Aujourd’hui je vous parle de “Heurs et malheurs du sous-majordome Minor” de Patrick DeWitt, édité chez Actes Sud. J’ai découvert cet auteur avec “les frères sisters”, un western décalé, adapté au cinéma par Jacques Audiard en 2018.
Ici nous allons suivre Lucy Minor, un jeune homme méprisé et rejeté par son entourage qui accepte une offre d’emploi de sous-majordome au château von Aux. Après des rencontres malheureuses qui le délestent de sa bourse et de sa pipe, il arrive au château et fait la rencontre de M. Olderglough, le majordome. Il découvre peu à peu son nouvel univers très déroutant et rencontre au village Klara dont il tombe amoureux.
Difficile de résumer ou de “pitcher” ce roman tellement il est fantaisiste. Si vous ne connaissez pas encore la plume de Patrick DeWitt, sachez qu’il excelle dans l’humour noir, les personnages étranges et les situations rocambolesques, tout ça pour servir au lecteur une histoire souvent caustique.
L’atmosphère de ce château et de ses environs est oppressante, tous les personnages agissent bizarrement et au milieu de tout ça Lucy évolue, se fond dans le paysage et se découvre enfin. Il ne sera fait aucune mention de temps ou de lieu, ce qui rend cette histoire d’autant plus fantastique.
En lisant ce livre j’avais l’impression d’être dans un film de Wes Anderson, il y a du “Grand Budapest Hotel” et du “Darjeeling limited” dans cette histoire, tout ça mâtiné avec un peu de Tim Burton.
Je vous conseille de découvrir cet ovni littéraire.
« L’ours est un écrivain comme les autres » de William Kotzwinckle
Vous aimez les histoires décalées?
Vous avez envie d’une histoire insolite?
Voici ma potion:
Arthur Bramhall veut devenir écrivain. Petit prof d’université il décide de reprendre à son compte un roman déjà unanimement plébiscité. Malheureusement la cabane dans laquelle il s’était retranché pour écrire disparaît en fumée. Il se voit contraint d’écrire un nouveau roman. Échaudé par son premier essai, il décide, une fois son manuscrit fini, de le cacher dans une mallette au pied d’un arbre.
Mais un ours qui avait observé son manège déterre la mallette, se plonge dans la lecture du roman et y voyant un succès part pour New-York afin de se faire publier.
L’ours va faire sensation, son charisme ne va pas passer inaperçu et le livre va devenir un best-seller.
Voilà un point de départ pour le moins original.
L’auteur s’amuse à dépeindre le milieu de l’édition en s’en moquant allègrement. Personne ne s’aperçoit que ce fameux auteur, un peu bourru, est en fait un ours. William Kotzwinckle propose une critique grinçante de la société de consommation, avec des personnages hauts en couleur.
Le parallèle est fait entre l’ours qui s’humanise de plus en plus en devenant célèbre, qui profite pleinement des joies de la richesse et Arthur qui lui se transforme en ours et se retire dans une caverne pour hiberner.
« L’ours est un écrivain comme les autres » est un roman très drôle et très caustique qui vous fera passer un bon moment.
« Oh la vache! » de David Duchovny
Vous aimez les histoires farfelues?
Vous pensez que la vérité est ailleurs?
Voici ma potion:
C’est l’histoire d’une vache prénommée Elsie Bovary.
Elle vit dans une ferme américaine, elle a la belle vie, paisible avec sa copine Mallory. Elle mange de l’herbe, le fermier la traie matin et soir, elle se fait draguer par les taureaux du champ voisin. Bref tout va bien.
Jusqu’au jour où, prise d’une envie d’évasion, elle sort de son enclos et s’approchant de la ferme, elle voit à la télé le programme que regarde la famille du fermier. Elle comprend alors qu’elle n’est destinée qu’à être mangé et comprend aussi pourquoi sa mère a disparu du jour au lendemain. Apprenant qu’en Inde les vaches sont intouchables, elle décide de s’enfuir là-bas.
Elsie va être aidée dans son entreprise par un cochon, Shalom, anciennement Jerry avant sa conversion, qui lui veut aller en Israël, et par Tom, le dindon, qui veut aller en Turquie (turkey signifiant dindon en anglais ;-)) .
Tout ça peut sembler bien gentillet s’il n’y avait tout le fond que sous-entend David Duchovny. Il parle bien évidemment ici de nationalité, d’identité, de religion, de végétarisme, tout ça avec des animaux comme héros.
Pour son premier roman, Duchovny nous régale avec son humour déjanté et ses situations rocambolesques.
Une fable à lire avec délectation.
La fin du monde a du retard de J.M. Erre
Vous cherchez un livre drôle et loufoque? Vous aviez aimé « Le linguiste était presque parfait » ? Voici ma potion:
Julius et Alice sont deux amnésiques internés à l’asile psychiatrique St Charles. Julius est persuadé qu’une grande puissance nommée Tirésias complote et menace l’humanité. Alice est la seule survivante de son mariage, en effet suite à une explosion lors de la cérémonie, tous sont morts sauf elle. Depuis elle ne se souvient de rien et n’éprouve plus aucun sentiment.
Un soir, alors que Julius croit être attaqué par des membres de Tirésias, il s’enfuit de l’asile embarquant avec lui, Alice, dont il est secrètement épris.
Commence alors une véritable course-poursuite contre la montre. Poursuivis par des journalistes, par la police et par de mystérieux personnages, Alice et Julius aidés de Ours vont avoir cinq jours avant la fin du monde pour essayer de démanteler l’organisation.
J.M.Erre nous propose un roman d’une extrême drôlerie. Des personnages délirants dans des situations cocasses, ça donne le ton. Ce roman pourrait ressembler à une parodie de livres tels que le Da Vinci Code, sorte de polar ésotérique avec fin du monde à la clé mais cela va bien au-delà.
J.M.Erre déborde d’imagination, c’est le moins que l’on puisse dire, chaque scène contient un clin d’oeil ou une référence, cinéma, télé ou littérature. Véritable concentré d’humour déjanté et absurde, ce roman est un régal pour les zygomatiques.