Après avoir dû mettre entre parenthèses mon blog pendant quelques mois pour me consacrer à un projet professionnel, me voici de retour !
Je ne sais pas si je vous ai manqué mais vous m’avez manqué! J’ai continué à partager avec vous mes coups de cœur sur mon compte Instagram @malibraire mais je ne prenais plus le temps de vous concocter un petit mot. Les choses vont reprendre leur rythme peu à peu.
Je ne déroge pas à la règle de la rétrospective de l’année passée (un peu tardivement je reconnais mais mieux vaut tard que jamais).
Voici donc mon top 9 de 2018:
Le premier livre que j’ai lu en 2018 est celui de Isabelle Carré, « Les Rêveurs« . Un magnifique roman autobiographique sur l’enfance de la comédienne. Une écriture tout en douceur comme ce qu’elle fait passer à l’écran. A découvrir si ce n’est pas encore fait.
« Les couleurs de l’incendie » de Pierre Lemaitre qui fait suite au remarquable « Au revoir là-haut » m’avait vraiment emballé. Les suites sont rarement une réussite mais ici l’auteur a réussi à renouveler l’histoire en en faisant un véritable thriller. Le résumé pourrait être » la vengeance est un plat qui se mange froid ». http://malibrairebienaimee.com/couleurs-de-lincendie-de-pierre-lemaitre/
« Tu seras ma beauté » de Gwenaële Robert avait été un vrai coup de cœur. Je ne connaissais pas du tout l’auteur et je me suis laissée embarquer par cette histoire de romance épistolaire. J’ai toujours aimé les classiques de la littérature épistolaire et j’ai retrouvé ça dans ce roman. http://malibrairebienaimee.com/tu-seras-ma-beaute-de-gwenaele-robert/
Je suis longtemps passée à côté de « Wild » de Cheryl Strayed. On m’avait conseillé de le lire mais je n’avais jamais pris le temps. Et puis le moment est venu où je devais le lire. « Wild » c’est le récit d’une randonnée de 1700 km sur la côte ouest américaine qui va transformer une jeune femme. Elle va se découvrir et comprendre pourquoi elle est dans ce monde. C’est réellement très inspirant. http://malibrairebienaimee.com/wild-de-cheryl-strayed/
J’avais lu « Les loups à leur porte » , recueil de nouvelles à l’univers particulier, un peu à la David Lynch et j’avais adoré. Donc quand Jérémy Fel a sorti son nouveau roman, je me suis précipitée. « Héléna » n’a pas déçu mes attentes. Ambiance oppressante, violence latente et force de l’écriture tout y est. http://malibrairebienaimee.com/helena-de-jeremy-fel/
« La tresse » de Lætitia Colombani fût un incontournable de 2017 mais étrangement je ne l’avais pas lu et j’ai attendu qu’il soit en poche pour me lancer. Très beau roman sur le destin mêlé de trois femmes sur trois continents. Une ode à la femme. http://malibrairebienaimee.com/la-tresse-de-laetitia-colombani/
Découvrir en 2018 un roman sorti en 1986 peut paraître bizarre mais ce sont les joies des trésors des bouquinistes. Je n’avais donc jamais lu « Replay » de Ken Grimwood. Roman d’anticipation, il raconte comment un homme est amené à revivre inlassablement une partie de sa vie. Grande réflexion sur les choix que l’on peut faire dans la vie et leurs conséquences. http://malibrairebienaimee.com/replay-de-ken-grimwood/
Je lis assez peu de poésie, surtout de la poésie contemporaine mais grâce à la magie de Facebook j’ai découvert les poèmes de Cécile Coulon et je dois dire que j’ai été scotché. J’ai trouvé ça tellement puissant. Son recueil de poèmes « Les Ronces » est remarquable. Laissez vous tenter! http://malibrairebienaimee.com/les-ronces-de-cecile-coulon/
Il fallait bien un petit polar pour finir cette liste et même si c’est un genre que j’adore, j’ai eu du mal à en choisir un. J’ai aimé beaucoup de choses cette année mais il n’y a rien qui soit sorti vraiment du lot. « La maison de poupée » de M.J.Arlidge est hyper efficace, très bien mené. Mais c’était plutôt l’auteur que je voulais noter. Pour le moment il fait un sans faute. http://malibrairebienaimee.com/la-maison-de-poupee-de-m-j-arlidge/
La vie de Pauline bascule lorsque son mari, Ben, lui annonce qu’il veut une séparation. Elle part alors s’installer chez ses parents avec leur fils de quatre ans.
Pauline n’a rien vu venir, ne comprend pas et reste persuadée qu’il changera d’avis. Après une longue période à faire l’autruche et à ne pas écouter son entourage, elle décide de rappeler à Ben combien ils étaient heureux. Chaque jour elle va lui écrire un souvenir de leur histoire.
Comme à son habitude Virginie Grimaldi sait comment faire pour toucher le lecteur en plein cœur. Avec des situations simples, de la vie courante, elle nous émeut terriblement. Virginie Grimaldi met en avant l’importance de la famille, de l’amitié. Malgré les mésententes et les incompréhensions, on peut souvent compter sur son entourage.
Avec une écriture simple elle déploie un grand panel de sentiments, on est ému, on pleure mais on rit aussi. Cela peut paraître facile mais faire ressortir avec des mots autant d’émotions est très fort.
On sort de ce roman avec l’envie d’aller embrasser les gens autour de nous et ça, c’est déjà pas mal!
Ruby se réveille doucement après une nuit agitée. D’ailleurs elle ne se souvient pas bien de ce qu’il s’est passé . Alors qu’elle se réveille elle se rend compte qu’elle n’est pas dans sa chambre. Et la panique augmente quand elle réalise que la chambre où elle se trouve a été aménagé dans une cave.
Sur une plage non loin de là des promeneurs font une découverte macabre, le corps d’une jeune fille morte depuis des années et qui s’est conservé dans le sable. Cette jeune fille n’était pas recherchée car elle donnait régulièrement des nouvelles à ses proches via les réseaux sociaux.
Helen Grace se plonge dans l’enquête en étant persuadée d’avoir affaire à un serial killer. Le corps retrouvé n’est certainement pas le premier.
On retrouve avec plaisir l’écriture et l’imagination foisonnante de M.J Arlidge. Peut-être aviez-vous lu « Am Stram Gram » ou « il court, il court le furet » qui mettaient en scène aussi la détective Helen Grace. L’auteur nous embarque de nouveau dans une histoire troublante et légèrement anxiogène où la vie d’une jeune femme ne tient qu’à un fil. A l’enquête proprement dite s’ajoute une guerre intestine au sein de la brigade qui pourrait mettre en péril la carrière de Helen Grace.
Un bon thriller qui tient en haleine. A déguster au coin du feu ou à offrir à Noël.
Vous aviez aimé le film « Un jour sans fin » de Harold Ramis? Vous aimez l’idée de voyager dans le temps? Voici ma potion:
Nous sommes en 1988, Jeff Winston a 43 ans. Il est directeur de l’information sur une petite chaine de radio et son mariage part à la dérive. Alors qu’il est au téléphone avec sa femme qui lui demande des explications, il meurt.
Mais il se réveille en 1963 dans sa chambre d’étudiant de l’époque, dans son corps de jeune homme de l’époque. Passées la stupéfaction et l’incompréhension, il se rend compte qu’il va pouvoir reprendre sa vie et peut-être changer son futur. Jeff commence alors sa nouvelle vie tout en gardant l’expérience de la précédente.
Tout le monde a déjà rêvé de pouvoir revivre tel moment de sa vie en se disant qu’il ne referait pas la même erreur, se dire que si on avait agit autrement le cours des choses en aurait été changé. Voilà à peu de chose près le postulat de départ de « Replay ». Jeff va avoir l’occasion de faire un « replay » de sa vie. Dans quel but? A quel escient? Là est la question.
En tous cas Ken Grimwood fait bien cogiter le lecteur. Sans parler de l’histoire fantastique de pouvoir revivre indéfiniment sa vie, il nous invite à réfléchir sur nos actes et l’impact qu’ils peuvent avoir sur notre futur. Chaque chose que l’on entreprend a une incidence sur notre avenir et celui de notre entourage.
Cet ouvrage est paru en 1986, il a reçu le prix World Fantasy du meilleur roman en 1988 mais il est encore terriblement actuel. Il ne laisse définitivement pas indifférent même aujourd’hui.
Je vous invite à le découvrir, même si le style « fantastique » ne vous attire pas, ce livre parle à tout le monde.
Marie-Adélaïde est née sous X, elle ne connaît donc pas ses parents mais elle n’a jamais, pour l’instant, fait les démarches pour savoir. Comme info elle a juste un doudou qui était dans son berceau.
Elle est très intelligente, ça lui a d’ailleurs valu des déconvenues. Sa mère adoptive a fini par la faire partir car elle se montrait plus futée que sa propre fille. Pour le moment elle est caissière à la Miche Dorée mais elle sait qu’elle est destinée à plus grand.
Le destin, justement, va la mettre sur les traces de sa vraie mère.
Saphia Azzedine propose le portrait d’une héroïne des temps modernes. Une jeune femme qui essaie de dépasser les préjugés, qui fait tout pour ne pas rester enliser dans le statut que la société voudrait lui donner. Marie-Adélaïde au final ne sait pas dans quel milieu elle se sent à l’aise, la vie lui a appris à mépriser tout le monde. C’est un personnage peut-être un peu caricaturé mais qui dit beaucoup de choses sur le monde d’aujourd’hui.
C’est un roman social très engagé. Avec l’écriture pointue et piquante de Saphia Azzeddine.
A Gooleness, petite ville d’Angleterre, Annie est en couple avec Duncan depuis une quinzaine d’années. Duncan est un passionné de Tucker Crowe. Passionné, le mot est faible car il tient un blog pour les fans , il collectionne tous les enregistrements du chanteur, il s’intéresse à tout ce qui se rapporte à lui. Tout ça alors que Tucker Crowe, obscur chanteur des années 80, n’a plus donné signe de vie depuis vingt ans. Duncan a même emmené Annie faire un road trip aux Etats-Unis afin de passer par tous les endroits que Tucker a pu connaître.
Alors que Annie commence à réflechir sur son couple, sur la fan attitude de son compagnon qui prend beaucoup de place, voilà que Duncan reçoit par courrier des nouveaux titres de Tucker Crowe. Une revisite de son album le plus fameux , « Juliet ». Annie et Duncan ne s’entendent pas vraiment sur la qualité de ce nouvel album. Annie publie une critique acerbe sur le blog des fans et Tucker Crowe lui répond. Commence alors une amitié épistolaire entre l’anglaise et la star américaine.
Nick Hornby s’y entend toujours aussi bien pour mettre en scène des personnages pittoresques et fouillés. Il aborde là, avec son humour anglais habituel, la crise de la quarantaine. Annie fait le point et se demande si elle n’a pas perdu toutes ces années en vivant avec Duncan. Peut-on à quanrante ans tout recommencer à zéro?
Nick Hornby parle aussi des affres de la célébrité, du pouvoir du public sur la star et comment gérer tout ça. Tous les personnages sont un peu paumés, Annie ne sait plus où elle en est, Tucker est pris entre tous ses enfants et ses ex-femmes et Duncan ne sait pas ce qu’il veut. Mais Nick Hornby traite tous ces sujets avec beaucoup de finesse et surtout beaucoup d’humour et de dérision.
Si vous aimez l’humour « british », c’est un auteur vers lequel il faut aller. Haute fidélité mais encore Carton jaune sont à lire absolument!
Vous aimez la poésie? Vous aimez surtout les beaux textes? Voici ma potion:
Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de poésie!
« Les Ronces » est un recueil de poésie écrit par une jeune femme de moins de trente ans, Cécile Coulon. C’est une surdouée des mots. Romancière, nouvelliste, poétesse, elle commence à écrire à l’âge de seize ans.
A travers ses poèmes elle nous bouleverse, nous étonne, nous fait rire et nous émeut. Tout le monde peut s’y retrouver parce que tout le monde a vécu à un moment ou à un autre les instants de la vie qu’elle expose. C’est la poésie du quotidien et de l’instant présent. Elle parle d’amour comme personne et a un sens des mots d’une telle précision et d’une telle sensibilité qu’elle touche direct au coeur. C’est une poésie narrative donc ici, point d’alexandrin mais une réelle maîtrise du texte et du sentiment qu’elle veut faire passer.
A mettre entre toutes les mains car ce recueil est magnifique et insdispensable.
« Difficile
Je veux te dire que c’est difficile de construire quelques chose de nouveau dont tu ne fais pas partie: ce n’est pas ta faute, simplement je ne suis pas assez solide pour nous porter, nous deux. Je veux te dire que c’est difficile d’admettre que je t’aime, mon amour pour toi est tenace et silencieux. Nous nous ressemblons trop: nous avons les mêmes façons d’être furieux, nous avons les mêmes façons de ne pas répondre, nous avons les mêmes façons de disparaître et nous sommes de la même manière adorablement impertinents et si mignons et drôles évidemment. Je veux te dire que c’est difficile de faire comme si tu n’existais pas.
Quatre étés de 1992 à 1998, qui racontent la vie de quelques adolescents dans un ville de l’Est. Une ville touchée par le chômage suite à l’arrêt des hauts-fourneaux. Les pères n’ont plus de travail et boivent des coups au bar du coin, les jeunes traînent leur mal-être.
Anthony a quatorze ans. Avec son cousin ils bravent les interdits afin de vivre un peu et rompre la monotonie ambiante. Hacine, lui, a 16 ans et c’est le petit caïd de banlieue. Stéphanie ne rêve que d’une chose, partir loin d’ici.
Chronique sociale d’une vallée industrielle à l’abandon, « Leurs enfants après eux » c’est aussi la chronique de la jeunesse de l’époque, avec ce que ça comporte de violence, de sexe, d’alcool, tout ça sous fond de racisme.
Nicolas Mathieu nous donne à penser avec son écriture intense, très juste, et des dialogues au plus près de la réalité. Des personnages d’une terrible vérité. Un texte bouleversant empreint de poèsie et de mélancolie.