Parfois on a envie de lire des choses légères, positives. Des histoires qui parlent de nous, de situations qui nous sont familières. Et dans ces moments-là il est agréable de tomber sur des romans comme celui de Carène Ponte.
Six femmes aux profils très différents vont se retrouver la même semaine dans un complexe de vacances. Chacune avec son lot de traumatismes, de peines et de soucis.
Samya est là avec son mari et sa petite fille. Elle tente de redonner une chance à son couple suite à l’adultère de son conjoint. Apolline, elle, doit se résoudre à oublier son désir d’enfant. Toutes les tentatives de fécondation ont échoué. Allison s’est fait plantée le jour de son mariage. Il a dit non. Jessie fait passer le travail avant toutes choses et son mari lui lance un ultimatum. Elle doit apprendre à se reposer. Geneviève et son époux se sont fait offrir le séjour pour leur anniversaire de mariage. Elle doit lui annoncer une mauvaise nouvelle. Mia a 19 ans, déjà mère et du mal à s’en sortir.
Bien évidemment ces femmes vont se croiser, se rencontrer et se soutenir.
Carène Ponte propose un beau panel de portraits de femmes, des femmes qui trouveront une répercussion en vous. Une amie, une sœur, une voisine qui aura été dans la situation décrite par l’auteur. Alors, oui, ce roman parlera sans doute plus à la gent féminine, mais un lecteur masculin pourrait y apprendre quelques petites astuces sur les femmes.
Ce roman parle des femmes mais n’est pas féministe. Il met plutôt en avant la solidarité qui existe entre celles qui sont dans la peine. Oui c’est feel-good, mais au fond il y a un beau message et c’est ça qui est bon.
Il y a des auteurs que l’on suit depuis longtemps, qui nous ont bousculé et retourné, et qui ne nous déçoivent jamais. Ellory est de ceux-là. Peu importe le sujet traité le lecteur sait qu’il va lire un grand livre.
Le 22 Novembre 1963, Kennedy ne sera pas assassiné par Lee Harvey Oswald. En 1964 il se lance dans la course à la réélection. Campagne menée essentiellement par son frère Bobby qui doit à tout prix cacher les tromperies et les problèmes de santé de Jack.
Dans le même temps, Mitch, photojournaliste, apprend que son amour de jeunesse, Jean, s’est suicidée. Malgré les nombreuses années sans se parler, il a du mal à croire qu’elle ait pu faire ce geste. Elle était une journaliste tenace et ne lâchait prise qu’une fois son article bouclé. Mitch commence à enquêter de son côté. Il comprend vite qu’elle était sur une histoire sulfureuse.
Ellory s’essaie à l’uchronie et ça marche. Et si Kennedy n’avait pas été assassiné ce jour de 1963? Kennedy qui reste un des sujets préférés de nombreux écrivains, notamment Stephen King et son « 22-11-63 ». L’auteur imagine cet espace temps parallèle en se fondant sur des rumeurs réelles de l’époque. Il nous fait rentrer dans les arcanes de la politique américaine des années 60 où se mêlent abus de pouvoir, sexe et malversations.
Un récit mené tambour battant comme R.J.Ellory sait si bien le faire. C’est rythmé, angoissant, stressant. Le personnage de Mitch joue un véritable contre la montre, il n’a que peu de temps pour pouvoir démêler les fils de cette histoire ce qui crée ce sentiment d’urgence.
Les gens de pouvoir ont-ils toute impunité? C’est un peu ce dont il est question dans ce thriller. A ne pas manquer!
Avec ce roman j’ai pu expérimenter la puissance des réseaux sociaux. Cela faisait quelques semaines que je voyais passer des posts vantant la qualité de cette saga. Et la quantité de bons retours a eu raison de mes réticences de départ. J’ai donc acheté le premier tome en me disant qu’il fallait que je me fasse ma propre opinion.
Qu’on se le dise, j’ai été conquise par la plume et l’histoire.
Un milliardaire énigmatique vivant au bord du lac de Genève adopte au cours de sa vie six petites filles. Chacune venant d’un coin différent du monde. A la mort de leur père, chaque jeune femme reçoit un indice sur son origine. Maïa, qui est l’ainée, est la seule à être restée vivre près de son père. Son indice lui révèle qu’elle est née au Brésil. En essayant de fuir un souvenir douloureux, elle décide de partir pour l’Amérique du Sud sur les traces de sa famille biologique.
Le premier tome de cette saga va donc suivre la sœur ainée de cette famille peu ordinaire.
Lucinda Riley nous entraine non seulement dans le Brésil actuel mais aussi dans celui des années 20. Le lecteur va pouvoir suivre l’histoire de l’arrière grand-mère de Maïa alors qu’elle a 18 ans et sur le point de se marier. La partie flashback est pour moi la plus intéressante. On apprend beaucoup de choses notamment sur la construction du Corcovado. On sent que l’auteur s’est énormément documentée afin de retranscrire au mieux cette époque.
Dans ce roman vous trouverez du mystère, de l’histoire, de l’aventure, du dépaysement et bien sûr de la romance. Le récit aurait pu dériver dans de la pure guimauve mais il n’en est rien. Lucinda Riley dose tout cela intelligemment.
Amateur/amatrice de grande saga familiale, « Les sept sœurs » est fait pour vous!
En 2008, Julie a 17 ans quand elle disparait mystérieusement. Son père, le lieutenant de gendarmerie Gabriel Moscato, met tout en œuvre pour la retrouver. Son enquête le mène à l’Hôtel de la Falaise. Il décide de prendre une chambre afin d’étudier le registre mais, épuisé, il s’endort. Gabriel se réveille dans une autre chambre de l’hôtel, en 2020.
Que s’est t-il passé pendant toutes ces années? Pourquoi ne se souvient-il de rien? Autant de questions qui vont l’amener, avec l’aide de son ancien coéquipier, à reprendre l’enquête sur la disparition de sa fille.
Alors, non, Franck Thilliez n’est pas tombé dans le fantastique, il a « simplement » eu une excellente idée scénaristique afin de troubler le lecteur tout autant que son personnage principal: un bond en avant de douze ans. Gabriel a perdu la mémoire mais pas sa détermination et il replonge tête baissée dans la recherche de sa fille. Il doit tout reprendre à zéro malgré les déconvenues et surprises auxquelles il doit faire face, comme le fait que son coéquipier et meilleur ami ait épousé sa femme.
Franck Thilliez entraine le lecteur dans une sorte de course contre la montre, le rythme s’accélère au fur et à mesure que les deux gendarmes se rapprochent du dénouement. Comme à son habitude, l’auteur ne nous épargne rien mais c’est aussi ça qu’on aime chez lui, des scènes de crime un peu gores qui ont pour auteurs, ici, des artistes quelque peu dérangés. La frayeur monte d’un cran quand on apprend que l’auteur se base sur des faits réels.
Un style toujours aussi incisif, des personnages fouillés, des situations intenses et quelques clins d’œil pour les initiés.
Cet été là, Kate et ses trois meilleures amies décident de passer leurs vacances ensemble. Elles se connaissent depuis l’université. Avant que la vie de famille et le travail ne les éloignent, elles avaient pour habitude de passer l’été ensemble.
Elles se retrouvent donc avec leurs familles dans le sud de la France, dans une magnifique villa réservée par Rowan (la business-woman). Tout serait idyllique si ce n’est le message que Kate lit par mégarde sur le téléphone de son mari. Elle comprend qu’il la trompe. Et une de ses trois amies serait la maîtresse. La suspicion et la paranoïa commencent. Laquelle a osé mettre en péril leur amitié et sa famille.
Au début on pourrait croire qu’il va s’agir d’un énième roman sur un adultère, la femme trompée qui cherche à découvrir l’identité de la maîtresse. Mais l’auteur distille petit à petit différents indices qui vont semer le doute dans l’esprit du personnage de Kate comme chez le lecteur. Au compte goutte de nouvelles infos nous sont dévoilées ce qui remet constamment en question l’issue de l’intrigue. Et si le secret le plus lourd n’était pas l’adultère?
Malgré un personnage principal qui, à mon sens, manque de carrure et de profondeur, ainsi que des personnages féminins un peu caricaturaux (celle qui a réussi professionnellement, celle qui gère sa petite famille au mieux, la célibataire endurcie indépendante), l’histoire est bien menée. On se laisse prendre au jeu et on a envie de connaître la fin. L’ambiance est de plus en plus pesante jusqu’au dénouement.
Les vacances sont là et bien entendu vous vous demandez ce que vous allez bien pouvoir lire. Bonne nouvelle, je vous laisse vous occuper des maillots de bain ou des chaussures de rando et je m’occupe des livres!
Je vous propose une petite sélection de livres de poche qui vous permettront de vous évader. Des thrillers essentiellement, car vous savez que c’est mon pêché mignonet quoi de mieux que de se faire peur au soleil!
« Luca » de Franck Thilliez
On retrouve avec plaisir le commandant Sharko et son équipe dans une nouvelle enquête haletante. Manipulation génétique , intelligence artificielle, milieu underground bordeline, rien ne vous sera épargné. Comme à son habitude, Thilliez alpague le lecteur dans un rythme effréné.
Édition Pocket
« Surface » de Olivier Norek
Une capitaine de police, défigurée suite à une interpellation, est envoyée dans une petite ville d’Aveyron, au placard. Mais le corps d’un enfant disparu depuis des dizaines d’années refait surface.
Ce thriller hyper bien mené de Olivier Norek fait la part belle à un personnage féminin tout en force et faiblesse. Le cadre de cette région rurale rajoute au charme de l’histoire. Une reconstruction personnelle, un village englouti, le passé qui ressurgit, tout ça développé sous la plume d’un auteur qui nous surprend à chaque fois.
Édition Pocket
« Le Signal » de Maxime Chattam
La famille Spencer vient s’installer dans la petite bourgade balnéaire de Mahingan falls avec l’envie de quitter la vie frénétique new-yorkaise.
Rapidement l’ambiance particulière de la maison et différents évènements dans la petite ville vont troubler la quiétude tant espérée.
Je n’en dirai pas plus mais si vous aimez vous faire peur alors ce livre est pour vous. On y retrouve les marqueurs des très bons romans d’horreur à la Stephen King. Du stress, de l’émotion, un soupçon de fantastique et une bande d’adolescents en péril.
Édition Pocket
« Le Cheptel » de Céline Denjean
Le cadavre d’une jeune fille est découvert, il fait suite à une longue liste macabre qui dure depuis des décennies, une équipe spéciale de gendarmerie est créée pour y mettre fin.
900 pages qui se dévorent. Franchement il vous sera difficile de reposer ce thriller une fois que vous l’aurez commencé. C’est tendu, intense, rythmé, efficace. Et ça se déroule dans les Pyrénées! (oui, j’adore les Pyrénées!)
Édition Pocket
« La dernière chasse » de Jean-Christophe Grangé
L’héritier d’une des plus grosses fortunes d’Allemagne est retrouvé assassiné dans une mise en scène macabre. Le commandant Pierre Niémans est envoyé sur les lieux. Il est à la tête d’une nouvelle section qui doit aider la police et la gendarmerie dans des enquêtes particulièrement difficiles.
Suite des Rivières Pourpres, on retrouve le personnage de Niémans abattu et fragile, en proie aux doutes face à son métier. Grangé est toujours incisif, son histoire fait froid dans le dos, rappelant les heures sombres de la seconde guerre mondiale.
Édition Le Livre de Poche
« La saga du soleil noir » de Giacometti Ravenne
Giacometti et Ravenne nous entrainent pendant la seconde guerre mondiale dans une aventure ésotérique palpitante. L’organisation nazie de l’Ahnenerbe recherche des reliques à travers le monde et pillent des lieux sacrés. Himmler fait rechercher les swastikas, qui une fois regroupées donneraient un immense pouvoir. Mais c’est sans compter sur des espions anglais qui essaient de contrecarrer ses plans.
Les auteurs réussissent leur pari à tenir le lecteur en haleine, tout en donnant un petit cours d’histoire (toute proportion gardée). Parfaitement documentés sur la période, ils nous baladent dans cette période obscure. Une aventure passionnante et intense.
Les deux premiers tomes sont disponibles en poche.
La vie de Pauline bascule lorsque son mari, Ben, lui annonce qu’il veut une séparation. Elle part alors s’installer chez ses parents avec leur fils de quatre ans.
Pauline n’a rien vu venir, ne comprend pas et reste persuadée qu’il changera d’avis. Après une longue période à faire l’autruche et à ne pas écouter son entourage, elle décide de rappeler à Ben combien ils étaient heureux. Chaque jour elle va lui écrire un souvenir de leur histoire.
Comme à son habitude Virginie Grimaldi sait comment faire pour toucher le lecteur en plein cœur. Avec des situations simples, de la vie courante, elle nous émeut terriblement. Virginie Grimaldi met en avant l’importance de la famille, de l’amitié. Malgré les mésententes et les incompréhensions, on peut souvent compter sur son entourage.
Avec une écriture simple elle déploie un grand panel de sentiments, on est ému, on pleure mais on rit aussi. Cela peut paraître facile mais faire ressortir avec des mots autant d’émotions est très fort.
On sort de ce roman avec l’envie d’aller embrasser les gens autour de nous et ça, c’est déjà pas mal!
Ruby se réveille doucement après une nuit agitée. D’ailleurs elle ne se souvient pas bien de ce qu’il s’est passé . Alors qu’elle se réveille elle se rend compte qu’elle n’est pas dans sa chambre. Et la panique augmente quand elle réalise que la chambre où elle se trouve a été aménagé dans une cave.
Sur une plage non loin de là des promeneurs font une découverte macabre, le corps d’une jeune fille morte depuis des années et qui s’est conservé dans le sable. Cette jeune fille n’était pas recherchée car elle donnait régulièrement des nouvelles à ses proches via les réseaux sociaux.
Helen Grace se plonge dans l’enquête en étant persuadée d’avoir affaire à un serial killer. Le corps retrouvé n’est certainement pas le premier.
On retrouve avec plaisir l’écriture et l’imagination foisonnante de M.J Arlidge. Peut-être aviez-vous lu « Am Stram Gram » ou « il court, il court le furet » qui mettaient en scène aussi la détective Helen Grace. L’auteur nous embarque de nouveau dans une histoire troublante et légèrement anxiogène où la vie d’une jeune femme ne tient qu’à un fil. A l’enquête proprement dite s’ajoute une guerre intestine au sein de la brigade qui pourrait mettre en péril la carrière de Helen Grace.
Un bon thriller qui tient en haleine. A déguster au coin du feu ou à offrir à Noël.
Vous aviez aimé le film « Un jour sans fin » de Harold Ramis? Vous aimez l’idée de voyager dans le temps? Voici ma potion:
Nous sommes en 1988, Jeff Winston a 43 ans. Il est directeur de l’information sur une petite chaine de radio et son mariage part à la dérive. Alors qu’il est au téléphone avec sa femme qui lui demande des explications, il meurt.
Mais il se réveille en 1963 dans sa chambre d’étudiant de l’époque, dans son corps de jeune homme de l’époque. Passées la stupéfaction et l’incompréhension, il se rend compte qu’il va pouvoir reprendre sa vie et peut-être changer son futur. Jeff commence alors sa nouvelle vie tout en gardant l’expérience de la précédente.
Tout le monde a déjà rêvé de pouvoir revivre tel moment de sa vie en se disant qu’il ne referait pas la même erreur, se dire que si on avait agit autrement le cours des choses en aurait été changé. Voilà à peu de chose près le postulat de départ de « Replay ». Jeff va avoir l’occasion de faire un « replay » de sa vie. Dans quel but? A quel escient? Là est la question.
En tous cas Ken Grimwood fait bien cogiter le lecteur. Sans parler de l’histoire fantastique de pouvoir revivre indéfiniment sa vie, il nous invite à réfléchir sur nos actes et l’impact qu’ils peuvent avoir sur notre futur. Chaque chose que l’on entreprend a une incidence sur notre avenir et celui de notre entourage.
Cet ouvrage est paru en 1986, il a reçu le prix World Fantasy du meilleur roman en 1988 mais il est encore terriblement actuel. Il ne laisse définitivement pas indifférent même aujourd’hui.
Je vous invite à le découvrir, même si le style « fantastique » ne vous attire pas, ce livre parle à tout le monde.
Marie-Adélaïde est née sous X, elle ne connaît donc pas ses parents mais elle n’a jamais, pour l’instant, fait les démarches pour savoir. Comme info elle a juste un doudou qui était dans son berceau.
Elle est très intelligente, ça lui a d’ailleurs valu des déconvenues. Sa mère adoptive a fini par la faire partir car elle se montrait plus futée que sa propre fille. Pour le moment elle est caissière à la Miche Dorée mais elle sait qu’elle est destinée à plus grand.
Le destin, justement, va la mettre sur les traces de sa vraie mère.
Saphia Azzedine propose le portrait d’une héroïne des temps modernes. Une jeune femme qui essaie de dépasser les préjugés, qui fait tout pour ne pas rester enliser dans le statut que la société voudrait lui donner. Marie-Adélaïde au final ne sait pas dans quel milieu elle se sent à l’aise, la vie lui a appris à mépriser tout le monde. C’est un personnage peut-être un peu caricaturé mais qui dit beaucoup de choses sur le monde d’aujourd’hui.
C’est un roman social très engagé. Avec l’écriture pointue et piquante de Saphia Azzeddine.