Orpheline de mère, Tama a 8 ans lorsque son père la confie à Mejda, une connaissance qui va l’emmener en France. Celle-ci promet de s’occuper d’elle, son père pensant que Tama aurait plus de chance là-bas. Mais Mejda, une fois en France, la vend comme esclave à sa belle-famille. Tama doit alors faire le ménage, la lessive, la cuisine, s’occuper des enfants et surtout supporter les brimades de ce couple hyper violent. Une couche à même le sol pour dormir et des restes pour repas.
Un véritable enfer qu’elle endure avec résignation. Tama apprend à lire et à écrire par elle-même et s’évade tous les soirs dans sa tête. Son seul moment de bonheur est la visite de Izri, le fils de Mejda, qui est l’unique personne à lui accorder de la considération.
Parallèlement on suit Gabriel. Un homme qui vit en ermite dans un endroit reculé. Hanté par un lourd passé, il trouve un matin une jeune fille blessée dans son écurie. Elle ne se souvient de rien. Qui est-elle?
Karine Giebel ne mâche pas ses mots et nous livre une histoire terrifiante. Terrifiante quand on sait que l’esclavagisme existe encore de nos jours et que des petites filles sont vendues comme des objets et sont moins bien traitées que des animaux de compagnie. C’est une fiction car c’est romancé mais le fond est une réalité.
On en oublie qu’il s’agit d’un thriller tellement l’histoire de Tama nous prend aux tripes. Une héroïne pure et dure qui courbe l’échine mais ne plie pas face à la violence dont on fait preuve à son égard. Karine Giebel nous propose un panel de personnages complexes où la ligne blanche entre le bien et le mal est très mince.
Que l’épaisseur de l’ouvrage ne vous effraie pas, « Toutes blessent, la dernière tue » se lit quasiment d’une traite, vous ne fermerez pas ce livre avant de savoir si Tama s’en sort à la fin.