« Back up » de Paul Colize

Back up de Paul Colize. Chronique par MLBA
Chronique de Back up de Paul Colize  par MLBA

Vous aimez le rock’n roll et les riffs de guitare?
Vous aimez David Khara ou Luc Bossi?
Voici ma potion:

En 2010 un homme est renversé par une voiture à Bruxelles. Il se réveille à l’hôpital sans pouvoir ni bouger, ni parler, atteint du Locked-in syndrom.

En 1967 tous les membres du groupe Pearl Harbor meurent les uns après les autres.

Par chapitres interposés le lecteur apprend l’histoire du groupe, l’enquête sur leurs décès menée par un journaliste et la rééducation de l’homme accidenté surnommé x-midi. On alterne donc entre passé et présent. X-midi ne peut plus parler mais étant tout à fait conscient, il raconte d’où il vient. Cela débute alors qu’il découvre le rock’n roll à la fin des années 50. Il se prend de passion pour la musique et surtout pour la batterie, il va suivre le mouvement en Europe, de Bruxelles il va passer par Paris, Berlin et Londres. A travers son parcours on assiste aux débuts du rock sur vinyls, aux premiers concerts avec filles hystériques et aux dérives dues à l’excès de drogue. C’est toute une génération qui est dépeinte.

Quel est le lien entre X-midi et le groupe Pearl Harbor?

L’auteur construit son roman comme un véritable chef d’orchestre. Il distille les informations petit à petit, on ne peut que se laisser entrainer par sa petite musique. Comme il a aimé à le faire dans son dernier roman « un long moment de silence », Paul Colize mélange la petite histoire à la grande.

Un livre plein de suspense à lire en écoutant, si possible, la playlist proposée par l’auteur en début de roman.

Edition Folio

« Le linguiste était presque parfait » de David Carkeet

Le linguiste était presque parfait de David Carkeet. Chronique par MLBA
Le linguiste était presque parfait de David Carkeet. Chronique par MLBA

Vous aimez l’humour décalé et les jeux de mots?
Vous aimez David Lodge?
Voici ma potion:

Jeremy Cook, linguiste, travaille à Wabash, un centre d’étude du langage. Sept linguistes étudient au quotidien des enfants de 6 mois à 5 ans (le centre faisant aussi office de crèche) afin de décrypter comment se fait l’acquisition du langage.

Mais un jour un de ses collègues est retrouvé mort, assassiné, dans son bureau. Tout l’accuse, d’autant qu’il était sur les lieux au moment du meurtre.

En parallèle de l’enquête du truculent inspecteur Leaf, sorte de Groucho Marx fort en gueule, Jeremy va mener grâce à la linguistique sa propre investigation. Chaque parole, chaque mot est passé au crible et décortiqué afin de découvrir la vérité. Il va de même chercher la personne responsable de la rumeur comme quoi il serait « un trou du cul » et devoir rédiger une conférence dont l’intitulé change tous les jours.

L’assassin est forcément un de ses collègues, seule une personne ayant les clés du centre a pu faire le coup. Chacun s’accuse mais toujours de manière tout à fait courtoise. Le meurtre va d’ailleurs servir de révélateur des amitiés ou inimitiés au sein des linguistes.

Sous couvert de polar, voilà un roman plein d’humour subtile et terriblement déjanté. David Carkeet nous offre un panel de personnages excentriques adeptes de joutes verbales. Apparemment on ne pourrait être un chercheur sans être un brin cinglé!

On ne peut pas lâcher ce roman avant de l’avoir fini et on est déçu de l’avoir lu si vite. Encore un paradoxe que sauraient nous expliquer les linguistes de ce roman si distrayant.

Edition Monsieur Toussaint Louverture