« Le loup des Cordeliers » de Henri Lœvenbruck

En Mai 1789 des tensions apparaissent en France et surtout à Paris. Dans ce contexte particulier, Gabriel Joly, jeune journaliste plein d’ambition arrive en ville. Très vite il se lie d’amitié avec une bande d’avocats tels que Desmoulins et Danton. Engagé au « Journal de Paris » grâce à son oncle, Gabriel s’intéresse de près à des agressions qui ont eu lieu dans le quartier des Cordeliers. Un mystérieux justicier accompagné d’un loup règle son compte à des hommes qui ont attaqué des femmes.

Aidé d’un drôle de pirate nommé Récif, il va mener une enquête qui pourrait le mener dans les plus hautes sphères du pouvoir, à l’aube de la Révolution.

Pour ceux qui connaissent le monde du thriller, Henri Lœvenbruck n’est pas un nom inconnu. On loue déjà son talent de conteur, souvent noir, et son goût pour l’histoire. Il récidive ici avec cette enquête au temps de la Révolution. Hyper documenté et , ce récit nous embarque totalement. L’auteur mêle l’histoire, le thriller, l’aventure mais aussi l’humour. Le duo Gabriel/Récif est des plus savoureux.

Henri Lœvenbruck met en scène les grands noms de l’époque comme Danton ou Mirabeau pour notre plus grand bonheur. Personnellement il m’a fait découvrir le personnage de Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt qui a vraiment existé, une des premières féministes de l’Histoire. Si vous n’avez pas ouvert un dictionnaire ou Wikipédia après avoir fini ce livre afin de vérifier les évènements c’est que vous n’êtes pas très curieux!

« Le loup des Cordeliers » est un premier tome, le deuxième étant déjà sorti, vous aurez forcément envie de connaître la suite de ce thriller à la Alexandre Dumas mais en résolument plus moderne.

Édition Pocket.

« Toutes blessent, la dernière tue » de Karine Giebel

Orpheline de mère, Tama a 8 ans lorsque son père la confie à Mejda, une connaissance qui va l’emmener en France. Celle-ci promet de s’occuper d’elle, son père pensant que Tama aurait plus de chance là-bas. Mais Mejda, une fois en France, la vend comme esclave à sa belle-famille. Tama doit alors faire le ménage, la lessive, la cuisine, s’occuper des enfants et surtout supporter les brimades de ce couple hyper violent. Une couche à même le sol pour dormir et des restes pour repas.

Un véritable enfer qu’elle endure avec résignation. Tama apprend à lire et à écrire par elle-même et s’évade tous les soirs dans sa tête. Son seul moment de bonheur est la visite de Izri, le fils de Mejda, qui est l’unique personne à lui accorder de la considération.

Parallèlement on suit Gabriel. Un homme qui vit en ermite dans un endroit reculé. Hanté par un lourd passé, il trouve un matin une jeune fille blessée dans son écurie. Elle ne se souvient de rien. Qui est-elle?

Karine Giebel ne mâche pas ses mots et nous livre une histoire terrifiante. Terrifiante quand on sait que l’esclavagisme existe encore de nos jours et que des petites filles sont vendues comme des objets et sont moins bien traitées que des animaux de compagnie. C’est une fiction car c’est romancé mais le fond est une réalité.

On en oublie qu’il s’agit d’un thriller tellement l’histoire de Tama nous prend aux tripes. Une héroïne pure et dure qui courbe l’échine mais ne plie pas face à la violence dont on fait preuve à son égard. Karine Giebel nous propose un panel de personnages complexes où la ligne blanche entre le bien et le mal est très mince.

Que l’épaisseur de l’ouvrage ne vous effraie pas, « Toutes blessent, la dernière tue » se lit quasiment d’une traite, vous ne fermerez pas ce livre avant de savoir si Tama s’en sort à la fin.

Édition Pocket

« L’ile du Diable » de Nicolas Beuglet

Dans ce nouvel opus, on retrouve Sarah Geringën sortant de prison. En effet suite à sa dernière enquête et une terrible méprise, l’inspectrice des forces spéciales avait été emprisonnée à tort.

Mais alors qu’elle sort enfin, on lui annonce que son père a été assassiné. La mise en scène macabre laisse à penser que Sarah ne connaissait pas aussi bien son père qu’elle le croyait.

Elle se voit confier l’enquête de manière officieuse et ne va cesser d’être surprise.

Dans ce troisième roman Nicolas Beuglet continue de nous épater par sa maîtrise du suspense. Son héroïne a peu de répit, à peine sortie de prison elle est embarquée dans une quête vers la vérité. Il y a très peu de temps mort dans cette histoire, tout s’enchaine vite et j’ai eu l’impression de le lire d’une traite.

D’ailleurs le seul bémol que je pourrais émettre serait qu’il est trop rapidement lu. On aurait aimé que ça dure un peu plus et peut-être qu’il y ait plus d’interactions entre Sarah et Christopher.

Beaucoup de rebondissements donnent un rythme intense. En résumé un bon thriller!

Éditions Pocket

« L’empathie » de Antoine Renand

« Vous ne dormirez plus jamais la fenêtre ouverte »

Cette phrase d’accroche en forme de teaser n’est pas anodine. En effet, Alpha est un prédateur sexuel hyper violent, il escalade les murs des immeubles et s’immisce chez des couples qu’il a croisé auparavant, par hasard. Il prend plaisir à frapper l’homme, tout en le gardant éveillé afin qu’il assiste au viol de sa femme. Ultra violent et ultra méthodique.

Anthony Rauch, alias la Poire, est sur l’enquête qui vise à mettre fin aux agissements du « lézard ». Capitaine de police dans une brigade spécialisée dans les crimes sexuels, on comprend vite qu’il a lui-même pas mal de choses à cacher.

Pour un premier roman Antoine Renand frappe fort. Il maitrise son sujet, très dur au demeurant. Il pousse la prouesse à créer des personnages très complexes. On rentre dans la psyché de chaque personnage, ils ont tous un passé douloureux et un sacré bagage à porter.

L’écriture est directe, les choses sont dites, même les plus crues. Les scènes de viol sont particulièrement dures. Âme sensible s’abstenir. Grâce à la construction originale de son thriller et des digressions qui forment finalement un tout, Antoine Renand tient le lecteur du début à la fin. C’est oppressant et dérangeant avec un sentiment d’urgence tout le long de l’histoire.

Voilà un auteur qui rentre par la grande porte dans le monde du thriller.

Édition Pocket

« D’ici là, porte-toi bien » de Carène Ponte

Parfois on a envie de lire des choses légères, positives. Des histoires qui parlent de nous, de situations qui nous sont familières. Et dans ces moments-là il est agréable de tomber sur des romans comme celui de Carène Ponte.

Six femmes aux profils très différents vont se retrouver la même semaine dans un complexe de vacances. Chacune avec son lot de traumatismes, de peines et de soucis.

Samya est là avec son mari et sa petite fille. Elle tente de redonner une chance à son couple suite à l’adultère de son conjoint. Apolline, elle, doit se résoudre à oublier son désir d’enfant. Toutes les tentatives de fécondation ont échoué. Allison s’est fait plantée le jour de son mariage. Il a dit non. Jessie fait passer le travail avant toutes choses et son mari lui lance un ultimatum. Elle doit apprendre à se reposer. Geneviève et son époux se sont fait offrir le séjour pour leur anniversaire de mariage. Elle doit lui annoncer une mauvaise nouvelle. Mia a 19 ans, déjà mère et du mal à s’en sortir.

Bien évidemment ces femmes vont se croiser, se rencontrer et se soutenir.

Carène Ponte propose un beau panel de portraits de femmes, des femmes qui trouveront une répercussion en vous. Une amie, une sœur, une voisine qui aura été dans la situation décrite par l’auteur. Alors, oui, ce roman parlera sans doute plus à la gent féminine, mais un lecteur masculin pourrait y apprendre quelques petites astuces sur les femmes.

Ce roman parle des femmes mais n’est pas féministe. Il met plutôt en avant la solidarité qui existe entre celles qui sont dans la peine. Oui c’est feel-good, mais au fond il y a un beau message et c’est ça qui est bon.

Édition Pocket

L’homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle

 

 

Alors qu’il est en vacances à Bali, le protagoniste de l’histoire décide d’aller voir un célèbre guérisseur du coin. Il aurait soigné les plus grands dirigeants.

Il n’est pas vraiment malade, ne sait pas vraiment pourquoi il choisit d’y aller mais il y va.

Commence ensuite un échange de quelques jours entre les deux hommes, où notre héros va prendre conscience que nous sommes les seuls responsables de notre bonheur.

Adepte de développement personnel ce livre est pour vous, les autres, passer votre chemin.

Des préceptes de vie un peu faciles je vous l’accorde mais qu’il est quand même bon de rappeler.

Un livre très facile et rapide à lire, alors n’hésitez pas à vous y plonger.

Edition Pocket

« Sharko » de Franck Thilliez

"Sharko" de Franck Thilliez. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Sharko » de Franck Thilliez. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous êtes un(e) inconditionnel(le) de Franck Thilliez ?
Vous voulez un bon polar pour les vacances?
Voici ma potion:

Franck Sharko et sa compagne Lucie Hennebelle se retrouvent dans une drôle de situation. Alors que celle-ci enquêtait sur une affaire pour le compte de sa tante, elle tue un homme. Afin de protéger leur famille, Sharko dissimule des preuves et maquille la scène de crime afin de brouiller les pistes. Commence alors une investigation éprouvante pour les deux flics car ils vont devoir travailler sur le dossier et mentir à tous leurs coéquipiers.

Malheureusement ou pas, ils vont découvrir que l’affaire ne s’arrête pas à ce simple meurtre et que l’homme que Lucie a tué était loin d’être un innocent.

Franck Thilliez renouvelle le genre en faisant de ses héros des coupables. Ils participent à l’enquête tout en craignant de se faire découvrir.

Bien évidemment rien n’est jamais aussi simple chez Franck Thilliez et cet incident de départ va dévoiler une histoire extrêmement glauque. Histoire qui va entraîner toute la brigade dans une enquête d’envergure internationale.

Encore une fois Franck Thilliez régale ses lecteurs avec du suspense, de la tension et une histoire captivante et angoissante. Tout ça écrit avec un style percutant et efficace.

Les amateurs d’intrigue foisonnante vont être ravis.

Édition Pocket.

« White coffee » de Sophie Loubière

"White coffee" de Sophie Loubière. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« White coffee » de Sophie Loubière. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous aviez aimé « Black Coffee« ?
Vous aimez les thrillers addictifs?
Voici ma potion:

Nous avions laissé Lola et Desmond alors que Lola rentrait en France, ne sachant toujours pas si son mari Pierre était encore vivant. Alors que la séparation dûe à la distance est difficile pour les deux amoureux, PIerre fait sa réapparition aux Etats-Unis. Après maintes interrogatoires il finit par rentrer en France. Lola voit d’un très mauvais oeil son retour.

Desmond, de son côté, se retrouve mélé à une drôle d’enquète à Chatauqua, dans l’état de New-York. Des phénomènes étranges se déroulent depuis quelques temps dans cette petite ville. La population pense à des revenants mais Desmond, plus terre à terre, compte bien découvrir le coupable.

Le lecteur retrouve avec plaisir les personnages imaginés par Sophie Loubière. Nous nous étions attachés à Lola, cette mère de famille partie avec ses deux enfants à l’autre bout du monde en quête de son mari et qui était tombée aux mains d’un serial killer (cf Black Coffee). Nous avions aimé aussi Desmond, journaliste et criminologue, son courage et sa détermination.

De chaque côté de l’Atlantique,chacun à leur manière, ils vont avoir à faire avec des faux-semblants et ils devront garder le cap pour ne pas se perdre,

Une tension tenue tout le long, une narration déroutante mais addictive, Sophie Loubière interpelle en mélangeant différents thèmes. « White coffee » peut facilement se lire indépendamment du premier, l’auteur est assez habile pour que le lecteur ne sente aucun manque dans l’histoire.

Pour les amateurs de thriller mais aussi pour tout ceux qui aiment les histoires bien ficelées et surtout qui aiment se laisser entraîner sans réserve dans une aventure.

Editions Pocket.

 

Lectures d’été

Vous ne savez pas quoi lire cet été sur la plage?
Vous n’avez pas le temps d’aller fouiner en librairie?
Voici mes recommandations de poche:

"L'art d'écouter les battements de coeur" de Jan-Philip Sendker"L'art d'écouter les battements de coeur" de Jan-Philip Sendker"L'art d'écouter les battements de coeur" de Jan-Philip Sendker-Pour s’évader: « L’art d’écouter les battements de coeur » de Jan-Philip Sendker.
Julia, jeune avocate new-yorkaise, décide de partir à la recherche de son père et de ses origines. Ce périple la conduit en Birmanie où elle va découvrir l’étrange pouvoir de son père et rencontrer un demi-frère.
Un très beau roman plein de spiritualité et de bons sentiments (dans le bon sens du terme).
Édition Livre de poche, 6.90€

"Des vies en mieux" de Anna Gavalda-Pour se faire du bien: « Des vies en mieux » de Anna Gavalda.
Trois histoires, trois destins qui vont vous redonner du baume au cœur. Billie, Mathilde et Yann, trois personnages qui vont prendre la vie à bras le corps et trouver un second souffle.
Édition J’ai lu, 7.80€

 

 

"Je ne retrouve personne" de Arnaud Cathrine-Pour les nostalgiques: « Je ne retrouve personne » de Arnaud Cathrine.
Aurélien Delamare, écrivain, revient dans sa ville natale pour régler les papiers de vente de la maison familiale. Les vieux souvenirs vont se rappeler à lui et son séjour va s’éterniser.
Portrait d’un trentenaire pas encore adulte mais en passe de le devenir. Édition Folio, 6.40€

 

"Marie-Blanche" de Jim Fergus-Pour l’émotion: « Marie-Blanche » de Jim Fergus.
Fergus nous propose une véritable fresque familiale en nous racontant la vie de sa mère, Marie-Blanche, qui se suicide assez jeune, son enfance ainsi que la vie de sa grand-mère Renée, au destin hors du commun.
Un roman bouleversant qui ne vous laissera pas insensible.
Édition Pocket, 9.10€

"Karoo" de Steve Tesich-Pour l’humour caustique: « Karoo » de Steve Tesich.
Saul Karoo est scénariste à Hollywood. Menteur, alcoolique, il est engagé pour remanier les scénarios et souvent il saccage l’œuvre de grands réalisateurs à la demande des studios. Mais il s’éprend d’une actrice et décide de changer.
Terriblement mordant sur l’industrie du cinéma hollywoodien, il y a beaucoup d’humour dans ce roman mais aussi de la tragédie.Fan de littérature américaine vous ne pouvez pas passer à côté de cet auteur. Édition Points, 8.60€.

"Esprit d'hiver" deLaura Kasischke-Pour l’ambiance: « Esprit d’hiver » de Laura Kasischke.
C’est le jour de Noël, alors que Eric part à l’aéroport chercher la famille qui arrive pour les fêtes, Holly reste à la maison avec sa fille pour préparer le repas. C’est la tempête dehors et voilà les deux femmes coincées chez elles. L’ambiance est tendue, l’adolescente se montrant très désagréable avec sa mère.
Huis clos hautement stressant, Laura Kasischke distille une angoisse qui va crescendo.Édition Livre de poche, 7.10€.

"Nature morte" de Louise PennyPour l’enquête: « Nature morte » de Louise Penny.
Dans le petit village québécois de Three Pines, il ne se passe pas grand chose, jusqu’au jour où le cadavre de Jane Neal est découvert. L’inspecteur-chef Armand Gamache va essayer de découvrir qui pouvait en vouloir à cette charmante enseignante retraitée.
Premier roman d’une auteur québécoise « Nature morte » rappelle les polars à la Agatha Christie. D’une facture très classique il recèle les noirs secrets de la nature humaine.Édition Babel Noir, 9.70€.

"Verhoeven" de Pierre Lemaitre-Pour l’auteur: « Verhoeven » de Pierre Lemaitre
.Le livre de poche a eu l’excellente idée de sortir en intégrale les quatre romans de Pierre Lemaitre dont le héros est Camille Verhoeven. « Travail soigné », « Alex », « Rosy et John » et « Sacrifices » sont donc rassemblés dans cet ouvrage.
Des thrillers angoissants, des enquêtes oppressantes, tout ça avec une écriture maîtrisée et ce personnage de commandant tout à fait original. Édition Livre de poche, 17€.

"Comment trouver la femme idéale" de Graeme Simsion-Pour rire:  » Comment trouver la femme idéale ou le théorème du homard » de Graeme Simsion.
Don Tillman est professeur de génétique dans une université australienne. C’est un génie mais inadapté à la société. Il se met en tête de trouver la femme de sa vie par le biais d’un questionnaire pour le moins étrange. Il va bien sûr tomber sur son exact contraire en la personne de Rosie Jalman.
Petit ovni d’humour, ce roman original et fantaisiste n’en traite pas moins de la différence. Édition Pocket, 7.30€