« L’empathie » de Antoine Renand

« Vous ne dormirez plus jamais la fenêtre ouverte »

Cette phrase d’accroche en forme de teaser n’est pas anodine. En effet, Alpha est un prédateur sexuel hyper violent, il escalade les murs des immeubles et s’immisce chez des couples qu’il a croisé auparavant, par hasard. Il prend plaisir à frapper l’homme, tout en le gardant éveillé afin qu’il assiste au viol de sa femme. Ultra violent et ultra méthodique.

Anthony Rauch, alias la Poire, est sur l’enquête qui vise à mettre fin aux agissements du « lézard ». Capitaine de police dans une brigade spécialisée dans les crimes sexuels, on comprend vite qu’il a lui-même pas mal de choses à cacher.

Pour un premier roman Antoine Renand frappe fort. Il maitrise son sujet, très dur au demeurant. Il pousse la prouesse à créer des personnages très complexes. On rentre dans la psyché de chaque personnage, ils ont tous un passé douloureux et un sacré bagage à porter.

L’écriture est directe, les choses sont dites, même les plus crues. Les scènes de viol sont particulièrement dures. Âme sensible s’abstenir. Grâce à la construction originale de son thriller et des digressions qui forment finalement un tout, Antoine Renand tient le lecteur du début à la fin. C’est oppressant et dérangeant avec un sentiment d’urgence tout le long de l’histoire.

Voilà un auteur qui rentre par la grande porte dans le monde du thriller.

Édition Pocket