Dans la région de Boston, deux meurtres sont perpétrés à quelques semaines d’intervalle. Des femmes seules, retrouvées chez elles, mutilées, la peau arrachée.
L’inspectrice D.D. Warren se met sur l’affaire mais alors qu’elle était sur une des scènes de crime, elle fait une mauvaise rencontre et finit en bas des escaliers. Blessée, elle s’investit tout de même dans l’enquête. D’autant plus qu’il apparaît que ces meurtres en rappel d’autres commis quarante ans plus tôt.
Pour les aficionados de Lisa Gardner, le personnage de D.D. Warren est loin d’être une inconnue, pour les autres ils vont apprendre à connaître ce flic un peu tête brûlée qui travaille à l’instinct.
Lisa Gardner nous accroche une nouvelle fois avec cette histoire macabre où les liens de sang semblent être plus fort que le temps. Peut-on réellement se défaire de sa lignée familiale ?
Un très bon thriller signée par la nouvelle reine du polar américain.
Orpheline de mère, Tama a 8 ans lorsque son père la confie à Mejda, une connaissance qui va l’emmener en France. Celle-ci promet de s’occuper d’elle, son père pensant que Tama aurait plus de chance là-bas. Mais Mejda, une fois en France, la vend comme esclave à sa belle-famille. Tama doit alors faire le ménage, la lessive, la cuisine, s’occuper des enfants et surtout supporter les brimades de ce couple hyper violent. Une couche à même le sol pour dormir et des restes pour repas.
Un véritable enfer qu’elle endure avec résignation. Tama apprend à lire et à écrire par elle-même et s’évade tous les soirs dans sa tête. Son seul moment de bonheur est la visite de Izri, le fils de Mejda, qui est l’unique personne à lui accorder de la considération.
Parallèlement on suit Gabriel. Un homme qui vit en ermite dans un endroit reculé. Hanté par un lourd passé, il trouve un matin une jeune fille blessée dans son écurie. Elle ne se souvient de rien. Qui est-elle?
Karine Giebel ne mâche pas ses mots et nous livre une histoire terrifiante. Terrifiante quand on sait que l’esclavagisme existe encore de nos jours et que des petites filles sont vendues comme des objets et sont moins bien traitées que des animaux de compagnie. C’est une fiction car c’est romancé mais le fond est une réalité.
On en oublie qu’il s’agit d’un thriller tellement l’histoire de Tama nous prend aux tripes. Une héroïne pure et dure qui courbe l’échine mais ne plie pas face à la violence dont on fait preuve à son égard. Karine Giebel nous propose un panel de personnages complexes où la ligne blanche entre le bien et le mal est très mince.
Que l’épaisseur de l’ouvrage ne vous effraie pas, « Toutes blessent, la dernière tue » se lit quasiment d’une traite, vous ne fermerez pas ce livre avant de savoir si Tama s’en sort à la fin.
Isabel Gros, critique d’art, vient de vivre un terrible cauchemar. Survivante d’une fusillade, elle a passé deux semaines dans le coma. Elle subit de lourdes séquelles, troubles de la mémoire, syndrome post-traumatique. Son mari, médecin, qui s’occupe d’elle, décide de l’emmener dans un chalet isolé dans les Vosges afin qu’elle se sente mieux loin du monde.
Mais la vie dans le chalet n’est pas de tout repos. Elle a des crises de somnambulisme, des trous noirs et son mari lui cache des choses.
Vincent Hauuy distille une atmosphère oppressante tout au long du roman. Huis clos un tantinet inquiétant où la paranoïa se mêle à l’irrationnel. Le lecteur ne sait pas si Isabel est dérangée ou si vraiment il se passe des choses bizarres autour d’elle.
L’auteur est très habile et surprend constamment le lecteur, on croit comprendre ce qu’il se passe mais les choses ne sont jamais aussi simples qu’on pourrait le croire.
Voilà un thriller psychologique des plus efficaces.
« Vous ne dormirez plus jamais la fenêtre ouverte »
Cette phrase d’accroche en forme de teaser n’est pas anodine. En effet, Alpha est un prédateur sexuel hyper violent, il escalade les murs des immeubles et s’immisce chez des couples qu’il a croisé auparavant, par hasard. Il prend plaisir à frapper l’homme, tout en le gardant éveillé afin qu’il assiste au viol de sa femme. Ultra violent et ultra méthodique.
Anthony Rauch, alias la Poire, est sur l’enquête qui vise à mettre fin aux agissements du « lézard ». Capitaine de police dans une brigade spécialisée dans les crimes sexuels, on comprend vite qu’il a lui-même pas mal de choses à cacher.
Pour un premier roman Antoine Renand frappe fort. Il maitrise son sujet, très dur au demeurant. Il pousse la prouesse à créer des personnages très complexes. On rentre dans la psyché de chaque personnage, ils ont tous un passé douloureux et un sacré bagage à porter.
L’écriture est directe, les choses sont dites, même les plus crues. Les scènes de viol sont particulièrement dures. Âme sensible s’abstenir. Grâce à la construction originale de son thriller et des digressions qui forment finalement un tout, Antoine Renand tient le lecteur du début à la fin. C’est oppressant et dérangeant avec un sentiment d’urgence tout le long de l’histoire.
Voilà un auteur qui rentre par la grande porte dans le monde du thriller.
Cet été là, Kate et ses trois meilleures amies décident de passer leurs vacances ensemble. Elles se connaissent depuis l’université. Avant que la vie de famille et le travail ne les éloignent, elles avaient pour habitude de passer l’été ensemble.
Elles se retrouvent donc avec leurs familles dans le sud de la France, dans une magnifique villa réservée par Rowan (la business-woman). Tout serait idyllique si ce n’est le message que Kate lit par mégarde sur le téléphone de son mari. Elle comprend qu’il la trompe. Et une de ses trois amies serait la maîtresse. La suspicion et la paranoïa commencent. Laquelle a osé mettre en péril leur amitié et sa famille.
Au début on pourrait croire qu’il va s’agir d’un énième roman sur un adultère, la femme trompée qui cherche à découvrir l’identité de la maîtresse. Mais l’auteur distille petit à petit différents indices qui vont semer le doute dans l’esprit du personnage de Kate comme chez le lecteur. Au compte goutte de nouvelles infos nous sont dévoilées ce qui remet constamment en question l’issue de l’intrigue. Et si le secret le plus lourd n’était pas l’adultère?
Malgré un personnage principal qui, à mon sens, manque de carrure et de profondeur, ainsi que des personnages féminins un peu caricaturaux (celle qui a réussi professionnellement, celle qui gère sa petite famille au mieux, la célibataire endurcie indépendante), l’histoire est bien menée. On se laisse prendre au jeu et on a envie de connaître la fin. L’ambiance est de plus en plus pesante jusqu’au dénouement.
Vous avez aimé Avant d’aller dormir de S.J Watson.
Vous aimez les romans à ambiance, les thrillers psychologiques.
Voici ma potion :
L’histoire peut paraître simple : une femme d’une cinquantaine d’années pour qui tout va pour le mieux, aisance financière, jolie maison et qui, un jour, va prendre en otage le neveu d’une amie à elle.
Sonia a vraiment tout pour être heureuse, malgré les nombreux déplacements de son mari qui la laissent de plus en plus seule dans sa grande maison, malgré le départ de sa fille unique partie étudier à l’université.
Le lecteur est amené à comprendre petit à petit, grâce à des flash-backs récurrents, que Sonia traîne quelques lourds bagages de son enfance, notamment une histoire d’amour dont on ne connaîtra les aboutissants qu’à la toute fin.
Jez, 15 ans, neveu de son amie Helen, passe un matin chez elle pour lui emprunter un disque et Sonia ne le laissera pas repartir. Parce qu’il lui fait penser à son ami d’enfance, parce qu’il lui plait, les raisons sont multiples et en même temps aucune n’est valable.
L’engrenage est lancé, surtout quand Helen et son mari vont déclarer la disparition de l’adolescent à la police, Sonia n’a plus d’autres choix que de continuer à le garder. Et elle va aller très loin pour conserver son secret.
Le récit alterne aussi avec des chapitres du point de vue de Helen, quelque peu alcoolique et dont le mariage part en vrille suite à la disparition de Jez. Helen, naïvement, va même chercher de l’aide auprès de celle qui séquestre son neveu.
Penny Hancock plonge le lecteur dans un thriller psychologique et le tient en haleine. Une femme au foyer qui dérape, qui s’enfonce peu à peu dans sa folie et son obsession, paraît tout à fait crédible. Tout ça en mettant le lecteur assez mal à l’aise, on ne peut que se questionner sur la finitude de tout ça. Le personnage de Sonia est vraiment complexe , terriblement bien exploité, on se demande d’ailleurs jusqu’où elle peut aller dans sa folie.
Désordre est une histoire sous haute tension, que vous ne voudrez pas lâcher avant de connaître la fin.