Aujourd’hui je vous parle de “Dernier jour sur terre” de David Vann. Ce n’est pas un livre récent, j’ai décidé d’essayer d’alléger ma pile à lire en exhumant des livres achetés il y a longtemps !
En 2008 dans une université américaine Steve Kazmierczak, 27 ans, tue cinq personnes et en blesse dix-huit autres avant de se donner la mort. David Vann revient sur cet évènement en essayant de comprendre ce qui pousse un jeune homme à commettre un tel acte.
L’auteur s’appuie sur la comparaison entre lui et le meurtrier. Après tout, lui aussi a été élevé au milieu des armes, il a appris à tirer extrêmement jeune, son père lui a montré comment abattre un cerf de sang-froid. Ce père, adulé, qui finit par se suicider une arme à la main. Alors pourquoi, lui, David Vann, s’en est sorti et pourquoi, Steve, a sombré dans une spirale qui l’a conduit à ce fameux 14 février 2008.
C’est un livre très intéressant avec un message fort en filigrane, sur la violence engendrée par la légalisation du port d’armes aux Etats-Unis. L’auteur met aussi en lumière le manque de suivi pour ceux qui ont des troubles psychologiques, en l’occurrence Steve, qui est livré à lui-même. Aurait-il commis ce crime si les bonnes personnes l’avaient accompagné ? Tant de questionnements qui ne justifient pas le geste mais tendent à l’expliquer.
Entre récit, témoignage et enquête, “dernier jour sur terre” est une plongée dans l’horreur mais aussi une critique acerbe de l’Amérique d’aujourd’hui qui produit ses propres tueurs de masse.