« Les fleurs de l’ombre » de Tatiana De Rosnay

L’histoire se passe dans un futur proche. Un futur un peu sombre où des attentats ont rayé de la carte la plupart des monuments les plus importants des grandes villes mondiales. La technologie a fait aussi un énorme bond en avant.

Clarissa Katsef est auteure, ses thèmes de prédilection étant les écrivains et leur rapport aux lieux qu’ils habitent. Alors qu’elle cherche un logement suite à son départ précipité du domicile conjugal, on lui parle d’une résidence d’artistes, flambant neuve, hyper high-tech où tout est géré par des ordinateurs.

Elle s’y installe mais très vite elle ressent de l’angoisse et a le sentiment d’être constamment observé.

Tatiana De Rosnay nous propose une uchronie, un roman d’anticipation où le monde s’est dégradé. Plus personne ne lit de livres papier, des drones commettent des attentats, le réchauffement climatique a continué de faire son œuvre et la pollution est à son comble.

Dans cet univers un peu noir on retrouve tous les thèmes favoris de l’écrivaine: l’influence du lieu où l’on vit, le deuil, le doute de l’artiste, le travail d’écriture de l’auteur et l’intimité bafouée.

Ce n’est pas mon roman préféré de Tatiana De Rosnay mais, comme à chaque fois, il y a une qualité d’écriture indéniable.

Édition Robert Laffont/Héloïse d’Ormesson

« Replay » de Ken Grimwood

"Replay" de Ken Grimwood.
« Replay » de Ken Grimwood.

 

Vous aviez aimé le film « Un jour sans fin » de Harold Ramis?
Vous aimez l’idée de voyager dans le temps?
Voici ma potion:

Nous sommes en 1988, Jeff Winston a 43 ans. Il est directeur de l’information sur une petite chaine de radio et son mariage part à la dérive. Alors qu’il est au téléphone avec sa femme qui lui demande des explications, il meurt.

Mais il se réveille en 1963 dans sa chambre d’étudiant de l’époque, dans son corps de jeune homme de l’époque. Passées la stupéfaction et l’incompréhension, il se rend compte qu’il va pouvoir reprendre sa vie et peut-être changer son futur. Jeff commence alors sa nouvelle vie tout en gardant l’expérience de la précédente.

Tout le monde a déjà rêvé de pouvoir revivre tel moment de sa vie en se disant qu’il ne referait pas la même erreur, se dire que si on avait agit autrement le cours des choses en aurait été changé. Voilà à peu de chose près le postulat de départ de « Replay ». Jeff va avoir l’occasion de faire un « replay » de sa vie. Dans quel but? A quel escient? Là est la question.

En tous cas Ken Grimwood fait bien cogiter le lecteur. Sans parler de l’histoire fantastique de pouvoir revivre indéfiniment sa vie, il nous invite à réfléchir sur nos actes et l’impact qu’ils peuvent avoir sur notre futur. Chaque chose que l’on entreprend a une incidence sur notre avenir et celui de notre entourage.

Cet ouvrage est paru en 1986, il a reçu le prix World Fantasy du meilleur roman en 1988 mais il est encore terriblement actuel. Il ne laisse définitivement pas indifférent même aujourd’hui.

Je vous invite à le découvrir, même si le style « fantastique » ne vous attire pas, ce livre parle à tout le monde.

Éditions Points

https://youtu.be/75foOdIsRh8

 

Le Steampunk à l’honneur

Confessions d'un automate mangeur d'opium de Mark Hodder
Confessions d’un automate mangeur d’opium de Fabrice Colin et Mathieu GAborit

L'étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder
L’étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder

Vous ne connaissez pas le Steampunk ?
Vous aimez Jules Verne et HG Wells ?
Voici ma potion :

Le Steampunk est un genre de science-fiction, une sorte de rétro-futurisme, on parle aussi d’uchronie. L’action se passe généralement au 19ème siècle dans une société industrielle futuriste, saturée d’inventions utilisant la vapeur. Les machines y ont une place importante, machines qui échappent d’ailleurs parfois au contrôle de leurs créateurs.

Deux ouvrages sortis récemment dans de nouvelles éditions mettent à l’honneur ce genre : Confessions d’un automate mangeur d’opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit et L’étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder.

Confessions d’un automate mangeur d’opium se passe à Paris en 1889, lors de la grande exposition universelle. La ville est envahie d’aéroscaphes et autres machines volantes, les automates sont partout au service des hommes. Margaret Saunders , jeune actrice reconnue, va se lancer dans une enquète suite au décès de sa meilleure amie, décès survenu dans d’étranges circonstances. Elle sera aidée par son frère Théo, médecin dans un asile d’aliénés et fasciné par les pouvoirs de l’éther, substance servant à faire marcher toutes leurs machines.

Les deux protagonistes vont se lancer tête baissée dans leur enquête et vont affronter des choses qui les dépassent.

L’investigation qu’ils mènent est un prétexte pour les auteurs afin de mettre en valeur l’esthétique du genre, on croise dans ce roman bien évidemment des automates, des machines volantes les plus délirantes, des savants fous, on y croise aussi Sarah Bernhardt, Villiers de l’Isle Adam ou encore la reine Victoria.

Un roman de steampunk des plus accessibles !

L’étrange affaire de Spring Heeled Jack se déroule lui à Londres en 1861. Il s’agit ici aussi d’une enquête mais d’un ordre tout à fait différent.

Sir Richard Burton, aventurier et explorateur, en perte de notoriété, se fait agresser un soir par un homme monté sur échasses qui lui parle de manière très détaillée de son avenir et des décisions qu’il va prendre. Le lendemain il est appelé par le Premier Ministre qui le charge d’une mission, découvrir la vérité sur des agressions de jeunes filles commises par un étrange personnage, Spring Heeled Jack. Accompagné de son acolyte Swinburne, poète aux tendances masochiste et alcoolique, il se lance dans cette enquête où ils croiseront des loups-garous, des hommes aux pouvoirs étranges, un ours qui parle et Charles Darwin.

Mark Hodder réussit à créer un monde fantasmagorique où des personnages ayant réellement existé comme Burton côtoient des créatures fantastiques tels ce fameux Jack, issu du folklore britannique, il crée un monde divisé entre les Technologistes et les Libertins, un monde où il y a une surenchère d’inventions plus incroyables les unes que les autres, les rotochaises ou autres chevaux à vapeur , un monde perpétuellement en guerre.

Le roman n’est pas dénué d’humour, vous noterez les perroquets servant de messagers, atteints du syndrome Gilles de la Tourette.

Mark Hodder mêle habilement plein de genres différents : le steampunk bien sûr, la science-fiction, le roman uchronique, le roman policier tout ça assaisonné de paradoxes temporels.

Laissez-vous embarquer par ces Sherlock Holmes d’un genre nouveau.

Confessions d’un automate mangeur d’opium Edition Bragelonne

L’étrange affaire de Spring Heeled Jack Edition Bragelonne