Vous cherchez un beau livre sur l’adolescence?
Vous aimez les personnages intenses?
Voici ma potion:
Clémence a quinze ans. Elle se prépare pour aller à une fête chez des copains. C’est la fin des années collège.
En chemin, elle se fait agresser. Un homme tente de la violer. Heureusement, il ne peut pas l’emmener où il voulait et s’enfuit en ne l’ayant que « toucher ».
Mais voilà, même s’il n’y a pas eu viol physique, Clémence se sent violée psychologiquement. Elle ne va rien dire à personne, ne va pas savoir comment en parler.
Quinze ans plus tard, Clémence est une jeune femme solitaire et célibataire. Après avoir été maquilleuse professionnelle pour le cinéma, elle a décidé de tout quitter pour maquiller des poupées grandeur nature destinées aux hommes seuls pour une entreprise appelée « la Clinique ».
« Les Corps Inutiles » c’est l’histoire d’une fille dont la vie est dévastée par une agression, une fille qui ne pourra plus jamais être la même , qui n’arrivera pas à passer à autre chose.
Chaque 29 du mois elle se sent obligée de fêter ce sinistre anniversaire en appâtant des hommes et en passant la nuit avec eux, sans jamais rien ressentir , comme une punition qu’elle s’infligerait à elle-même.
C’est un roman sur l’hypersensibilité mais aussi sur « l’hyposensibilité ». Depuis son agression Clémence ne ressent plus rien, ni le chaud ni le froid, mais ne ressent plus rien non plus dans son coeur. Elle n’aime personne.
Clémence est un personnage tendu, attachant, émouvant mais aussi énervant. On l’aime et on a envie qu’elle s’en sorte. A son mal-être s’ajoute le manque de communication qu’il y a toujours eu avec ses parents. Elle est isolée dans sa détresse.
L’écriture de Delphine Bertholon est dense, intense, sur le fil, elle ne nous cache rien et ne s’interdit rien. Un portrait sans concession.
Je vous conseille ce beau livre sur les blessures et la résilience.