« Le pays des autres » de Leila Slimani

Aujourd’hui je vous parle d’un roman “le pays des autres” de Leïla Slimani qui est sorti il y a deux ans et qui prenait la poussière dans ma bibliothèque. J’étais partagée entre l’envie de le lire et la peur d’être déçue. Ça vous le fait aussi parfois ?
En 1944 Mathilde, une jeune alsacienne se marie avec Amine, un soldat marocain. Après la libération ils partent vivre au Maroc sur les terres natales du jeune homme. Là-bas, il va tenter de faire vivre le domaine laissé par son père, une terre aride et rocailleuse où rien ne pousse. Mathilde, elle, a du mal à s’adapter à la vie marocaine et à l’isolement de la ferme familiale.
Leila Slimani nous propose de suivre cette famille sur dix ans. Dix ans de grands changements sociétaux et politiques dans ce pays où colons et indigènes vivent côte à côte pour le meilleur et pour le pire. L’auteure prend le temps de développer de magnifiques personnages, forts et faibles en même temps, avec en tête Mathilde, cette femme amoureuse pleine d’illusions qui va déchanter mais sans désespérer finalement. Et Amine qui peine à trouver sa véritable place dans sa famille et dans son pays. C’est l’histoire d’un déchirement, d’un déracinement, chacun est l’étranger de l’autre, comment fait-on alors pour vivre ensemble ?
Le roman se déroule de 1944 à 1956 mais tout est terriblement actuel.
L’écriture est très belle, très fluide. J’avais peur que ça soit long mais en fait je l’ai dévoré. Tout est très juste. Cette histoire m’a passionné. Vivement que je lise la suite qui vient de paraitre en début d’année.

Fille de Camille Laurens

Aujourd’hui je vous parle de “Fille” de Camille Laurens, édité chez Gallimard. J’ai ce livre depuis deux ans dans ma pile et j’avoue que j’hésitais à le lire par peur, que ça me touche trop ou que ça ne me plaise pas, je ne sais pas. J’ai senti que le moment était venu de l’ouvrir.

Laurence nait à Rouen à la fin des années cinquante. C’est la deuxième fille de la famille. Quand on demande à son père s’il a des enfants, il répond “non, j’ai deux filles”. Je crois que tout est dit dans cette phrase. Le sujet du livre et la problématique terrible qui va étreindre Laurence toute sa vie.

Est-ce qu’on vaut moins quand on est une fille ? Comment peut-on se construire en sachant que nous n’étions pas désirés pour ce que nous sommes ? Et lorsque Laurence devient mère à son tour, que transmettre à cette fille à qui on donne la vie ?Avec une écriture sensible et très juste Camille Laurens aborde tous ces sujets qui, pour une femme, peuvent être terriblement violents. Sans tomber dans le féminisme, quelle femme n’a pas un jour subi une remarque sexiste ou déplacée du fait de son sexe ? J’ai été profondément touché par ce texte que j’ai trouvé d’une vérité dingue, comme l’impression d’ouvrir le journal intime de l’auteure et de me plonger dans son âme.

Ce livre touchera certainement plus les femmes que les hommes mais je conseille à ces messieurs de l’ouvrir, ils pourraient apprendre un ou deux trucs.

« Chanson douce » de Leïla Slimani

« Chanson douce » de Leïla Slimani.
Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

 

Myriam et Paul ont deux enfants, Mila et Adam. Myriam a très envie de reprendre le travail et justement un ancien collègue avocat lui propose un poste. La reprise du travail implique de trouver une nounou pour s’occuper des enfants qui sont encore petits. Après un petit casting les parents tombent d’accord pour choisir Louise. Elle a une petite quarantaine, est très discrète et sait y faire avec les enfants.

La vie change complètement pour Myriam et Paul. Louise se montre très vite indispensable.

Ce que le lecteur apprend dès le début du roman c’est que la nounou a assassiné les deux enfants qu’elle gardait.

Leïla Slimani nous met tout de suite dans une ambiance un peu glauque, un peu dérangeante. Le livre est construit comme un grand flashback. L’auteur nous montre petit à petit ce qui a pu amené Louise à commettre l’irréparable.

Très angoissant et oppressant, « Chanson douce » est un thriller efficace.

Edition Gallimard

 » « ma nounou est une fée. C’est ce que dit Myriam quand elle raconte l’irruption de Louise dans leur quotidien. Il faut qu’elle ait des pouvoirs magiques pour avoir transformé cet appartement étouffant, exigu, en un lieu paisible et clair. Louise a poussé les murs. Elle a rendu les placards plus profonds, les tiroirs plus larges. Elle a fait entrer la lumière. »

 

« Je vais mieux » de David Foenkinos

"Je vais mieux" de David Foenkinos
Chronique de « Je vais mieux » de David Foenkinos par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous aimez… David Foenkinos, vous êtes hypocondriaque mais vous comptez bien vous soigner.
Voici ma potion :

Un homme se réveille un jour avec une douleur dans le dos. Tel est le point de départ du nouveau roman de David Foenkinos.

À partir de là rien ne va plus dans la vie de ce personnage, tout par à vau l’eau, il enchaîne les examens, les rendez-vous chez divers médecins et les galères dans sa vie professionnelle et personnelle. Le narrateur nous fait part de son journal de la douleur. Au départ, il peine à être attachant tant on a l’impression qu il se laisse aller, qu’il se laisse mener par la vie, prêt à accepter n’importe quelle humiliation. Mais le point fort de Foenkinos c’est justement de réussir finalement à nous faire ressentir de l’empathie pour son personnage. On a envie qu’il aille mieux mais aussi envie de savoir comment il va y arriver.

Il y a dans ce roman tout ce qui fait un roman de Foenkinos, de l’humour parce que malgré tout, les péripéties de ce quadra nous amusent, de la tendresse, on sent que l’auteur aime ses personnages, de l’amour bien sûr et oserais-je le dire, de la délicatesse.
Plus léger que le précédent « Les souvenirs », il reste néanmoins un excellent roman très accessible et très agréable à lire.

MLBA.