Suite à sa précédente enquête qui fut un succès (cf « le dernier message »), Grace Campbell est dans les petits papiers de ses chefs, elle pourrait même s’octroyer quelques jours de repos. Mais un message déposé sur le pas de sa porte va perturber ce calme. Un message qui va lui faire rouvrir un pan de son passé qu’elle avait enterré.
Je n’ai pas envie d’en dire plus pour ne pas déflorer l’intrigue centrée sur Grace et qui va permettre au lecteur de mieux comprendre son comportement et sa personnalité complexe.
Comme d’habitude chez Nicolas Beuglet, l’histoire se déroule à cent à l’heure. L’héroïne n’a que quelques jours pour démêler tous les fils de l’enquête et le moins que l’on puisse dire c’est que ça déménage. Grace est dans une véritable quête de vérité et de vengeance dont l’issue sera l’apaisement de sa conscience et le fait de pouvoir enfin vivre normalement.
Il y a une vraie critique sous-jacente de nos sociétés modernes et du délitement de la culture, les arguments font frémir, on sent que l’auteur s’est bien documenté.
La vie de Pauline bascule lorsque son mari, Ben, lui annonce qu’il veut une séparation. Elle part alors s’installer chez ses parents avec leur fils de quatre ans.
Pauline n’a rien vu venir, ne comprend pas et reste persuadée qu’il changera d’avis. Après une longue période à faire l’autruche et à ne pas écouter son entourage, elle décide de rappeler à Ben combien ils étaient heureux. Chaque jour elle va lui écrire un souvenir de leur histoire.
Comme à son habitude Virginie Grimaldi sait comment faire pour toucher le lecteur en plein cœur. Avec des situations simples, de la vie courante, elle nous émeut terriblement. Virginie Grimaldi met en avant l’importance de la famille, de l’amitié. Malgré les mésententes et les incompréhensions, on peut souvent compter sur son entourage.
Avec une écriture simple elle déploie un grand panel de sentiments, on est ému, on pleure mais on rit aussi. Cela peut paraître facile mais faire ressortir avec des mots autant d’émotions est très fort.
On sort de ce roman avec l’envie d’aller embrasser les gens autour de nous et ça, c’est déjà pas mal!
Ruby se réveille doucement après une nuit agitée. D’ailleurs elle ne se souvient pas bien de ce qu’il s’est passé . Alors qu’elle se réveille elle se rend compte qu’elle n’est pas dans sa chambre. Et la panique augmente quand elle réalise que la chambre où elle se trouve a été aménagé dans une cave.
Sur une plage non loin de là des promeneurs font une découverte macabre, le corps d’une jeune fille morte depuis des années et qui s’est conservé dans le sable. Cette jeune fille n’était pas recherchée car elle donnait régulièrement des nouvelles à ses proches via les réseaux sociaux.
Helen Grace se plonge dans l’enquête en étant persuadée d’avoir affaire à un serial killer. Le corps retrouvé n’est certainement pas le premier.
On retrouve avec plaisir l’écriture et l’imagination foisonnante de M.J Arlidge. Peut-être aviez-vous lu « Am Stram Gram » ou « il court, il court le furet » qui mettaient en scène aussi la détective Helen Grace. L’auteur nous embarque de nouveau dans une histoire troublante et légèrement anxiogène où la vie d’une jeune femme ne tient qu’à un fil. A l’enquête proprement dite s’ajoute une guerre intestine au sein de la brigade qui pourrait mettre en péril la carrière de Helen Grace.
Un bon thriller qui tient en haleine. A déguster au coin du feu ou à offrir à Noël.
Marie-Adélaïde est née sous X, elle ne connaît donc pas ses parents mais elle n’a jamais, pour l’instant, fait les démarches pour savoir. Comme info elle a juste un doudou qui était dans son berceau.
Elle est très intelligente, ça lui a d’ailleurs valu des déconvenues. Sa mère adoptive a fini par la faire partir car elle se montrait plus futée que sa propre fille. Pour le moment elle est caissière à la Miche Dorée mais elle sait qu’elle est destinée à plus grand.
Le destin, justement, va la mettre sur les traces de sa vraie mère.
Saphia Azzedine propose le portrait d’une héroïne des temps modernes. Une jeune femme qui essaie de dépasser les préjugés, qui fait tout pour ne pas rester enliser dans le statut que la société voudrait lui donner. Marie-Adélaïde au final ne sait pas dans quel milieu elle se sent à l’aise, la vie lui a appris à mépriser tout le monde. C’est un personnage peut-être un peu caricaturé mais qui dit beaucoup de choses sur le monde d’aujourd’hui.
C’est un roman social très engagé. Avec l’écriture pointue et piquante de Saphia Azzeddine.
A Gooleness, petite ville d’Angleterre, Annie est en couple avec Duncan depuis une quinzaine d’années. Duncan est un passionné de Tucker Crowe. Passionné, le mot est faible car il tient un blog pour les fans , il collectionne tous les enregistrements du chanteur, il s’intéresse à tout ce qui se rapporte à lui. Tout ça alors que Tucker Crowe, obscur chanteur des années 80, n’a plus donné signe de vie depuis vingt ans. Duncan a même emmené Annie faire un road trip aux Etats-Unis afin de passer par tous les endroits que Tucker a pu connaître.
Alors que Annie commence à réflechir sur son couple, sur la fan attitude de son compagnon qui prend beaucoup de place, voilà que Duncan reçoit par courrier des nouveaux titres de Tucker Crowe. Une revisite de son album le plus fameux , « Juliet ». Annie et Duncan ne s’entendent pas vraiment sur la qualité de ce nouvel album. Annie publie une critique acerbe sur le blog des fans et Tucker Crowe lui répond. Commence alors une amitié épistolaire entre l’anglaise et la star américaine.
Nick Hornby s’y entend toujours aussi bien pour mettre en scène des personnages pittoresques et fouillés. Il aborde là, avec son humour anglais habituel, la crise de la quarantaine. Annie fait le point et se demande si elle n’a pas perdu toutes ces années en vivant avec Duncan. Peut-on à quanrante ans tout recommencer à zéro?
Nick Hornby parle aussi des affres de la célébrité, du pouvoir du public sur la star et comment gérer tout ça. Tous les personnages sont un peu paumés, Annie ne sait plus où elle en est, Tucker est pris entre tous ses enfants et ses ex-femmes et Duncan ne sait pas ce qu’il veut. Mais Nick Hornby traite tous ces sujets avec beaucoup de finesse et surtout beaucoup d’humour et de dérision.
Si vous aimez l’humour « british », c’est un auteur vers lequel il faut aller. Haute fidélité mais encore Carton jaune sont à lire absolument!
Vous aimez la poésie? Vous aimez surtout les beaux textes? Voici ma potion:
Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de poésie!
« Les Ronces » est un recueil de poésie écrit par une jeune femme de moins de trente ans, Cécile Coulon. C’est une surdouée des mots. Romancière, nouvelliste, poétesse, elle commence à écrire à l’âge de seize ans.
A travers ses poèmes elle nous bouleverse, nous étonne, nous fait rire et nous émeut. Tout le monde peut s’y retrouver parce que tout le monde a vécu à un moment ou à un autre les instants de la vie qu’elle expose. C’est la poésie du quotidien et de l’instant présent. Elle parle d’amour comme personne et a un sens des mots d’une telle précision et d’une telle sensibilité qu’elle touche direct au coeur. C’est une poésie narrative donc ici, point d’alexandrin mais une réelle maîtrise du texte et du sentiment qu’elle veut faire passer.
A mettre entre toutes les mains car ce recueil est magnifique et insdispensable.
« Difficile
Je veux te dire que c’est difficile de construire quelques chose de nouveau dont tu ne fais pas partie: ce n’est pas ta faute, simplement je ne suis pas assez solide pour nous porter, nous deux. Je veux te dire que c’est difficile d’admettre que je t’aime, mon amour pour toi est tenace et silencieux. Nous nous ressemblons trop: nous avons les mêmes façons d’être furieux, nous avons les mêmes façons de ne pas répondre, nous avons les mêmes façons de disparaître et nous sommes de la même manière adorablement impertinents et si mignons et drôles évidemment. Je veux te dire que c’est difficile de faire comme si tu n’existais pas.
Quatre étés de 1992 à 1998, qui racontent la vie de quelques adolescents dans un ville de l’Est. Une ville touchée par le chômage suite à l’arrêt des hauts-fourneaux. Les pères n’ont plus de travail et boivent des coups au bar du coin, les jeunes traînent leur mal-être.
Anthony a quatorze ans. Avec son cousin ils bravent les interdits afin de vivre un peu et rompre la monotonie ambiante. Hacine, lui, a 16 ans et c’est le petit caïd de banlieue. Stéphanie ne rêve que d’une chose, partir loin d’ici.
Chronique sociale d’une vallée industrielle à l’abandon, « Leurs enfants après eux » c’est aussi la chronique de la jeunesse de l’époque, avec ce que ça comporte de violence, de sexe, d’alcool, tout ça sous fond de racisme.
Nicolas Mathieu nous donne à penser avec son écriture intense, très juste, et des dialogues au plus près de la réalité. Des personnages d’une terrible vérité. Un texte bouleversant empreint de poèsie et de mélancolie.
Jonathan a tout plaqué. Il était avocat à Wall Street, s’adonnait à toutes sortes de drogues mais, au fond, il n’était pas heureux. Lorqu’il a trente ans une amie lui fait connaître Eckhart Tolle et c’est la révélation, il découvre la méditation, tous les préceptes de vie qui vont avec et décide de partager tout ce qu’il apprend à travers un blog, « Les Antisèches du bonheur« .
En Novembre 2016 il part pour un grand voyage en Inde. Il va écumer les différents ashrams du pays afin de complèter son expérience. Il commence par « Vipassana », dix heures de méditation par jour pendant dix jours, sans parler.
Jonathan Lehmann nous embarque au plus près de ce qu’il vit pendant tout son séjour en Inde. Sans complaisance pour lui-même, il raconte souvent crûment tout ce qui lui arrive. Ses expériences en ashram , ses rencontres, souvent uniques et improbables, ses péripéties et surtout tout ce qui se passe en lui.
Son journal est vraiment très enrichissant et très instructif. On y apprend les divers courants spirituels qui existent, les différents modes de méditation et les méthodes pour les appliquer. Ce livre peut véritablement vous donner un coup de pouce pour changer votre mode de vie.
Alors si vous ne vous mettez pas à la méditation après ça, on ne peut plus rien pour vous!
Vous aimez les ambiances oppressantes?
Vous aviez lu et aimé « Les loups à leur porte »?
Voici ma potion:
Kansas, Etats-Unis.
Hayley, 17 ans, prend la route pour aller chez sa tante.Elle doit s’entrainer pour un tournoi de golf auquel elle va participer. Elle s’est inscrite à ce tournoi un peu pour rendre hommage à sa défunte mère qui avait de grands espoirs pour elle dans ce sport.
Mais en chemin, elle tombe en panne. Elle choisit de quitter l’autoroute afin de trouver un garage mais elle se retrouve immobilisée sur le bord d’une petite route de campagne. Pour elle c’est l’enfer qui commence.
Heureusement Norma, une mère de famille qui habite à côté, se trouve à passer par là et lui propose de l’emmener chez elle afin d’appeler un dépanneur. Le courant passe instantanément entre les deux femmes.
Voilà comment le destin fait se rencontrer deux personnes. Destin qui se joue des gens et va chambouler la vie de toute une famille.
Jérémy Fel revient trois ans après « Les loups à leur porte« . Un premier roman qui avait beaucoup marqué par son intensité et sa violence. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteur ne déçoit pas nos attentes.
« Helena » c’est un thriller écrit au cordeau qui distille une tension latente. Le lecteur est pendu aux mots, aux phrases de l’auteur. Il nous tient en haleine du début à la fin, avec des personnages fouillés, travaillés. Ils ont tous à leur manière des motivations sensées. Norma, Hayley et Tommy tombent, malgré eux, dans une spirale terrible et le lecteur est aussi entrainé, on frémit de ce qui va leur arriver.
Véritable ode à la violence et au malaise, « Helena » est à part de tout ce qui se fait de nos jours en littérature française. Si on devait comparer Jérémy Fel à un auteur ça serait certainement à Stephen King, dans sa manière d’instiller une tension, un trouble, sans trop en dire, tout en nuance.
Ce roman met en lumière la puissance de l’amour maternelle, ce qu’une mère est prête à faire pour sauver ses enfants. L’importance des actes d’une mère sur le futur de son enfant.
Jérémy Fel joue aussi avec le hasard et donc l’idée de destin. Comme quoi il ne tient à pas grand chose que votre vie bascule dans le bien ou le mal. On peut tous à tout moment passer la barrière morale qui nous fait tenir du bon côté. Et si vous vous demandez qui est Helena, et bien je vous laisse le découvrir.
Lia est une jeune fille de 18 ans, qui aurait tout pour être heureuse si ce n’est son besoin irrépressible de perdre du poids. Cela a commencé comme un défi avec son amie d’enfance, Cassie, mais c’est très vite devenu une vraie obsession pour les deux jeunes filles.
Cassie et Lia sont fachées mais ce soir là, le soir de sa mort, Cassie a appelé Lia pour lui demander de l’aide.
Roman coup de poing sur l’anorexie. Laurie Halse Anderson écrit l’histoire d’une jeune fille entrainée dans une spirale mortelle. Elle décrit le mal qui ronge tant de jeunes filles et jeunes gens, incapables de se sortir de cette maladie. Comment Lia dupe son entourage pour ne pas qu’ils s’inquiètent et surtout qu’ils la renvoient dans un établissement spécialisé, comment elle se ment à elle-même en ne se rendant pas compte qu’elle va vers la mort, tout ça fait froid dans le dos. C’est terrifiant mais tellement nécessaire de s’éveiller sur ce qu’il se passe dans la tête des malades afin de pouvoir les aider.