L’histoire se passe dans un futur proche. Un futur un peu sombre où des attentats ont rayé de la carte la plupart des monuments les plus importants des grandes villes mondiales. La technologie a fait aussi un énorme bond en avant.
Clarissa Katsef est auteure, ses thèmes de prédilection étant les écrivains et leur rapport aux lieux qu’ils habitent. Alors qu’elle cherche un logement suite à son départ précipité du domicile conjugal, on lui parle d’une résidence d’artistes, flambant neuve, hyper high-tech où tout est géré par des ordinateurs.
Elle s’y installe mais très vite elle ressent de l’angoisse et a le sentiment d’être constamment observé.
Tatiana De Rosnay nous propose une uchronie, un roman d’anticipation où le monde s’est dégradé. Plus personne ne lit de livres papier, des drones commettent des attentats, le réchauffement climatique a continué de faire son œuvre et la pollution est à son comble.
Dans cet univers un peu noir on retrouve tous les thèmes favoris de l’écrivaine: l’influence du lieu où l’on vit, le deuil, le doute de l’artiste, le travail d’écriture de l’auteur et l’intimité bafouée.
Ce n’est pas mon roman préféré de Tatiana De Rosnay mais, comme à chaque fois, il y a une qualité d’écriture indéniable.
Il y a des auteurs que l’on suit depuis longtemps, qui nous ont bousculé et retourné, et qui ne nous déçoivent jamais. Ellory est de ceux-là. Peu importe le sujet traité le lecteur sait qu’il va lire un grand livre.
Le 22 Novembre 1963, Kennedy ne sera pas assassiné par Lee Harvey Oswald. En 1964 il se lance dans la course à la réélection. Campagne menée essentiellement par son frère Bobby qui doit à tout prix cacher les tromperies et les problèmes de santé de Jack.
Dans le même temps, Mitch, photojournaliste, apprend que son amour de jeunesse, Jean, s’est suicidée. Malgré les nombreuses années sans se parler, il a du mal à croire qu’elle ait pu faire ce geste. Elle était une journaliste tenace et ne lâchait prise qu’une fois son article bouclé. Mitch commence à enquêter de son côté. Il comprend vite qu’elle était sur une histoire sulfureuse.
Ellory s’essaie à l’uchronie et ça marche. Et si Kennedy n’avait pas été assassiné ce jour de 1963? Kennedy qui reste un des sujets préférés de nombreux écrivains, notamment Stephen King et son « 22-11-63 ». L’auteur imagine cet espace temps parallèle en se fondant sur des rumeurs réelles de l’époque. Il nous fait rentrer dans les arcanes de la politique américaine des années 60 où se mêlent abus de pouvoir, sexe et malversations.
Un récit mené tambour battant comme R.J.Ellory sait si bien le faire. C’est rythmé, angoissant, stressant. Le personnage de Mitch joue un véritable contre la montre, il n’a que peu de temps pour pouvoir démêler les fils de cette histoire ce qui crée ce sentiment d’urgence.
Les gens de pouvoir ont-ils toute impunité? C’est un peu ce dont il est question dans ce thriller. A ne pas manquer!
Vous ne connaissez pas le Steampunk ?
Vous aimez Jules Verne et HG Wells ?
Voici ma potion :
Le Steampunk est un genre de science-fiction, une sorte de rétro-futurisme, on parle aussi d’uchronie. L’action se passe généralement au 19ème siècle dans une société industrielle futuriste, saturée d’inventions utilisant la vapeur. Les machines y ont une place importante, machines qui échappent d’ailleurs parfois au contrôle de leurs créateurs.
Deux ouvrages sortis récemment dans de nouvelles éditions mettent à l’honneur ce genre : Confessions d’un automate mangeur d’opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit et L’étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder.
Confessions d’un automate mangeur d’opium se passe à Paris en 1889, lors de la grande exposition universelle. La ville est envahie d’aéroscaphes et autres machines volantes, les automates sont partout au service des hommes. Margaret Saunders , jeune actrice reconnue, va se lancer dans une enquète suite au décès de sa meilleure amie, décès survenu dans d’étranges circonstances. Elle sera aidée par son frère Théo, médecin dans un asile d’aliénés et fasciné par les pouvoirs de l’éther, substance servant à faire marcher toutes leurs machines.
Les deux protagonistes vont se lancer tête baissée dans leur enquête et vont affronter des choses qui les dépassent.
L’investigation qu’ils mènent est un prétexte pour les auteurs afin de mettre en valeur l’esthétique du genre, on croise dans ce roman bien évidemment des automates, des machines volantes les plus délirantes, des savants fous, on y croise aussi Sarah Bernhardt, Villiers de l’Isle Adam ou encore la reine Victoria.
Un roman de steampunk des plus accessibles !
L’étrange affaire de Spring Heeled Jack se déroule lui à Londres en 1861. Il s’agit ici aussi d’une enquête mais d’un ordre tout à fait différent.
Sir Richard Burton, aventurier et explorateur, en perte de notoriété, se fait agresser un soir par un homme monté sur échasses qui lui parle de manière très détaillée de son avenir et des décisions qu’il va prendre. Le lendemain il est appelé par le Premier Ministre qui le charge d’une mission, découvrir la vérité sur des agressions de jeunes filles commises par un étrange personnage, Spring Heeled Jack. Accompagné de son acolyte Swinburne, poète aux tendances masochiste et alcoolique, il se lance dans cette enquête où ils croiseront des loups-garous, des hommes aux pouvoirs étranges, un ours qui parle et Charles Darwin.
Mark Hodder réussit à créer un monde fantasmagorique où des personnages ayant réellement existé comme Burton côtoient des créatures fantastiques tels ce fameux Jack, issu du folklore britannique, il crée un monde divisé entre les Technologistes et les Libertins, un monde où il y a une surenchère d’inventions plus incroyables les unes que les autres, les rotochaises ou autres chevaux à vapeur , un monde perpétuellement en guerre.
Le roman n’est pas dénué d’humour, vous noterez les perroquets servant de messagers, atteints du syndrome Gilles de la Tourette.
Mark Hodder mêle habilement plein de genres différents : le steampunk bien sûr, la science-fiction, le roman uchronique, le roman policier tout ça assaisonné de paradoxes temporels.
Laissez-vous embarquer par ces Sherlock Holmes d’un genre nouveau.