Vous aimez les contes de fées.
Vous aimez David Foenkinos et Anna Gavalda.
Voici ma potion :
Le nouveau roman de Grégoire Delacourt parle d’amour, de ce que l’on voudrait être, du fait d’être catalogué par le regard des autres.
Un matin, Arthur Dreyfuss voit débarquer Scarlett Johansson chez lui. Situation complètement absurde a priori et c’est après des recherches sur le net qu’Arthur comprend que ce n’est pas elle mais Jeanine Foucamprez qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Ne dit-on pas de lui « qu’il ressemble à Ryan Gosling, en mieux » alors pourquoi ne pourrait-il pas avoir Scarlett dans son salon ?
Ces personnages, tous les deux traumatisés et cassés par la vie, vont apprendre à se reconstruire ensemble, enfin vont essayer.
Ce roman, ça aurait pu être une banale histoire d’amour, un vrai conte de fées mais en réalité c’est loin d’être le cas.
Arthur est seul. Après que sa petite sœur soit morte suite à l’attaque d’un chien, sa mère s’est plongée dans l’alcool et son père s’est enfui. Jeunesse douloureuse mais il réussit tant bien que mal à faire sa vie, devient garagiste et a même acheté sa petite maison, une sorte d’aboutissement.
Jeanine n’a jamais connu son père et sa mère l’a tout bonnement rayé de sa vie après l’avoir trouvé en train de faire des photos dénudées pour son beau-père. Le problème de Jeanine, le problème de sa vie, c’est qu’elle est trop belle, qu’elle ressemble terriblement à une actrice américaine et que personne ne cherche à la connaître pour ce qu’elle est, elle.
Un jour qu’elle passe par hasard à Long, le petit village où habite Arthur, elle tombe sous son charme et se plaît à croire qu’il peut la sauver.
Mais voilà les choses ne sont pas si simples, la vie recèle de douloureux aléas.
C’est un roman véritablement émouvant, beaucoup plus profond et touchant que le précédent, La liste de mes envies, qui avait un ton plus léger.
On assiste à la naissance d’un amour, on sent que ces deux personnes sont faites l’une pour l’autre et on redoute que la fin ne soit pas le happy-end escompté.
Delacourt aborde le sujet des apparences, de l’hyper féminité devenant un handicap.
Alors bien sûr on peut émettre des critiques, dire que les personnages sont un peu trop stéréotypés, que les blessures d’hier ne font pas forcément des traumatisés à vie mais on peut aussi se laisser emporter par la poésie qui émane de tout ça et par l’écriture très légère.
Vous vous attacherez à Arthur et Jeanine, vous aurez envie que la vie soit enfin belle pour eux mais ne vous attendez surtout pas à une fin heureuse et préparez les mouchoirs si vous avez la larme facile.