« Veuf » de Jean-Louis Fournier

"Veuf" de Jean-Louis Fournier
Chronique de « Veuf » de Jean-Louis Fournier par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous aimez rire. Vous aimez pleurer.
Vous aimez l’humour de Pierre Desproges, la sensibilité de François Morel.
Voici ma potion :

Veuf de Jean-Louis Fournier est un roman particulier, comme toute l’oeuvre de Fournier peut l’être. C’est bien évidemment un roman autobiographique, teinté d’un humour caustique et terriblement émouvant.

Il parle ici de la disparition de sa femme,Sylvie, et précisément de comment continuer la vie sans elle.

Après 40 ans passés ensemble forcément le vide est grand. Il lui parle, lui reproche d’avoir toujours été trop gentille et surtout d’être partie avant lui. Il nous parle d’elle, toujours avec infiniment de tendresse, il se demande comment elle a pu vouloir de lui, cet homme si peu attirant. Quand Jean-Louis Fournier raconte les anecdotes sur sa femme, on se rend compte à quel point il était fou d’elle.

C’est un roman qui fait passer du rire aux larmes en deux phrases. Jean-Louis Fournier sait toucher là où ça fait mal et là où ça fait du bien aussi.

Quelques jolies phrases :

« J’ai été choqué que le printemps arrive, alors que toi, tu étais déjà partie »

« Sylvie est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant.
Elle ne voulait pas déranger, elle m’a dérangé au-delà de tout. »

N’hésitez pas à ouvrir ce livre (très court), ne soyez pas rebuter par le titre et laisser vous emporter par ce poète. Veuf est avant tout un roman d’amour.

Edition: Livre de Poche

« La Liste » de Julien Gosselin, Pierre Martin, Johann Trümmel

"La Liste" de Julien Gosselin, Pierre Martin, Johann Trümmel
Chronique de « La Liste » de Julien Gosselin, Pierre Martin, Johann Trümmel par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous cherchez un prénom pour votre futur enfant.
Vous aimez l’humour pince sans rire ou l’humour décalé.
Voici ma potion :

La Liste, c’est un livre à part, un ovni, un exercice de style inédit, comme le précise la quatrième de couverture.

Les auteurs, Julien Gosselin, Pierre Martin et Johann Trümmel, se livrent à l’onomatologie, science qui, le déplorent-ils, est restée sans lendemain. Il s’agit de démontrer comment un prénom détermine le caractère d’une personne. Là en l’occurrence les auteurs se font plaisir sur les préjugés que l’on peut avoir sur une personne d’après son prénom. Ils imaginent ce que peut être la vie d’une Zoé, d’un Kévin et chacun en prend pour son grade. Il faut avouer qu’ils ne manquent pas d’imagination et surtout d’humour. Ces mini biographies sont toutes des portraits très caustiques ,très sarcastiques avec toujours ce second degré qui rend le tout si drôle.

De petits extraits pour vous donner envie :

Francine, 16 ans, ne s’étonne guère de porter un prénom de mère de famille quinquagénaire. En effet, à Brazzaville, où ses parents sont nés, il est bon de donner à l’enfant un prénom qui n’existe plus dans le calendrier des pompiers édition 1974. Au fond, même si elle aurait préféré s’appeler Rihanna ou Beyoncé, elle relativise quand ses quatre frères, Jean-Francis, Bienvenue, Jean-Marie Vianney et Christ-Roi, viennent manger le poulet yassa du dimanche à la maison.

Olivier est instit’.
Il sait qu’il ne va pas changer le cours de la vie de tous ses élèves, mais il aime dire,parfois, que s’il peut « en sortir un ou deux du pétrin, alors c’est mission accomplie ». 

Né en banlieue parisienne, Orlando tente de faire croire depuis 43 ans qu’il a naturellement l’accent italien. Son père Luigi l’avait, lui, quand il quitta ses Pouilles natales pour l’eldorado Boulogne-Billancourt où il assembla tour à tour 4CV, Dauphine, Renault 30 puis Super 5, pour finalement mourir d’un arrêt cardiaque alors qu’il fixait les essuie-glaces d’une Laguna.

Lisez le vite pour vérifier si votre prénom fait partie du lot !

Edtion: 10/18

« Les Revenants » de Laura Kasischke

Les Revenants de Laura Kasischke
Chronique de Les Revenants de Laura Kasischke par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous aimez Room de Emma Donoghue ou David Vann.
Vous voulez avoir des frissons, vous aimez les histoires qui vous hantent.

Ce roman s’ouvre sur un accident de la route et la mort d’une jeune étudiante Nicole, accident causé par son petit ami Craig. Shelly qui a été témoin de l’accident n’arrive pas à faire éclater les faits exacts dans les journaux locaux. L’année suivante, le jeune homme revient malgré tout s’inscrire dans la même université et reprend une colocation avec Perry, originaire de la même ville que Nicole, la connaissant bien, il a bien du mal à se remettre de sa mort. Craig ne se souvient absolument pas de ce qu’il s’est passé, ce qui laisse planer le mystère sur les réels événements d’autant qu’il commence à se passer des choses étranges sur le campus. A cette liste de personnages s’ajoute celui de Mira, professeur de Perry, qui étudie les rituels de la mort.

Vous l’aurez compris, nous avons là un roman polyphonique, chaque chapitre prend le point de vue d’un personnage et nous faisons des allers retours fréquents entre passé et présent.

Qui était réellement Nicole, cette étudiante jolie et studieuse, prônant des valeurs très « américaines » faisant partie d’une sororité aux mœurs plus que spéciales. Que se passe-t-il réellement sur ce campus ?

Chaque personnage entrouvre une porte sur la vérité, vérité qui s’avère très complexe.

Critique de la société américaine, de ses universités, thriller psychologique, histoire paranormale, ce roman regorge d’inventions, de surprises, de rebondissements, les choses superficielles s’avèrent plus profondes, bref rien n’est ce qu’il paraît.

Cette histoire ne vous laissera pas indifférent.

 Edition: le Livre de poche.

« L’ardoise magique » de Valérie Tong Cuong

L'ardoise magique de Valérie Tong Cuong
Chronique de L’ardoise magique de Valérie Tong Cuong par Ma Libraire Bien-Aimée.

Vous avez aimé « le confident » de Hélène Grémillon, les romans de Benoît Duteurtre.
Vous avez envie de délicatesse, d’optimisme et d’étonnement.
Voici ma potion :

Deux adolescentes sont sur le point de se suicider, assises sur la rambarde d’un pont au dessus d’une voie ferrée. Elles se sont promis de sauter ensemble mais il n’y en a qu’une qui franchit le pas.

Celle qui saute c’est Alice, jeune fille riche de zone résidentielle qui a un avenir prometteur, l’autre c’est Mina qui vit chez son oncle et sa tante en HLM depuis la mort de sa mère. Autant dire deux univers opposés.

Lorsqu’elle s’enfuit, après une nuit d’errance dans les bois, Mina se réfugie dans le cabanon d’une maison abandonnée et rencontre un jeune homme portant lui aussi de lourds bagages.

Le récit alterne entre le présent et les souvenirs de l’héroïne avec son amie ou avec son enfance.

Il va lui falloir découvrir ce qu’il s’est passé, savoir pourquoi elle n’est pas allée jusqu’au bout et comprendre pourquoi son amie à qui tout souriait voulait en finir. Pourquoi cette fille parfaite qu’était Alice s’est liée d’amitié avec Mina qui est si effacée ?

Mina va mener son enquête avec l’aide de son nouvel ami et se découvrir, découvrir enfin Sa vérité.

Très beau roman, avec de courts chapitres qui parle tellement bien des tourments de l’adolescence et des complexités de l’âme humaine. Une histoire lumineuse qui ne vous laissera pas insensible. En bref un récit accessible et terriblement touchant.

Edition : J’ai Lu

Petit plus de cette potion : Valérie Tong Cuong vient de sortir un nouveau roman, « L’atelier des miracles » que je vous conseille!

« Je vais mieux » de David Foenkinos

"Je vais mieux" de David Foenkinos
Chronique de « Je vais mieux » de David Foenkinos par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous aimez… David Foenkinos, vous êtes hypocondriaque mais vous comptez bien vous soigner.
Voici ma potion :

Un homme se réveille un jour avec une douleur dans le dos. Tel est le point de départ du nouveau roman de David Foenkinos.

À partir de là rien ne va plus dans la vie de ce personnage, tout par à vau l’eau, il enchaîne les examens, les rendez-vous chez divers médecins et les galères dans sa vie professionnelle et personnelle. Le narrateur nous fait part de son journal de la douleur. Au départ, il peine à être attachant tant on a l’impression qu il se laisse aller, qu’il se laisse mener par la vie, prêt à accepter n’importe quelle humiliation. Mais le point fort de Foenkinos c’est justement de réussir finalement à nous faire ressentir de l’empathie pour son personnage. On a envie qu’il aille mieux mais aussi envie de savoir comment il va y arriver.

Il y a dans ce roman tout ce qui fait un roman de Foenkinos, de l’humour parce que malgré tout, les péripéties de ce quadra nous amusent, de la tendresse, on sent que l’auteur aime ses personnages, de l’amour bien sûr et oserais-je le dire, de la délicatesse.
Plus léger que le précédent « Les souvenirs », il reste néanmoins un excellent roman très accessible et très agréable à lire.

MLBA.

« Luke et Jon » de Robert Williams

Luke et Jon de Robert Williams
Chronique de Luke et Jon de Robert Williams par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous aimez Jonathan Coe, Olivier Adam ou « Le monde selon Garp » de John Irving, vous recherchez une histoire émouvante, un brin d’espoir, une touche de poésie. 
Voici ma potion :

Luke et son père emménagent dans une vieille bicoque à Duerdale, la mère vient de mourir dans un accident qui ressemble fort à un suicide. Ils essaient péniblement de se reconstruire. Le père, fabricant de jouets en bois noyant son chagrin dans l’alcool et Luke s’adonnant à sa passion la peinture. Et là Luke rencontre Jon, le bouc émissaire du lycée, l’ovni, excessivement intelligent mais très spécial,qui on l’apprendra traine un lourd secret. Ces trois personnages au contact les uns des autres vont avancer, surmonter le deuil, surmonter  la différence.
Ce roman est tour à tour triste, joyeux, mélancolique, drôle, il est écrit d’une manière si fine et si juste, on ne peut qu’être touché par l’histoire de ces  personnages et par l’onirisme qui transparaît de certaines scènes,notamment celle du cheval en bois dans la forêt (je ne vous en dis pas plus,) . Voilà un premier roman magistral, empreint de poésie et de finesse, un récit qui donne de l’espoir. L’espoir aussi que le second roman de ce libraire soit encore meilleur.

MLBA.

Bienvenue dans mon chaudron !

Bonjour à toutes et à tous,

Non, pas question ici de vous apprendre à lire… Plutôt de vous apprendre à aimer la lecture !

Si vous n’êtes pas encore un lecteur assidu, alors vous allez le devenir. Croyez-moi, nous avons mille choses à nous lire !

Je vous fais découvrir ici mes dernières lectures sous forme de potions magiques à compléter par vos commentaires pour peaufiner les recettes. Le tout compilé dans un grimoire dont les formules transforment même les crapauds en lecteurs.

Les chroniques seront signées MLBA comme… Ma Libraire Bien-Aimée !