« L’invention de nos vies » de Karine Tuil

Chroniques de livre & conseils de lecture. L'invention de nos vies de Karine Tuil par MLBA
Chroniques de livre & conseils de lecture. L’invention de nos vies de Karine Tuil par MLBA

Vous avez envie d’un roman qui parle d’identité, vous aimez les intrigues?
Vous aimez Frédérique Deghelt ou Alice Ferney?
Voici ma potion:

L’invention de nos vies c’est l’histoire d’une imposture.

Trois amis inséparables: Samuel et Nina, qui sont en couple, et Samir. Alors que Samuel part enterrer ses parents, morts dans un accident, Samir séduit Nina dont il est épris depuis leur rencontre. Pourtant quand Samuel revient, Nina le choisit et reste avec lui. Samir, lui, disparaît.

Vingt ans plus tard, Samuel est un écrivain raté, Nina toujours à ses côtés, ils vivotent dans un appartement minable. Un soir, à la télé, ils aperçoivent Samir, qui est devenu un brillant avocat à New-York. Tout lui a réussi, une carrière fantastique, un mariage de rêve avec une des héritières juives les plus riches de New-York et deux beaux enfants.

Mais tout ceci ne repose sur rien de vrai. Samir, alors qu’il cherchait du travail et que tous les cabinets d’avocats lui claquaient la porte au nez, décide de raccourcir son prénom à Sam. On le prend alors pour un juif et lui, loin de démentir, s’approprie cette nouvelle identité ainsi que le passé de son ami Samuel.

Nina et Samuel décident quant à eux de reprendre contact avec lui. Décision qui va mettre en branle de lourdes conséquences pour chacun.

Karine Tuil nous fait entrer dans cette spirale du mensonge.

Comment un petit mensonge, un « non-démenti », va entrainer de gros mensonges jusqu’à ne plus savoir qui on est vraiment.

Samir Tahar est un personnage complexe, enfermé dans ses mensonges, les retrouvailles avec ses anciens amis vont servir de catalyseur afin qu’éclate la vérité.

Karine Tuil parle dans ce roman de l’idée d’identité, que ce soit au sens premier du terme (peut-on vivre toute une vie en mentant à tout le monde, en n’étant pas vraiment soi-même?), de l’identité au niveau culturel (peut-on vivre en reniant ses racines, ses origines? Samir est musulman, Samuel juif). Elle traite aussi de l’identité sociale, comment le rang que l’on occupe dans la société peut évoluer, un jour en haut de la pyramide, le lendemain en bas ou inversement, et bien sûr comment les gens nous perçoivent selon notre rang.

Vous trouverez des réponses à toutes ces questions dans ce beau roman qui se lit presque comme un thriller.

Edition Grasset