« Dust » de Sonja Delzongle

Hanah Baxter est une profileuse. Française installée à New-York, elle traque les serial killers du monde entier.

Un vieil ami à elle, Collins, la contacte pour qu’elle vienne les aider sur une enquête inquiétante. Elle part donc pour le Kenya où depuis deux ans, la police découvre des scènes de crime sur lesquelles est répandue une grande quantité de sang humain mais sans cadavre.

A cette enquête s’ajoute celle sur le trafic d’albinos qui sévit dans la région. Les albinos étant considérés autant comme signe du diable que comme bénéfiques à la création de fétiches par les sorciers. Une jeune femme albinos vient d’ailleurs de se faire massacrer en pleine rue, son assassin n’en voulant qu’à sa tête et son bras restant.

Hanah va se plonger dans ces deux enquêtes qui vont lui révéler la noirceur de l’âme humaine.

Le précédent livre de Sonja Delzongle que j’ai lu se passait au Groenland, dans des paysages blancs immaculés. « Dust » se déroule au Kenya, la chaleur et la poussière du pays transparaissent dans le livre. L’auteure est vraiment douée pour immerger le lecteur dans l’univers qu’elle a créé. On est tout de suite oppressé par le climat comme peut l’être Hanah.

Les sujets évoqués ici sont terrifiants. Le massacre des africains albinos, la récupération de leurs membres à des fins pseudo-médicales font froid dans le dos. Je connaissais déjà le sujet mais on a du mal, occidentaux, à se rendre compte de ce qu’il se passe en Afrique.

Les meurtres sont traités de manière crue, sans fioriture, le lecteur ne sera pas épargné. La violence est monnaie courante au Kenya, on n’y échappe donc pas.

Comme à son habitude (peut-être est-ce dû à son passé de journaliste), Sonja Delzongle, en plus d’écrire un très bon thriller, interpelle le lecteur sur un sujet de société.

A ne pas manquer si on veut passer un bon moment et s’interroger sur ce qu’il se passe dans d’autres parties du monde.

Édition Folio.

« Boréal » de Sonja Delzongle

Une équipe de scientifiques s’installe dans une base au Groenland afin d’y mener une mission de reconnaissance. Lors d’une expédition sur l’Inlandsis, ils découvrent des centaines de bœufs musqués pris dans la glace, un air de terreur dans leurs yeux.

Le responsable de la mission décide de faire venir Luv Svendsen, spécialiste des grands mouvements animaliers et qui recense les espèces en voie de disparition. Ceci lui fait une distraction, elle a été victime d’une tentative d’assassinat et sa fille ainée vient d’avoir un grave accident de moto.

Mais dès le lendemain de son arrivée sur la base, un des membres de l’équipe disparait.

Sonja Delzongle tient la gageure de mener une histoire haletante dans un univers de neige et de glace. On a le sentiment que les personnages sont dans un espace illimité et clos en même temps. Cela donne une ambiance oppressante qui va bien avec la noirceur des évènements. Sonja Delzongle va au bout de l’horreur dont sont capables les hommes.

Les personnages sont tous complexes et engagés dans leur cause. « Boréal » est un thriller très efficace mais il y a un sous-texte hyper intéressant sur l’écologie et la responsabilité des hommes sur le réchauffement climatique. Je ne vous cache pas que tout ça n’est pas très optimiste mais cela donne encore plus de matière à cette histoire qui n’en manque déjà pas.

Une très belle découverte!

Édition Folio