« Les sept sœurs » de Lucinda Riley

Avec ce roman j’ai pu expérimenter la puissance des réseaux sociaux. Cela faisait quelques semaines que je voyais passer des posts vantant la qualité de cette saga. Et la quantité de bons retours a eu raison de mes réticences de départ. J’ai donc acheté le premier tome en me disant qu’il fallait que je me fasse ma propre opinion.

Qu’on se le dise, j’ai été conquise par la plume et l’histoire.

Un milliardaire énigmatique vivant au bord du lac de Genève adopte au cours de sa vie six petites filles. Chacune venant d’un coin différent du monde. A la mort de leur père, chaque jeune femme reçoit un indice sur son origine. Maïa, qui est l’ainée, est la seule à être restée vivre près de son père. Son indice lui révèle qu’elle est née au Brésil. En essayant de fuir un souvenir douloureux, elle décide de partir pour l’Amérique du Sud sur les traces de sa famille biologique.

Le premier tome de cette saga va donc suivre la sœur ainée de cette famille peu ordinaire.

Lucinda Riley nous entraine non seulement dans le Brésil actuel mais aussi dans celui des années 20. Le lecteur va pouvoir suivre l’histoire de l’arrière grand-mère de Maïa alors qu’elle a 18 ans et sur le point de se marier. La partie flashback est pour moi la plus intéressante. On apprend beaucoup de choses notamment sur la construction du Corcovado. On sent que l’auteur s’est énormément documentée afin de retranscrire au mieux cette époque.

Dans ce roman vous trouverez du mystère, de l’histoire, de l’aventure, du dépaysement et bien sûr de la romance. Le récit aurait pu dériver dans de la pure guimauve mais il n’en est rien. Lucinda Riley dose tout cela intelligemment.

Amateur/amatrice de grande saga familiale, « Les sept sœurs » est fait pour vous!

Édition Le Livre de Poche/ Charleston

« Oona & Salinger » de Frédéric Beigbeder

"Oona & Salinger" de Frédéric Beigbeder. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Oona & Salinger » de Frédéric Beigbeder. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Envie d’un roman facile à lire mais néanmoins intense et passionné?
Vous aimez David Foenkinos ou Catherine Cusset?
Voici ma potion:

Frédéric Beigbeder décide dans son nouveau roman de nous raconter l’histoire d’amour entre Oona O’Neill et J.D. Salinger, qui se passa au début des années quarante.

Oona O’Neill, fille du célèbre dramaturge Eugene O’Neill, fait partie de l’élite branchée de New-York. Bien qu’elle n’ait plus eu de contact avec son père depuis dix ans, elle surfe sur sa célébrité.

Jerry Salinger écrit quelques nouvelles mais n’a pas encore publié son grand roman.

Un soir, au Stork Club, fameux bar de l’époque où se retrouvait toute la jeunesse aisée, ils se rencontrent, c’est le coup de foudre, Oona n’a que seize ans et Jerry vingt et un.

Mais ils ne vivront pas une belle et fabuleuse histoire d’amour, simplement un flirt de quelques semaines. Jerry ne répondant pas aux attentes de Oona, et Oona étant un tantinet trop superficielle pour lui. Le départ à la guerre de Jerry va mettre un point final à cette histoire. Il continuera à lui écrire des lettres pour lui raconter les combats (et espérer secrètement qu’elle l’attende), mais Oona va rencontrer Charlie Chaplin, en tomber amoureuse et l’épouser alors qu’elle n’a que 17 ans et lui 54.

Beigbeder ne nous raconte pas qu’une histoire d’amour, celle-ci est même un prétexte pour parler d’autres choses. Faire le parallèle entre la jeunesse dorée de Oona, sa frivolité et la guerre très dure à laquelle participe Jerry en Europe. Guerre qui va le transformer à jamais puisqu’il ne sera pas le même au retour. Il préfèrera s’isoler et vivre reclus jusqu’à la fin de ses jours. Prétexte aussi pour parler de lui, comme Beigbeder sait si bien le faire, sans rien dévoiler on peut dire qu’il finit son récit en racontant sa rencontre avec sa femme.

Frédéric Beigbeder nous offre un magnifique roman. Les passages sur la guerre sont superbement traités, d’autant plus forts qu’ils sont en décalage avec ce qu’il se passe dans la vie de Oona au même moment.

C’est enfin un roman où vous pourrez croiser Truman Capote, Hemingway et Orson Welles.

Très bon roman de non-fiction (c’est l’auteur qui le dit), très fluide qui vous donnera forcément envie de lire ou relire « L’attrape-coeurs » de J.D. Salinger.

Édition Grasset