Le village perdu de Camilla Sten

Aujourd’hui je vous parle de “le village perdu” de Camilla Sten. C’est un roman qui m’a été conseillé par un libraire pour ma Kube de ce mois-ci.

En 1959 à Silvertjarn toute la population de la ville a disparu. Les premières personnes arrivées sur les lieux découvrent une ville morte avec sur la place centrale une femme qui semble avoir été lapidée. Seul un bébé est rescapé. Que s’est-il passé ? Des années plus tard, Alice, documentariste et dont la grand-mère est originaire de ce village, décide de monter une équipe afin d’aller sur place tourner un film.

Le pitch de départ est très intriguant, on sent qu’il va y avoir une ambiance particulière et Camilla Sten tient cette promesse. L’atmosphère de désolation du village est plutôt anxiogène, on a parfois le sentiment que l’histoire pourrait basculer dans l’horreur la plus totale. Mais l’auteure tient le cap. Les allers-retours dans le passé nous apprennent petit à petit les circonstances de la disparition. Le récit est vraiment bien mené, il est difficile de reposer son livre tant l’histoire est prenante et j’aime ça.

On sent que Camilla Sten a été à bonne école avec sa mère Viveca qui est une écrivaine suédoise très connue dans le milieu du polar.

On peut dire que la relève est assurée.

Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery

Aujourd’hui je vous parle d’un livre lu dans le cadre du prix du meilleur roman points. “Anne de Green Gables” de Lucy Maud Montgomery. Ce livre écrit en 1905 a été remis au gout du jour l’an dernier grâce au fabuleux éditeur Monsieur Toussaint Louverture.

Anne (avec un “e”, elle y tient beaucoup) est adoptée par Matthew et Marilla Cuthbert, un frère et une sœur qui auraient préféré un garçon pour aider à la ferme. Mais voilà, le destin leur apporte Anne, petite fille exubérante et excentrique à la parole volubile et à l’imagination débordante. Malgré un premier contact difficile elle parvient à séduire tous les gens qui l’entourent.

Premier tome d’une série de romans édités au début du 20ème siècle, on découvre ce personnage de Anne Shirley qui est aussi horripilant qu’attachant. Pour ma part je suis tombée avec délice dans ce récit un peu suranné qui m’a rappelé combien j’avais aimé les romans des sœurs Brontë ou ceux de Jane Austen. J’ai dévoré les quatre cents pages de ce roman en étant touchée de plus en plus par Anne, j’ai adoré frémir avec elle, pleurer avec elle, j’ai découvert une véritable héroïne littéraire. Un personnage symbole de liberté, liberté de parole, liberté d’esprit, mais aussi symbole d’espoir et de courage. Je ne suis pas sûre que ça plaise à tous types de publics mais si vous aimez les beaux romans classiques avec des grands personnages féminins, ce livre est fait pour vous !

Ce roman a été adapté en série sur Netflix “Anne with an e” que je vais m’empresser d’aller regarder !

Un long retour de Louise Penny

Aujourd’hui je vous parle d’une auteure canadienne que j’aime beaucoup, Louise Penny.

Dans “un long retour” on retrouve Armand Gamache, son personnage fétiche, qui est désormais à la retraite. Anciennement inspecteur-chef à la sureté canadienne, il a décidé de raccrocher les gants après une enquête très éprouvante. Mais son amie et voisine Clara Morrow lui demande son aide. Peter, son mari, qui devait rentrer après une année de séparation, n’a toujours pas donné signe de vie.

Ce que j’aime dans cette série de polar c’est l’ambiance propre au lieu de l’action, le Canada. Tout est feutré, ouaté comme dans une bulle de mousse ou de neige. Les personnages prennent leur temps, ils sont plus dans la réflexion que dans l’action et n’agissent qu’une fois qu’ils ont bien réfléchi. Tous les personnages, même les secondaires, sont importants dans le récit et ont leur place. On sent que Louise Penny les aime ses personnages et prend plaisir à les mettre en scène.

L’enquête sur la disparition de Peter Morrow permet en plus d’en apprendre davantage sur le milieu artistique canadien. Personnellement l’auteure fait référence à des peintres dont je n’ai jamais entendu parler mais j’ai eu envie d’aller voir les œuvres qu’elle cite, notamment les peintures de Clarence Gagnon ou Tom Thomson.

Si vous ne connaissez pas cette série et que ça vous tente, le mieux c’est de commencer par le premier “Nature morte”.

La Familia Grande de Camille Kouchner

Aujourd’hui je vous parle de “la Familia grande” de Camille Kouchner, édité chez Points.

A moins que vous ayez été enfermé dans une cave ou bien que vous ayez passé toute l’année dernière à l’étranger, vous n’avez pas pu passer à côté du scandale que ce livre a causé. Tant et si bien que tout le monde pouvait en parler sans même l’avoir lu. Je préfère toujours me faire mon propre avis et j’attendais sa sortie poche pour enfin le lire.

Je ne sais pas s’il est utile que je reparle du sujet du livre. Mais pour les quelques qui étaient dans une cave, il s’agit de l’histoire de la famille de Camille Kouchner. Fille de Bernard, plusieurs fois ministre, et de Evelyne Pisier, professeur de droit et politologue et belle-fille de Olivier Duhamel, lui aussi politologue et éditorialiste à la radio. Elle raconte l’enfance particulière qu’elle et ses frères ont eu dans cette famille où tout était permis. Enfance enchantée qui prend fin quand Camille comprend que son beau-père pratique des attouchements sur son frère jumeau. Elle ne dit rien mais le secret va agir comme un poison lent jusqu’à la révélation.

Les secrets de famille, vaste sujet mais qui, ici, a une résonnance particulière du fait de la notoriété des protagonistes. Dans cette famille d’intellectuels se cachait le plus méprisable des hommes et tout le monde s’est entendu pour ne rien révéler, réduisant à néant la souffrance de Victor, le frère de Camille. Quel est le pire dans cette histoire ? L’acte en lui-même ou l’omerta de la famille sur le sujet ? Comment se reconstruire quand l’abus dont on a été victime est nié par son entourage ?

Un récit romancé qui emmène beaucoup de questions sur le sujet de l’inceste et de la parole donnée aux victimes. Intéressant !

After de Stephen King

Ceux qui me connaissent un peu savent mon attachement à Stephen King. Je crois que c’est avec lui que j’ai eu mes premiers frissons, avec lui que j’ai compris que la littérature pouvait aussi procurer ce genre de sentiments, la trouille littéralement. Je suis toujours restée fidèle même si quelques fois le King a pu me décevoir, mais après tout qui peut se vanter d’être toujours au top ?

Ici on est sur un opus un peu faible, il est relativement court et l’histoire peut se résumer en une phrase.

Jamie voit des morts et ce “pouvoir” va lui causer quelques ennuis.

Même si à plusieurs reprises, le narrateur nous dit “ceci est une histoire d’épouvante, je vous avais prévenu”, je dois avouer que je n’ai rien lu qui soit effrayant, loin de là.

Un roman de Stephen King qui ne fait pas du tout flipper, c’est décevant, on attend toujours le moment où il va nous surprendre. Ici point de surprise.

Allez, vivement le suivant !!

De meilleurs lendemains

Après ces quelques mois de silence, il était temps pour moi de vous tenir au courant de l’avancée du projet. Je rencontre régulièrement certains d’entre vous qui sont impatients de savoir ce qu’il en est.

J’ai attendu d’avoir toutes les réponses en main pour pouvoir vous informer.

On peut dire que ces derniers mois ont été comme des montagnes russes pour moi, un jour euphorique, le lendemain désespéré. L’entreprenariat n’est pas une sinécure, il faut avoir les reins solides et les dents acérées. Et pour que tout roule pour le mieux, il est demandé d’avoir un bagage pécuniaire substantiel. Chose qui m’a fait défaut. Il a donc fallu que j’aille frapper partout où je pouvais afin de réunir la somme qui me permettrait de débloquer un prêt. Prêt qui, sur le principe, m’avait été accordé.

Hélas la période étant compliquée pour tout le monde, les cordons des subventions ne se desserrent pas si facilement. « Vous êtes trop ceci, pas assez cela.. », il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas. On a remis en cause beaucoup de mes idées, beaucoup de mes choix pour finir par me dire que si je voulais persévérer, grand bien me fasse mais que ça serait sans eux.

Vous n’êtes pas non plus sans ignorer la situation dans laquelle nous sommes, Yohan et moi. Quand une aventure comme celle que nous avons vécu prend fin, c’est toujours un moment particulier. Loin de nous l’idée d’y voir un échec, au contraire toutes les expériences sont bonnes à prendre et ce fut même pour moi le signal de voler de mes propres ailes.

Je crois que vous comprenez où je veux en venir. Au vu de notre situation personnelle, la banque qui me suivait a décidé de retirer son offre de prêt, ce que je conçois tout à fait. Pas de rancœur envers ceux qui ont cru en moi malgré tout.

Entendons-nous bien, ceci n’est pas un abandon du projet, c’est juste un délai, un report. Le temps de remettre les choses à plat, d’assainir notre vie au mieux.

Bien évidemment toutes les personnes qui ont participé à ma collecte sur Ulule recevront les contreparties attendues. Collecte qui n’a pas été vaine car elle m’a permis de financer la création de la société, les visuels pour les futures contreparties, la création des plans et les travaux entamés dans le local.

Il n’y aura pas encore de librairie « physique » mais je planche sur d’autres manières de vous prodiguer mes conseils.

Vous entendrez parler de moi plus tôt que vous ne l’imaginez !

« Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu

« Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu
Chroniques de livres et conseils de lecture

 

Quatre étés de 1992 à 1998, qui racontent la vie de quelques adolescents dans un ville de l’Est. Une ville touchée par le chômage suite à l’arrêt des hauts-fourneaux. Les pères n’ont plus de travail et boivent des coups au bar du coin, les jeunes traînent leur mal-être.

Anthony a quatorze ans. Avec son cousin ils bravent les interdits afin de vivre un peu et rompre la monotonie ambiante. Hacine, lui, a 16 ans et c’est le petit caïd de banlieue. Stéphanie ne rêve que d’une chose, partir loin d’ici.

Chronique sociale d’une vallée industrielle à l’abandon, « Leurs enfants après eux » c’est aussi la chronique de la jeunesse de l’époque, avec ce que ça comporte de violence, de sexe, d’alcool, tout ça sous fond de racisme.

Nicolas Mathieu nous donne à penser avec son écriture intense, très juste, et des dialogues au plus près de la réalité. Des personnages d’une terrible vérité. Un texte bouleversant empreint de poèsie et de mélancolie.

Une très belle plume à suivre de près.

Editions Actes Sud.

« Helena » de Jérémy Fel

"Helena" de Jérémy Fel. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Helena » de Jérémy Fel. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous aimez les ambiances oppressantes?
Vous aviez lu et aimé « Les loups à leur porte »?
Voici ma potion:

Kansas, Etats-Unis.

Hayley, 17 ans, prend la route pour aller chez sa tante.Elle doit s’entrainer pour un tournoi de golf auquel elle va participer. Elle s’est inscrite à ce tournoi un peu pour rendre hommage à sa défunte mère qui avait de grands espoirs pour elle dans ce sport.

Mais en chemin, elle tombe en panne. Elle choisit de quitter l’autoroute afin de trouver un garage mais elle se retrouve immobilisée sur le bord d’une petite route de campagne. Pour elle c’est l’enfer qui commence.

Heureusement Norma,  une mère de famille qui habite à côté, se trouve à passer par là et lui propose de l’emmener chez elle afin d’appeler un dépanneur. Le courant passe instantanément entre les deux femmes.

Voilà comment le destin fait se rencontrer deux personnes. Destin qui se joue des gens et va chambouler la vie de toute une famille.

Jérémy Fel revient trois ans après « Les loups à leur porte« . Un premier roman qui avait beaucoup marqué par son intensité et sa violence. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteur ne déçoit pas nos attentes.

« Helena » c’est un thriller écrit au cordeau qui distille une tension latente. Le lecteur est pendu aux mots, aux phrases de l’auteur. Il nous tient en haleine du début à la fin, avec des personnages fouillés, travaillés.  Ils ont tous à leur manière des motivations sensées. Norma, Hayley et Tommy tombent, malgré eux, dans une spirale terrible et le lecteur est aussi entrainé, on frémit de ce qui va leur arriver.

Véritable ode à la violence et au malaise, « Helena » est à part de tout ce qui se fait de nos jours en littérature française. Si on devait comparer Jérémy Fel à un auteur ça serait certainement à Stephen King, dans sa manière d’instiller une tension, un trouble, sans trop en dire, tout en nuance.

Ce roman met en lumière la puissance de l’amour maternelle, ce qu’une mère est prête à faire pour sauver ses enfants. L’importance des actes d’une mère sur le futur de son enfant.

Jérémy Fel joue aussi avec le hasard et donc l’idée de destin. Comme quoi il ne tient à pas grand chose que votre vie bascule dans le bien ou le mal. On peut tous à tout moment passer la barrière morale qui nous fait tenir du bon côté. Et si vous vous demandez qui est Helena, et bien je vous laisse le découvrir.

Un livre qui va vous prendre aux tripes.

Editions Rivages

L’homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle

 

 

Alors qu’il est en vacances à Bali, le protagoniste de l’histoire décide d’aller voir un célèbre guérisseur du coin. Il aurait soigné les plus grands dirigeants.

Il n’est pas vraiment malade, ne sait pas vraiment pourquoi il choisit d’y aller mais il y va.

Commence ensuite un échange de quelques jours entre les deux hommes, où notre héros va prendre conscience que nous sommes les seuls responsables de notre bonheur.

Adepte de développement personnel ce livre est pour vous, les autres, passer votre chemin.

Des préceptes de vie un peu faciles je vous l’accorde mais qu’il est quand même bon de rappeler.

Un livre très facile et rapide à lire, alors n’hésitez pas à vous y plonger.

Edition Pocket

Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi

 

  Magyd Cherfi, parolier et chanteur de Zebda, raconte l’année où il a passé son bac. Une formalité pour un « français » mais un évènement pour un « indigène ».

En 1981, en banlieue toulousaine, Magyd écrit des poèmes et se fait malmener parce qu’il passe pour un intello. Sa mère attend de lui qu’il passe son bac, consécration pour ces immigrés maghrébins.

Magyd Cherfi raconte son adolescence mais c’est l’histoire de toute une génération qu’il met en avant et qu’il représente.

Crise identitaire, intégration, banlieue, il nous parle de tout ça de manière inimitable, avec humour, détachement mais aussi avec beaucoup d’émotion.

Instructif et nécessaire.

Edition Actes Sud

 

« Je me remémorais nos années d’ados qui nous avaient vus tous les deux privés de foot et de jeux avec les copains, interdits de bon temps et d’aventures de cape et d’épée, sauf que moi j’avais trouvé un véhicule qui m’emmenait beaucoup plus loin que le terrain de foot : l’écriture. Lui s’ennuyait et rongeait son frein avec des envies de vengeance quand je rêvais d’en découdre avec les mots. Des mots qu’il n’avait pas. Il n’avait que l’élasticité de son corps pour s’exprimer, un corps allumé par une âme rancunière. Méchante mixture.  »

« On a été français un temps, le temps de la petite école qui nous voulait égaux en droits. On a aimé ce « nous » qui nous a faits frères avec les « cheveux lisses ». On ne savait rien d’une quelconque histoire nous concernant, pas la moindre référence d’un grand homme de lettres, d’un poète, d’un peintre, d’un architecte de Béjaïa ou d’Alger, rien d’un sportif de Sidi Bel-Abbès ou d’un exploit auquel s’identifier. Alors on s’est aggrippés au conte gaulois, aux pages pleines de héros blonds aux yeux d’émeraude et on trouvait ça chouette d’être blond, d’avoir les yeux bleus. »