Ceux d’à côté de M.T. Edvardsson

Aujourd’hui je vous parle de “Ceux d’à côté” de M.T. Edvardsson . Auteur dont j’ai lu le premier roman récemment “une famille presque normale” et qui m’avait laissé un peu dubitative.


Micke et Bianca Andersson ont décidé de quitter Stockholm pour Köpinge, petite localité résidentielle afin d’élever au mieux leurs deux enfants. Un quartier résidentiel qui implique un voisinage proche avec qui il faut vivre pour le meilleur et pour le pire. Ils vont l’apprendre à leurs dépens.


L’auteur utilise le même procédé de narration que dans son précédent roman avec des chapitres alternant entre passé et présent et des narrateurs multiples autour d’un évènement tragique. Les allers-retours dans le temps vont permettre aux lecteurs de se faire une idée des raisons du drame.


Le procédé est efficace car il nous fait douter de tout ce qu’on lit, les différents narrateurs nous disent-ils la vérité ? M.T. Edvardsson réussit le pari de rendre chaque personnage suspect, de rendre ce petit quartier et ses gens bien sous tous rapports très louches. C’est vraiment très efficace car la tension est quasi palpable.


J’ai, pour ma part, préféré celui-ci au premier, je me demande maintenant ce que l’auteur va nous réserver pour son prochain roman.

Edition Sonatine

Une famille presque normale de M.T. Edvardsson

Aujourd’hui je vous parle de “une famille presque normale” de M.T. Edvardsson, un auteur suédois dont c’est le premier roman traduit en France.

Adam est pasteur, sa femme Ulrika est avocate, ensemble ils ont une fille Stella, 19 ans. La famille parfaite, en apparence. Un évènement va chambouler ce bel équilibre. Au travers du récit de chacun des protagonistes, le lecteur va assister au basculement de cette famille.

Ce livre a été élu meilleur polar étranger pour le prix Nouvelles voix du polar en 2021. J’en ai également entendu énormément de bien sur les réseaux sociaux par des personnes ayant l’habitude de lire ce genre de thriller. Mon attente était donc plutôt élevée ! Je ne peux pas dire que j’ai été déçue, j’ai trouvé que le récit était très bien mené, surtout avec ce parti pris de donner la parole à chaque personnage pour permettre au lecteur d’avoir une certaine vue d’ensemble. Mais je crois qu’il m’a manqué quelque chose pour vraiment en faire, selon moi, un grand thriller.

Le sujet principal est en tous cas traité de manière intelligente. Jusqu’où iriez-vous pour protéger votre enfant ? Les parents de Stella sont confrontés à ce dilemme, protéger son enfant coute que coute ou dire la vérité ? Est-on responsable des actions et décisions de son enfant ? Est-ce notre faute si notre enfant prend des mauvaises décisions ? Toutes ces questions sont abordées dans ce thriller ainsi que la notion de culpabilité, les non-dits ou bien la manipulation.

Un bon thriller qui m’a laissé sur ma faim à cause de la fin.

« Les fantômes de Reykjavik » de Arnaldur Indridason

Konrad, qui est policier à la retraite, est contacté par des amis de sa défunte femme. Leur petite-fille Danni a disparu et même si celle-ci avait plongé dans la drogue, la police ne prend pour l’instant pas la chose au sérieux car elle est majeure.

Alors que Konrad commence à enquêter pour les rassurer, Eyglo, une amie, lui parle d’une petite fille morte noyée des dizaines d’années auparavant et qui vient la hanter régulièrement. Même si Konrad ne croit pas aux fantômes, il s’intéresse à l’histoire. D’autant plus que son père et celui de Eyglo avaient monté une arnaque ensemble et faisaient croire à des personnes crédules qu’ils communiquaient avec les défunts. Les souvenirs remontent à la surface.

Le lecteur peut retrouver ici le talent de Arnaldur Indridason, auteur de polar islandais. Sa manière, bien à lui, de raconter une histoire, ou plutôt des histoires passées et présentes qui vont s’entremêler. Grande fan de son personnage récurrent de Erlendur, j’avais peur de ne pas pouvoir sympathiser avec sa nouvelle figure policière mais je dois dire que Konrad est très bien trouvé. Un peu bourru, têtu, volontaire et surtout attentif, il est marqué par une jeunesse auprès d’un père escroc et violent. Parfait pour devenir un nouveau personnage récurrent.

Comme à son habitude Indridason déroule son histoire par petites touches, ici vous n’aurez pas de grands rebondissements, ni de courses poursuites mais une enquête et un enquêteur qui prend son temps, qui rassemble tous les éléments à son rythme. Ça insuffle une ambiance à tout le roman, une tension latente qui est très addictive. Je me suis surprise à ne pas vouloir le lâcher avant d’avoir fini. Le cadre aussi joue son rôle, l’Islande est toujours un des personnages du romancier.

Pour les amoureux du style scandinave et les autres, du très bon Indridason.

« Qaanaaq » de Mo Malø

Qaanaaq Adriensen est envoyé au Groenland pour une enquête. Adopté à l’âge de trois ans, il n’est jamais revenu sur sa terre natale. Il y va de mauvaise grâce, habitué à mener ses enquêtes à Copenhague.

Trois ouvriers d’une plateforme pétrolière ont été retrouvés sauvagement assassinés. Tout laisse penser qu’ils auraient été attaqués par un ours. Épaulé par l’inspecteur Apputiku, il va devoir conduire ses investigations malgré l’ambiance haineuse envers les danois et la responsable locale qui ne voit pas son arrivée d’un bon œil.

Enfin je peux dire que j’ai lu un roman policier de Mo Malø. Encensé sur les réseaux sociaux pour son dernier opus, il me semblait plus juste de commencer par le premier afin de découvrir les prémices de son personnage principal, Qaanaaq.

Loin d’être déçue j’ai retrouvé tout ce que j’aime dans ce genre de romans scandinaves. Une ambiance hors du commun dans des contrées hostiles, des personnages brut de décoffrage qui vivent selon des coutumes ancestrales et bien sûr une enquête passionnante.

On fait connaissance avec Qaanaaq, inspecteur danois intuitif et droit dans ses bottes. Il part au Groenland pour résoudre des meurtres mais aussi pour découvrir une partie de son passé. Mo Malø mêle les deux trames avec brio.

Idéal pour les fans (comme moi) des auteurs nordiques.

Édition Points