Ceux qui me connaissent un peu savent mon attachement à Stephen King. Je crois que c’est avec lui que j’ai eu mes premiers frissons, avec lui que j’ai compris que la littérature pouvait aussi procurer ce genre de sentiments, la trouille littéralement. Je suis toujours restée fidèle même si quelques fois le King a pu me décevoir, mais après tout qui peut se vanter d’être toujours au top ?
Ici on est sur un opus un peu faible, il est relativement court et l’histoire peut se résumer en une phrase.
Jamie voit des morts et ce “pouvoir” va lui causer quelques ennuis.
Même si à plusieurs reprises, le narrateur nous dit “ceci est une histoire d’épouvante, je vous avais prévenu”, je dois avouer que je n’ai rien lu qui soit effrayant, loin de là.
Un roman de Stephen King qui ne fait pas du tout flipper, c’est décevant, on attend toujours le moment où il va nous surprendre. Ici point de surprise.
D’un côté il y a Tim Jamieson, ancien flic, qui décide de partir pour New-York afin de laisser derrière lui son passé. Sur la route ses pas le mènent jusqu’à la petite ville de Dupray où sans vraiment savoir pourquoi il décide de poser ses valises pour quelques temps.
De l’autre Luke Ellis, jeune garçon de 12 ans vivant à Minneapolis. Surdoué il s’apprête à passer les concours d’entrée dans deux universités prestigieuses lorsqu’il se fait enlever par une obscure organisation.
Il se réveille dans une pièce identique à sa chambre. Mais en sortant dans le couloir il rencontre une jeune fille qui lui explique où ils se trouvent. L’Institut, où de nombreux jeunes gens possédant des dons particuliers sont séquestrés et subissent régulièrement divers tests.
Un nouveau roman de Stephen King est toujours une bonne nouvelle. Un nouveau roman qui en plus met en scène des adolescents est encore plus espéré, comme à l’époque de « Ça » ou « Shining ».
Je ne suis sans doute pas objective mais j’ai beaucoup aimé « L’institut ». On y retrouve tous les ingrédients qui marchent, un jeune héros intelligent et téméraire qui va servir de catalyseur, un adulte courageux et empathique, une organisation internationale douteuse et complexe et une ambiance stressante.
Certains trouveront des longueurs, ce qui est vrai, mais j’ai trouvé que ça intensifiait le climat oppressant de l’Institut. L’écriture de Stephen King est toujours aussi efficace et quand on referme son livre, on espère juste qu’il y en aura un autre très vite.
Vous aimez les ambiances oppressantes?
Vous aviez lu et aimé « Les loups à leur porte »?
Voici ma potion:
Kansas, Etats-Unis.
Hayley, 17 ans, prend la route pour aller chez sa tante.Elle doit s’entrainer pour un tournoi de golf auquel elle va participer. Elle s’est inscrite à ce tournoi un peu pour rendre hommage à sa défunte mère qui avait de grands espoirs pour elle dans ce sport.
Mais en chemin, elle tombe en panne. Elle choisit de quitter l’autoroute afin de trouver un garage mais elle se retrouve immobilisée sur le bord d’une petite route de campagne. Pour elle c’est l’enfer qui commence.
Heureusement Norma, une mère de famille qui habite à côté, se trouve à passer par là et lui propose de l’emmener chez elle afin d’appeler un dépanneur. Le courant passe instantanément entre les deux femmes.
Voilà comment le destin fait se rencontrer deux personnes. Destin qui se joue des gens et va chambouler la vie de toute une famille.
Jérémy Fel revient trois ans après « Les loups à leur porte« . Un premier roman qui avait beaucoup marqué par son intensité et sa violence. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteur ne déçoit pas nos attentes.
« Helena » c’est un thriller écrit au cordeau qui distille une tension latente. Le lecteur est pendu aux mots, aux phrases de l’auteur. Il nous tient en haleine du début à la fin, avec des personnages fouillés, travaillés. Ils ont tous à leur manière des motivations sensées. Norma, Hayley et Tommy tombent, malgré eux, dans une spirale terrible et le lecteur est aussi entrainé, on frémit de ce qui va leur arriver.
Véritable ode à la violence et au malaise, « Helena » est à part de tout ce qui se fait de nos jours en littérature française. Si on devait comparer Jérémy Fel à un auteur ça serait certainement à Stephen King, dans sa manière d’instiller une tension, un trouble, sans trop en dire, tout en nuance.
Ce roman met en lumière la puissance de l’amour maternelle, ce qu’une mère est prête à faire pour sauver ses enfants. L’importance des actes d’une mère sur le futur de son enfant.
Jérémy Fel joue aussi avec le hasard et donc l’idée de destin. Comme quoi il ne tient à pas grand chose que votre vie bascule dans le bien ou le mal. On peut tous à tout moment passer la barrière morale qui nous fait tenir du bon côté. Et si vous vous demandez qui est Helena, et bien je vous laisse le découvrir.
Envie d’un livre sur la noirceur de l’âme humaine?
Envie de frissons?
Voici ma potion:
Ce premier roman de Jérémy Fel n’est pas facile à résumer. Le destin de plusieurs personnages va s’entrecroiser. Le lecteur pourrait croire dans un premier temps qu’il s’agit d’un recueil de nouvelles mais il n’en est rien. Chaque histoire a un sens par rapport à une autre. Celle de Duane qui enlève un petit garçon à une mère violente, celle de Mary Beth qui doit se confronter à son passé. Mais je ne vais pas déflorer plus l’intrigue car tout le sens de ce livre tient dans les liens que le lecteur voit apparaitre entre les personnages.
Chaque chapitre nous fait entrer dans une atmosphère tendue, oppressante où le côté sombre de l’humain est mis en avant. On se doute que l’issue sera forcément terrible.
Jérémy Fel signe là un premier essai magistral. Une écriture puissante, quasi cinématographique. On pense forcément à David Lynch ou à Stephen King.
La menace gronde sur tous les personnages. Le suspense est intense et efficace.
Vous ne pourrez que dévorer ce roman une fois que vous l’aurez commencé!
Vous aimez les suspens sous tension?
Vous aimez Thomas Harris et John Grisham?
Voici ma potion:
Comme le beaujolais, chaque année nous offre un nouvel opus du maître Stephen King. A la différence du vin, le nouveau King est à chaque fois excellent.
Dans celui-ci nous avons affaire à Hodges, flic fraîchement retraité qui passe le plus clair de son temps devant sa télé à regarder des programmes ineptes. Routine morose qui lui sert à ne plus réfléchir, le passage de l’action à l’inaction étant difficile à digérer pour lui. Ceci jusqu’au jour où il est contacté par Mr Mercedes.
Un an plus tôt, un homme avait foncé avec une mercedes sur une foule de chômeurs devant un salon pour l’emploi. Attentat non revendiqué qui avait fait de très nombreuses victimes. Ce fût un évènement bouleversant pour tous par sa cruauté et son inhumanité. A cause du peu d’indices, cette agression était restée impunie et Hodges était parti à la retraite sur cette affaire non résolue.
Voilà donc ce fameux tueur, en quête sans doute de reconnaissance, qui relance l’inspecteur.
Stephen King se lance ici dans un polar à la facture, a priori, très classique mais qui recèle plus qu’une intrigue policière grâce à la plume acérée de l’auteur qui sait mieux que personne dépeindre ses personnages dans leurs moindres aspects psychologiques. Il distille une tension qui va crescendo tout le long du roman. Les deux protagonistes principaux, Bill Hodges, le flic, et Barry le tueur vont s’affronter dans une lutte sans merci. King nous fait entrer dans la tête du tueur afin de comprendre ses motivations et il nous entraîne aussi dans celle du flic afin de mieux le cerner. Tantôt prédateur, tantôt proie ils échangent leur rôle pour le grand plaisir du lecteur.
Vous avez envie d’un roman qui vous transporte et vous émeuve?
Vous aviez aimé Stand by me du même King?
Voici ma potion:
En 1973, Devin Jones trouve un job d’été à Joyland, parc d’attractions à l’ancienne, aux antipodes de Disneyland. Il est engagé pour faire un peu tout mais surtout pour rentrer dans la peau de la mascotte, Howie le chien gentil.
Devin cherche à s’occuper, à gagner de l’argent cet été-là mais aussi à oublier Wendy, son premier amour qui lui a brisé le cœur. Lui était fou amoureux à la différence de sa belle.
Dès son entretien avec sa future logeuse, il entend des rumeurs sur un meurtre qui aurait eu lieu dans la Maison de l’Horreur, fameuse attraction de Joyland, et sur le fait que la jeune fille assassinée serait toujours en train de rôder là-bas. La diseuse de bonne aventure lui fait aussi d’étranges prédictions.
Joyland va lui apporter bien plus que de l’argent.
Ceux qui attendent du maître Stephen King qu’il vous glace d’effroi et vous face trembler de terreur, passez votre chemin. Ici pas de voiture diabolique ou de chien mutant! Bien sûr on y trouve un fantôme et un garçon qui a un don spécial mais Joyland c’est surtout l’histoire de l’apprentissage de l’âge adulte, comment on peut se remettre de la rupture de son premier amour.
Des personnages très émouvants et si vous n’y prenez pas garde il est possible que vous versiez une larme.
Personne ne sait comme Stephen King décrire les affres de la jeunesse, toutes les peurs, tous les désirs qui animent les jeunes dans ce douloureux passage à la maturité.
Vous aimeriez changer le passé?
Vous aimez l’imaginaire de Stephen King?
Voici ma potion:
De nos jours, Jake Epping, professeur de littérature dans l’État du Maine, est chargé par son ami Al d’une bien étrange mission.
Al tient une petite gargote en face du lycée où Jake a ses habitudes. Un jour, celui-ci lui demande de venir chez lui expressément. Il lui fait part d’une découverte ahurissante. Au fond de son restaurant, Al a trouvé un passage vers le passé. Une sorte de faille temporelle qui l’amène à chaque fois le même jour de 1958. Après plusieurs allers-retours, il s’est rendu compte qu’il pouvait influer sur le présent. Mais pas sans contre-partie, il est en train de mourir d’un cancer, ses passages dans le passé l’ayant vieilli prématurément. Se sachant mourant, il souhaite que Jake se rende en 1958 pour accomplir sa mission, sauver Kennedy.
Jake, sous une fausse identité, va donc partir pour le passé afin de mener à bien la folle idée de son ami.
Peut-on changer le passé sans conséquence? Un homme a-t-il le pouvoir d’influer sur des évènements mondiaux? Toute la question est là.
Stephen King nous embarque totalement dans cette histoire hallucinante où sont traités tous ses thèmes de prédilection. On frémit d’un bout à l’autre du roman. Le héros prend son temps car il doit attendre cinq ans avant le jour fatidique mais il s’avère très rapidement qu’on ne vient pas déranger le passé impunément et Jake aura à affronter pas mal de désagréments.
Une grande fresque américaine teintée de retour vers le futur.
Vous aimez avoir peur? Vous avez envie de frissons?
Vous aimez Stephen King?
Voici ma potion:
Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’était devenu le petit Danny de Shining? Et bien Stephen King l’a fait pour nous.
Après le passage à l’Overlook Hotel, tout ne fût pas facile pour Dan. Il est encore harcelé par ses visions mais Dick Halloran (le cuisinier de l’Overlook) lui donne les clés pour s’en défaire. En vieillissant, Dan se met à boire pour atténuer les effets de son pouvoir. On le retrouve, au moment du roman, la trentaine bien tassée, célibataire et alcoolique. Il n’a pas fait grand chose de sa vie, sa mère est morte d’un cancer quelques années plus tôt. Il travaille de temps en temps dans les hôpitaux et aide les mourants à partir.
Arrive la soirée de trop, avec un réveil chez une fille dont il ne se souvient pas. Il décide de changer de coin et pose ses valises, par intuition, à Frazier. Là, son destin va prendre une nouvelle tournure, il va faire des rencontres qui vont l’emmener à arrêter de boire.
Alors qu’il s’installe à Frazier, une petite fille, Abra, nait dans la ville voisine. Petite fille qui va très vite monter des aptitudes extraordinaires, de quoi effrayer ses parents. Elle rentre en contact très vite avec Dan et ce contact se maintiendra de manière discontinue pendant dix ans.
Parallèlement le lecteur suit les aléas d’un groupe se faisant appeler le Noeud Vrai. Personnes humaines ou pas (on ne sait pas vraiment), elles se nourrissent de l’essence d’enfants ayant le don. Ils vont bien évidemment s’intéresser à Abra qui trouvera de l’aide en Dan.
Docteur Sleep commence doucement, lentement, le temps de poser les nombreux personnages et l’ambiance. On se demande où Stephen King veut en venir et puis soudain on est happé. Il nous a harponné sans même que l’on s’en rende compte.
L’histoire se précipite, les évènements s’enchaînent et le lecteur ne peut plus lâcher le livre.
Stephen King réussit une très belle suite à Shining dans un style relativement différent. Nous ne sommes plus dans un huis clos angoissant et terrorisant, au contraire ici nous avons une foule de personnages et de décors différents. Il n’est plus question d’horreur à proprement parler malgré certains passages. Docteur Sleep est plus une quête de rédemption et surtout un livre sur l’addiction à l’alcool. Comment Danny vit son alcoolisme et la souffrance que cela inflige.