va pas assez vite. Maintenant que je suis dans le processus de création, j’aimerais que ça avance vite. Il faut savoir être patient et faire les choses une à une. 

Je suis partagée entre l’excitation du projet et la peur d’échouer. Un jour je me dis que ça va le faire, le lendemain je vois tout en noir. 

Je travaille énormément sur moi pour voir les choses positivement, ce n’est pas dans ma nature. Disons que j’ai été habituée à la déception et il est compliqué pour moi d’envisager les choses autrement. 

Je sens au fond de moi que ça peut marcher, que ça va marcher. Si je ne fais pas ça, je ne sais pas ce que je ferais d’autre. Je peux apporter des choses aux gens. Je m’en suis rendue compte quand je travaillais à l’Espace. Conseiller un client, le voir revenir enchanté me demander de nouveau un conseil, voir que ce que je dis a eu un impact est tellement gratifiant. Je me suis sentie épanouie dans ces moments-là. 

J’ai passé la majeure partie de ma vie à me dénigrer et à penser que je ne valais pas grand-chose, que je n’arriverais à rien. Être libraire, faire des conseils clients, c’est ça que je veux faire, c’est là où je me sens bien et étonnamment je me dis que je suis douée pour ça. Je sais que je fais bien mon boulot et le retour que j’ai pu avoir des clients me le prouve. 

Je vaux quelque chose. J’ai du talent en quelque chose. 

J’ai longtemps pensé que les gens ne changent pas. Je pense différemment. Si on réalise ce qu’on est, comment on est et que ça ne nous convient plus, je pense qu’on peut changer, évoluer en une version meilleure de nous-mêmes. Je ne dis pas que c’est facile, ni que ça va se faire en une nuit mais avec de la patience et du travail, petit à petit on peut changer. On n’est pas contraint de rester dans le moule que nos parents et nos grands-parents ont créé. On peut choisir d’être différents, de faire les choses différemment. Être indépendant, être libre surtout. 

MLBA.

Lisez-moi!

Voilà quelques mois mon mari et moi avons fermé la porte de notre coffee shop sans savoir quand nous pourrions rouvrir. Ce que nous ne savions pas c’est que cet arrêt forcé allait mettre en branle de nouveaux projets. La conjoncture actuelle fait qu’il nous est quasiment impossible de penser à la suite dans cet établissement. Trop jeunes, nous n’étions ouverts que depuis un an. Toute mauvaise chose a son revers. Et n’étant pas le genre à patienter en attendant de savoir à quelle sauce nous allions être mangés, une idée à germer.

Idée présente en moi depuis de nombreuses années mais que je ne m’autorisais pas à nourrir, persuadée de ne pas avoir les épaules pour assumer. Mais suite à notre expérience entrepreneuriale, tout ce par quoi nous avons dû passer pour ouvrir et le chemin que j’ai dû faire par moi-même, j’ai réalisé que c’était le moment ou jamais.

J’ai commencé par chercher un local, à l’extérieur de Périgueux, plutôt en campagne. Les choses se sont passées de manière assez magique, comme si tout concordait pour me faciliter les choses et j’ai trouvé. Il y avait des travaux, bien sûr, mais je sentais que ça pouvait être le bon.

Et tout s’est mis en route, petit à petit. Contacter les bonnes personnes, faire des formations, voir quelles sont les aides dont je pourrais bénéficier. Grâce au réseau que j’ai créé dans mes précédents postes, j’ai pu avoir des conseils avisés et utiles.

Voilà où j’en suis. Le prévisionnel se termine (merci Magalie), le financement participatif va être mis en ligne ( et oui je pars de zéro donc je vais faire appel à la bienveillance et la générosité des gens) et les choses devraient se préciser prochainement.

J’avais envie de partager toute cette expérience, en me dévoilant (un peu, beaucoup, passionnément, c’est de la folie ? Pas du tout! ) mais surtout dans l’idée que, peut-être, quelqu’un se reconnaitra et que ça lui donnera l’envie de concrétiser aussi son rêve. Vous me suivrez, si vous en avez envie, au jour le jour dans l’avancée du projet.

Ca commence donc aujourd’hui, lisez-moi!

MLBA.

« Une bête au paradis » de Cécile Coulon

Le Paradis est une ferme où Emilienne élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Leurs parents sont morts au détour d’un virage. Elle recueille également Louis, un adolescent battu par son père, qui va faire du Paradis son seul univers. 

A l’adolescence Blanche rencontre Alexandre, un garçon beau et solaire. Ayant beaucoup de facilités, Blanche aide Alexandre à remonter sa moyenne. 

Premier copain, premier amour et premier chagrin. 

« Une bête au paradis » c’est l’histoire d’un amour fou. Un amour pour une ferme, pour une terre mais aussi pour un homme. Un amour qui fait perdre la tête et oublier les choses et les gens qui comptent vraiment. 

Blanche est une femme dont la passion l’emporte sur la raison, pour qui la sensation et le ressenti prime sur le reste. L’odeur d’un corps comme l’odeur d’une bête. 

On assiste à un huis clos oppressant, la tension nait petit à petit, tous les personnages agissent et réagissent intensément, de manière viscérale. C’est violent et beau en même temps et très poétique comme peut l’être Cécile Coulon.  

Quand le Paradis rejoint l’enfer. 

Edition Le Livre de Poche