Juste derrière toi de Lisa Gardner

Aujourd’hui je vous parle de “Juste derrière moi” de Lisa Gardner, une auteure américaine de thriller qu’on ne présente plus, la nouvelle Mary Higgins Clark.

Le profileur Pierce Quincy et sa femme Rainie Conner, ancienne policière, sont devenus famille d’accueil. Ils décident d’ailleurs d’adopter Sharlah, la jeune fille dont ils s’occupent depuis quelques mois car des sentiments forts les unissent. Les choses se compliquent quand Telly, le grand frère de Sharlah, se retrouve impliqué dans plusieurs assassinats et que tout laisse à penser qu’il veut s’en prendre à sa sœur.

Lisa Gardner connait les codes du thriller, elle excelle dans la mise en place de l’histoire, dans la description des personnages et leur psychologie, elle a le don pour installer une sorte de tension tout le long du récit jusqu’au retournement final. C’est efficace pour qui cherche un bon thriller afin de se changer les idées. Ici, nous ne sommes pas dans le thriller que vous lâchez une fois le cerveau retourné, auquel vous pensez encore deux jours après mais il fait le job pour ce qu’on lui demande, du suspense et du divertissement.

Vous avez déjà lu Lisa Gardner ? Votre avis ?

Le village perdu de Camilla Sten

Aujourd’hui je vous parle de “le village perdu” de Camilla Sten. C’est un roman qui m’a été conseillé par un libraire pour ma Kube de ce mois-ci.

En 1959 à Silvertjarn toute la population de la ville a disparu. Les premières personnes arrivées sur les lieux découvrent une ville morte avec sur la place centrale une femme qui semble avoir été lapidée. Seul un bébé est rescapé. Que s’est-il passé ? Des années plus tard, Alice, documentariste et dont la grand-mère est originaire de ce village, décide de monter une équipe afin d’aller sur place tourner un film.

Le pitch de départ est très intriguant, on sent qu’il va y avoir une ambiance particulière et Camilla Sten tient cette promesse. L’atmosphère de désolation du village est plutôt anxiogène, on a parfois le sentiment que l’histoire pourrait basculer dans l’horreur la plus totale. Mais l’auteure tient le cap. Les allers-retours dans le passé nous apprennent petit à petit les circonstances de la disparition. Le récit est vraiment bien mené, il est difficile de reposer son livre tant l’histoire est prenante et j’aime ça.

On sent que Camilla Sten a été à bonne école avec sa mère Viveca qui est une écrivaine suédoise très connue dans le milieu du polar.

On peut dire que la relève est assurée.

Un long retour de Louise Penny

Aujourd’hui je vous parle d’une auteure canadienne que j’aime beaucoup, Louise Penny.

Dans “un long retour” on retrouve Armand Gamache, son personnage fétiche, qui est désormais à la retraite. Anciennement inspecteur-chef à la sureté canadienne, il a décidé de raccrocher les gants après une enquête très éprouvante. Mais son amie et voisine Clara Morrow lui demande son aide. Peter, son mari, qui devait rentrer après une année de séparation, n’a toujours pas donné signe de vie.

Ce que j’aime dans cette série de polar c’est l’ambiance propre au lieu de l’action, le Canada. Tout est feutré, ouaté comme dans une bulle de mousse ou de neige. Les personnages prennent leur temps, ils sont plus dans la réflexion que dans l’action et n’agissent qu’une fois qu’ils ont bien réfléchi. Tous les personnages, même les secondaires, sont importants dans le récit et ont leur place. On sent que Louise Penny les aime ses personnages et prend plaisir à les mettre en scène.

L’enquête sur la disparition de Peter Morrow permet en plus d’en apprendre davantage sur le milieu artistique canadien. Personnellement l’auteure fait référence à des peintres dont je n’ai jamais entendu parler mais j’ai eu envie d’aller voir les œuvres qu’elle cite, notamment les peintures de Clarence Gagnon ou Tom Thomson.

Si vous ne connaissez pas cette série et que ça vous tente, le mieux c’est de commencer par le premier “Nature morte”.

After de Stephen King

Ceux qui me connaissent un peu savent mon attachement à Stephen King. Je crois que c’est avec lui que j’ai eu mes premiers frissons, avec lui que j’ai compris que la littérature pouvait aussi procurer ce genre de sentiments, la trouille littéralement. Je suis toujours restée fidèle même si quelques fois le King a pu me décevoir, mais après tout qui peut se vanter d’être toujours au top ?

Ici on est sur un opus un peu faible, il est relativement court et l’histoire peut se résumer en une phrase.

Jamie voit des morts et ce “pouvoir” va lui causer quelques ennuis.

Même si à plusieurs reprises, le narrateur nous dit “ceci est une histoire d’épouvante, je vous avais prévenu”, je dois avouer que je n’ai rien lu qui soit effrayant, loin de là.

Un roman de Stephen King qui ne fait pas du tout flipper, c’est décevant, on attend toujours le moment où il va nous surprendre. Ici point de surprise.

Allez, vivement le suivant !!

« Le passager sans visage » de Nicolas Beuglet

Suite à sa précédente enquête qui fut un succès (cf « le dernier message »), Grace Campbell est dans les petits papiers de ses chefs, elle pourrait même s’octroyer quelques jours de repos. Mais un message déposé sur le pas de sa porte va perturber ce calme. Un message qui va lui faire rouvrir un pan de son passé qu’elle avait enterré.

Je n’ai pas envie d’en dire plus pour ne pas déflorer l’intrigue centrée sur Grace et qui va permettre au lecteur de mieux comprendre son comportement et sa personnalité complexe.

Comme d’habitude chez Nicolas Beuglet, l’histoire se déroule à cent à l’heure. L’héroïne n’a que quelques jours pour démêler tous les fils de l’enquête et le moins que l’on puisse dire c’est que ça déménage. Grace est dans une véritable quête de vérité et de vengeance dont l’issue sera l’apaisement de sa conscience et le fait de pouvoir enfin vivre normalement.

Il y a une vraie critique sous-jacente de nos sociétés modernes et du délitement de la culture, les arguments font frémir, on sent que l’auteur s’est bien documenté.

Un bon thriller qui éveille le questionnement.

XO Editions

« Un assassin parmi nous » de Shari Lapena

Le Mitchell’s Inn est un petit hôtel au milieu de la forêt dans les Catskills. Quelques clients ont réservé pour le week-end malgré la tempête de neige en approche. Alors que leur séjour débute, le courant et toutes les communications sont coupées. Le lendemain l’une des clientes est retrouvée morte au bas des escaliers. Impossible de prévenir les autorités.


Shari Lapena nous offre un huis clos digne de la reine du thriller, Agatha Christie. Une ambiance stressante, des personnages qui se soupçonnent tous, une météo apocalyptique, tous les ingrédients pour tenir le lecteur en haleine jusqu’au bout.

Et ça marche. Malgré quelques faiblesses dans la composition des personnages, on lit ce thriller avec plaisir. Idéal pour les vacances.

Edition Pocket

« Les fantômes de Reykjavik » de Arnaldur Indridason

Konrad, qui est policier à la retraite, est contacté par des amis de sa défunte femme. Leur petite-fille Danni a disparu et même si celle-ci avait plongé dans la drogue, la police ne prend pour l’instant pas la chose au sérieux car elle est majeure.

Alors que Konrad commence à enquêter pour les rassurer, Eyglo, une amie, lui parle d’une petite fille morte noyée des dizaines d’années auparavant et qui vient la hanter régulièrement. Même si Konrad ne croit pas aux fantômes, il s’intéresse à l’histoire. D’autant plus que son père et celui de Eyglo avaient monté une arnaque ensemble et faisaient croire à des personnes crédules qu’ils communiquaient avec les défunts. Les souvenirs remontent à la surface.

Le lecteur peut retrouver ici le talent de Arnaldur Indridason, auteur de polar islandais. Sa manière, bien à lui, de raconter une histoire, ou plutôt des histoires passées et présentes qui vont s’entremêler. Grande fan de son personnage récurrent de Erlendur, j’avais peur de ne pas pouvoir sympathiser avec sa nouvelle figure policière mais je dois dire que Konrad est très bien trouvé. Un peu bourru, têtu, volontaire et surtout attentif, il est marqué par une jeunesse auprès d’un père escroc et violent. Parfait pour devenir un nouveau personnage récurrent.

Comme à son habitude Indridason déroule son histoire par petites touches, ici vous n’aurez pas de grands rebondissements, ni de courses poursuites mais une enquête et un enquêteur qui prend son temps, qui rassemble tous les éléments à son rythme. Ça insuffle une ambiance à tout le roman, une tension latente qui est très addictive. Je me suis surprise à ne pas vouloir le lâcher avant d’avoir fini. Le cadre aussi joue son rôle, l’Islande est toujours un des personnages du romancier.

Pour les amoureux du style scandinave et les autres, du très bon Indridason.

« A même la peau » de Lisa Gardner

Dans la région de Boston, deux meurtres sont perpétrés à quelques semaines d’intervalle. Des femmes seules, retrouvées chez elles, mutilées, la peau arrachée.

L’inspectrice D.D. Warren se met sur l’affaire mais alors qu’elle était sur une des scènes de crime, elle fait une mauvaise rencontre et finit en bas des escaliers. Blessée, elle s’investit tout de même dans l’enquête. D’autant plus qu’il apparaît que ces meurtres en rappel d’autres commis quarante ans plus tôt.

Pour les aficionados de Lisa Gardner, le personnage de D.D. Warren est loin d’être une inconnue, pour les autres ils vont apprendre à connaître ce flic un peu tête brûlée qui travaille à l’instinct.

Lisa Gardner nous accroche une nouvelle fois avec cette histoire macabre où les liens de sang semblent être plus fort que le temps. Peut-on réellement se défaire de sa lignée familiale ?

Un très bon thriller signée par la nouvelle reine du polar américain.

Édition Le Livre de Poche

« L’illusion » de Maxime Chattam

Val Quarios est une petite station de ski familiale qui ferme ses portes tous les étés. Quelques saisonniers restent sur place afin de s’occuper de la station et faire les réparations nécessaires. Hugo fait partie des nouveaux arrivants. Il vient de vivre une rupture douloureuse dont il a dû mal à se remettre et sa carrière d’auteur/acteur étant au point mort, il se dit que cinq mois isolé ne devrait pas être une mauvaise chose.

Cependant il ressent très vite des sensations étranges. Son imagination fertile ne l’aidant pas à relativiser, il ne se sent pas du tout à l’aise dans cet environnement vaste mais clos.

Les révélations de sa collègue Lily, présente sur la station depuis trois ans, ne vont pas du tout le rassurer et Hugo va tenter de découvrir ce qu’il se passe vraiment à Val Quarios.

Avant d’avoir lu « L’illusion », j’ai vu beaucoup beaucoup de critiques du livre. Du positif mais aussi pas mal de négatif, certains exprimaient de la déception. Et je comprends pourquoi on peut être déçu. Il ne se passe pas grand chose dans cette histoire, tout est y question d’ambiance et de sensation.

Le personnage de Hugo a des impressions, il croit voir des choses mais il ne lui arrive « réellement » rien, ou presque. Le sujet du roman tourne en partie autour d’un magicien, d’un illusionniste et Maxime Chattam s’amuse avec ça tout le long du roman car il ne s’agit que de faux-semblant. Le lecteur en vient à se demander si Hugo n’est pas tout simplement fou.

Heureusement la révélation finale surprend et nous oblige à tout reprendre depuis le début. Une lecture en demi-teinte mais qui permet malgré tout de passer un bon moment. On ne peut pas enlever à l’auteur le fait de savoir créer une ambiance et décrire des paysages envoûtants.

Albin Michel

« Tout autre nom » de Craig Johnson

Le shérif Walt Longmire reprend du service. On fait appel à lui pour enquêter sur le suicide de l’inspecteur Gerald Holman qui se serait tiré deux balles dans la tête.

Pour comprendre son geste, Walt se penche sur les dossiers que Gerald était en train de traiter. Une affaire de disparitions de femmes semble une piste intéressante pour commencer.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore les romans de Craig Johnson et son personnage de Walt Longmire, je ne peux que vous conseiller de vous y plonger.

Walt Longmire est shérif dans le Wyoming. Il est intransigeant, droit dans ses bottes, fidèle en amitié et surtout tenace quand il s’agit de mener une enquête jusqu’au bout. Le Wyoming est aussi un personnage à part entière dans les romans de Johnson. Un climat rude, froid et dangereux où il ne fait pas forcément bon vivre.

Dans cet opus Walt va encore devoir arpenter les décors arides du Wyoming en hiver, tempêtes de neige, rencontre avec des bisons et de superbes descriptions de paysage. Une enquête non sans danger, passionnante car elle met en avant notre héros dans toute sa splendeur. Un brin macho avec des répliques savoureuses.

Éditions Points.