Lectures d’été

Vous ne savez pas quoi lire cet été sur la plage?
Vous n’avez pas le temps d’aller fouiner en librairie?
Voici mes recommandations de poche:

"L'art d'écouter les battements de coeur" de Jan-Philip Sendker"L'art d'écouter les battements de coeur" de Jan-Philip Sendker"L'art d'écouter les battements de coeur" de Jan-Philip Sendker-Pour s’évader: « L’art d’écouter les battements de coeur » de Jan-Philip Sendker.
Julia, jeune avocate new-yorkaise, décide de partir à la recherche de son père et de ses origines. Ce périple la conduit en Birmanie où elle va découvrir l’étrange pouvoir de son père et rencontrer un demi-frère.
Un très beau roman plein de spiritualité et de bons sentiments (dans le bon sens du terme).
Édition Livre de poche, 6.90€

"Des vies en mieux" de Anna Gavalda-Pour se faire du bien: « Des vies en mieux » de Anna Gavalda.
Trois histoires, trois destins qui vont vous redonner du baume au cœur. Billie, Mathilde et Yann, trois personnages qui vont prendre la vie à bras le corps et trouver un second souffle.
Édition J’ai lu, 7.80€

 

 

"Je ne retrouve personne" de Arnaud Cathrine-Pour les nostalgiques: « Je ne retrouve personne » de Arnaud Cathrine.
Aurélien Delamare, écrivain, revient dans sa ville natale pour régler les papiers de vente de la maison familiale. Les vieux souvenirs vont se rappeler à lui et son séjour va s’éterniser.
Portrait d’un trentenaire pas encore adulte mais en passe de le devenir. Édition Folio, 6.40€

 

"Marie-Blanche" de Jim Fergus-Pour l’émotion: « Marie-Blanche » de Jim Fergus.
Fergus nous propose une véritable fresque familiale en nous racontant la vie de sa mère, Marie-Blanche, qui se suicide assez jeune, son enfance ainsi que la vie de sa grand-mère Renée, au destin hors du commun.
Un roman bouleversant qui ne vous laissera pas insensible.
Édition Pocket, 9.10€

"Karoo" de Steve Tesich-Pour l’humour caustique: « Karoo » de Steve Tesich.
Saul Karoo est scénariste à Hollywood. Menteur, alcoolique, il est engagé pour remanier les scénarios et souvent il saccage l’œuvre de grands réalisateurs à la demande des studios. Mais il s’éprend d’une actrice et décide de changer.
Terriblement mordant sur l’industrie du cinéma hollywoodien, il y a beaucoup d’humour dans ce roman mais aussi de la tragédie.Fan de littérature américaine vous ne pouvez pas passer à côté de cet auteur. Édition Points, 8.60€.

"Esprit d'hiver" deLaura Kasischke-Pour l’ambiance: « Esprit d’hiver » de Laura Kasischke.
C’est le jour de Noël, alors que Eric part à l’aéroport chercher la famille qui arrive pour les fêtes, Holly reste à la maison avec sa fille pour préparer le repas. C’est la tempête dehors et voilà les deux femmes coincées chez elles. L’ambiance est tendue, l’adolescente se montrant très désagréable avec sa mère.
Huis clos hautement stressant, Laura Kasischke distille une angoisse qui va crescendo.Édition Livre de poche, 7.10€.

"Nature morte" de Louise PennyPour l’enquête: « Nature morte » de Louise Penny.
Dans le petit village québécois de Three Pines, il ne se passe pas grand chose, jusqu’au jour où le cadavre de Jane Neal est découvert. L’inspecteur-chef Armand Gamache va essayer de découvrir qui pouvait en vouloir à cette charmante enseignante retraitée.
Premier roman d’une auteur québécoise « Nature morte » rappelle les polars à la Agatha Christie. D’une facture très classique il recèle les noirs secrets de la nature humaine.Édition Babel Noir, 9.70€.

"Verhoeven" de Pierre Lemaitre-Pour l’auteur: « Verhoeven » de Pierre Lemaitre
.Le livre de poche a eu l’excellente idée de sortir en intégrale les quatre romans de Pierre Lemaitre dont le héros est Camille Verhoeven. « Travail soigné », « Alex », « Rosy et John » et « Sacrifices » sont donc rassemblés dans cet ouvrage.
Des thrillers angoissants, des enquêtes oppressantes, tout ça avec une écriture maîtrisée et ce personnage de commandant tout à fait original. Édition Livre de poche, 17€.

"Comment trouver la femme idéale" de Graeme Simsion-Pour rire:  » Comment trouver la femme idéale ou le théorème du homard » de Graeme Simsion.
Don Tillman est professeur de génétique dans une université australienne. C’est un génie mais inadapté à la société. Il se met en tête de trouver la femme de sa vie par le biais d’un questionnaire pour le moins étrange. Il va bien sûr tomber sur son exact contraire en la personne de Rosie Jalman.
Petit ovni d’humour, ce roman original et fantaisiste n’en traite pas moins de la différence. Édition Pocket, 7.30€

« Vernon Subutex » de Virginie Despentes

"Vernon Subutex" deVirginie Despentes. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Vernon Subutex » deVirginie Despentes. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous avez envie d’un roman moderne et nostalgique?
Vous aimez Bret Easton Ellis ou Philippe Djian?
Voici ma potion:

Vernon Subutex est disquaire, enfin était disquaire. Son magasin a dû fermer, comme beaucoup d’autres, suite à l’engouement pour le numérique et la prolifération de sites de téléchargement. Il vivote avec ses maigres revenus de chômage mais surtout grâce à l’aide d’un vieil ami, Alex Bleach, qui est devenu une sorte d’icône de la musique pop et qui doit à Vernon son éducation musicale. Mais le chômage ne dure pas éternellement et son ami Alex meurt subitement. Quand les ressources viennent à véritablement manquer Vernon est expulsé de chez lui.

Commence alors une errance entre squats chez des amis de la grande époque ce qui permet de ressasser les souvenirs, passages, souvent éclairs, chez des maîtresses, ou accueil chez des inconnus pour finir dans la rue.

Parallèlement un producteur cherche à récupérer des enregistrements de Alex Bleach que Vernon a en sa possession.

Chaque chapitre a pour narrateur un protagoniste différent ce qui donne un caractère choral à ce roman et surtout permet de découvrir le personnage de Vernon par protagoniste interposé.

« Vernon Subutex » c’est le livre d’une génération. Il parle du déclin de l’industrie du disque et du métier de disquaire, de l’omniprésence de la cocaïne dans les milieux de la nuit, de la société qui peut, du jour au lendemain, mettre n’importe qui à la rue.

Despentes, comme à son habitude, a une écriture dense, puissante et moderne, toujours acerbe et sans compromission.  Elle propose un panel de personnages qui reflètent tous les pans de la société, chacun avec son addiction, ses psychoses et ses problèmes. « Vernon Subutex » va parler à tout le monde, à toutes les générations.

Entre roman de société et roman à suspense, ce nouveau Virginie Despentes ne pourra pas vous laisser indifférent.

Tome 2 à paraitre début Juin.

« Vernon Subutex » a reçu le Prix Landerneau Romans 2015.

Édition Grasset

« On ne voyait que le bonheur » de Grégoire Delacourt

"On ne voyait que le bonheur" de Grégoire Delacourt. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« On ne voyait que le bonheur » de Grégoire Delacourt. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Envie d’un roman bouleversant et poignant?
Vous aimez Laura Kasischke ou John Irving?
Voici ma potion:

Antoine est expert en assurances. Il a passé sa vie à donner un prix à la vie des autres. Combien peut valoir un bras cassé ou la perte d’un enfant. A force d’estimer la vie des gens, Antoine se demande combien vaut la sienne. Chaque chapitre va revenir sur un moment de son existence et la valeur qu’il va donner à ce moment.

Antoine est divorcé, a peu d’amis, deux enfants qui s’éloignent de lui , des relations conflictuelles avec son père. Il a peu de considération pour lui-même jusqu’à commettre des actes irréversibles.

Ce livre est construit en trois parties, les deux premières ayant pour narrateur Antoine et la dernière partie racontée du point de vue de sa fille. Trois parties, trois rythmes différents qui permettent au lecteur de rester accrocher.

Grégoire Delacourt nous plonge dans les tourments d’un homme. Comment l’héritage des parents, l’attitude qu’ils ont eu, influent sur le comportement une fois adulte. Et surtout jusqu’où est-on prêt à aller par désespoir. Toujours avec des mots très justes, il nous fait partager la souffrance de son personnage et son désarroi face à la vie. On entre en empathie complète avec lui et on est forcément chamboulé.

La dernière partie écrite comme le journal intime de la fille d’Antoine est très forte, émouvante. Elle a un long chemin à faire pour pardonner à son père.

Sans aucun doute le meilleur roman de Grégoire Delacourt à ce jour.

Édition Lattès

« Joyland » de Stephen King

"Joyland" de Stephen King. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Joyland » de Stephen King. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous avez envie d’un roman qui vous transporte et vous émeuve?
Vous aviez aimé Stand by me du même King?
Voici ma potion:

En 1973, Devin Jones trouve un job d’été à Joyland, parc d’attractions à l’ancienne, aux antipodes de Disneyland. Il est engagé pour faire un peu tout mais surtout pour rentrer dans la peau de la mascotte, Howie le chien gentil.

Devin cherche à s’occuper, à gagner de l’argent cet été-là mais aussi à oublier Wendy, son premier amour qui lui a brisé le cœur. Lui était fou amoureux à la différence de sa belle.

Dès son entretien avec sa future logeuse, il entend des rumeurs sur un meurtre qui aurait eu lieu dans la Maison de l’Horreur, fameuse attraction de Joyland, et sur le fait que la jeune fille assassinée serait toujours en train de rôder là-bas. La diseuse de bonne aventure lui fait aussi d’étranges prédictions.

Joyland va lui apporter bien plus que de l’argent.

Ceux qui attendent du maître Stephen King qu’il vous glace d’effroi et vous face trembler de terreur, passez votre chemin. Ici pas de voiture diabolique ou de chien mutant! Bien sûr on y trouve un fantôme et un garçon qui a un don spécial mais Joyland c’est surtout l’histoire de l’apprentissage de l’âge adulte, comment on peut se remettre de la rupture de son premier amour.

Des personnages très émouvants et si vous n’y prenez pas garde il est possible que vous versiez une larme.

Personne ne sait comme Stephen King décrire les affres de la jeunesse, toutes les peurs, tous les désirs qui animent les jeunes dans ce douloureux passage à la maturité.

Joyland comme un véritable récit initiatique.

Edtion Albin Michel

« L’homme qui avait soif » de Hubert Mingarelli

L'homme qui avait soif de Hubert Mingarelli
L’homme qui avait soif de Hubert Mingarelli

Vous aimez les romans sur l’errance et la détermination?
Vous aimez Pierre Pelot ou Patrick Modiano?
Voici ma potion:

Après la guerre, Hisao, un jeune soldat japonais  décide de rejoindre sa future femme. Ils ne se connaissent pas,  ils se sont simplement écrit des lettres. Il a prévu de lui offrir un magnifique cadeau d’une grande valeur.
Il part en train.

Mais Hisao revient de la guerre avec quelques séquelles psychologiques,  notamment la peur de ne pas pouvoir assouvir sa soif. Alors que le train fait une halte il descend précipitamment pour se désaltérer. Le train repart sans lui, emportant ses affaires. Commence pour lui un terrible voyage physique et psychologique. Il doit absolument retrouver son sac avec le cadeau pour sa fiancée sinon il ne pourra pas se présenter devant elle .
Hubert Mingarelli dresse le portrait tout en finesse et poésie de ce jeune soldat japonais. Ses angoisses et les souvenirs de la guerre qui le hantent alors qu’il essaie de rejoindre la ville jalonnent ce récit.
Ce roman aborde le thème des préjudices moraux que peut causer la guerre. Du point de vue japonais c’est d’autant moins courant et en même temps ce n’est pas un récit sur la guerre. Là est la force de cette histoire poignante qui se lit d’une traite.
« L’homme qui avait soif » s’est vu décerné le prix Landerneau,  prix de libraires, donc gage de qualité.
Laissez vous emporter par sa poésie.

Edition Stock