Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery

Aujourd’hui je vous parle d’un livre lu dans le cadre du prix du meilleur roman points. “Anne de Green Gables” de Lucy Maud Montgomery. Ce livre écrit en 1905 a été remis au gout du jour l’an dernier grâce au fabuleux éditeur Monsieur Toussaint Louverture.

Anne (avec un “e”, elle y tient beaucoup) est adoptée par Matthew et Marilla Cuthbert, un frère et une sœur qui auraient préféré un garçon pour aider à la ferme. Mais voilà, le destin leur apporte Anne, petite fille exubérante et excentrique à la parole volubile et à l’imagination débordante. Malgré un premier contact difficile elle parvient à séduire tous les gens qui l’entourent.

Premier tome d’une série de romans édités au début du 20ème siècle, on découvre ce personnage de Anne Shirley qui est aussi horripilant qu’attachant. Pour ma part je suis tombée avec délice dans ce récit un peu suranné qui m’a rappelé combien j’avais aimé les romans des sœurs Brontë ou ceux de Jane Austen. J’ai dévoré les quatre cents pages de ce roman en étant touchée de plus en plus par Anne, j’ai adoré frémir avec elle, pleurer avec elle, j’ai découvert une véritable héroïne littéraire. Un personnage symbole de liberté, liberté de parole, liberté d’esprit, mais aussi symbole d’espoir et de courage. Je ne suis pas sûre que ça plaise à tous types de publics mais si vous aimez les beaux romans classiques avec des grands personnages féminins, ce livre est fait pour vous !

Ce roman a été adapté en série sur Netflix “Anne with an e” que je vais m’empresser d’aller regarder !

Un long retour de Louise Penny

Aujourd’hui je vous parle d’une auteure canadienne que j’aime beaucoup, Louise Penny.

Dans “un long retour” on retrouve Armand Gamache, son personnage fétiche, qui est désormais à la retraite. Anciennement inspecteur-chef à la sureté canadienne, il a décidé de raccrocher les gants après une enquête très éprouvante. Mais son amie et voisine Clara Morrow lui demande son aide. Peter, son mari, qui devait rentrer après une année de séparation, n’a toujours pas donné signe de vie.

Ce que j’aime dans cette série de polar c’est l’ambiance propre au lieu de l’action, le Canada. Tout est feutré, ouaté comme dans une bulle de mousse ou de neige. Les personnages prennent leur temps, ils sont plus dans la réflexion que dans l’action et n’agissent qu’une fois qu’ils ont bien réfléchi. Tous les personnages, même les secondaires, sont importants dans le récit et ont leur place. On sent que Louise Penny les aime ses personnages et prend plaisir à les mettre en scène.

L’enquête sur la disparition de Peter Morrow permet en plus d’en apprendre davantage sur le milieu artistique canadien. Personnellement l’auteure fait référence à des peintres dont je n’ai jamais entendu parler mais j’ai eu envie d’aller voir les œuvres qu’elle cite, notamment les peintures de Clarence Gagnon ou Tom Thomson.

Si vous ne connaissez pas cette série et que ça vous tente, le mieux c’est de commencer par le premier “Nature morte”.

Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin

Aujourd’hui je vous parle de “Ce qu’il faut de nuit” de Laurent Petitmangin, édité depuis peu au Livre de Poche.

C’est un livre dont on a beaucoup entendu parler l’année dernière lors de sa sortie en grand format. Il a d’ailleurs remporté quelques prix.

C’est l’histoire d’un homme qui se retrouve seul avec ses deux fils suite au décès de sa femme. Deux bons fils, sans problème, jusqu’au jour où le plus âgé est vu en compagnie de jeunes d’extrême droite. Le père cherche à comprendre sans vraiment poser de question. Le dialogue n’a jamais été au centre de la famille.

L’auteur propose un premier roman très touchant sur la parentalité et la transmission. Peut-on tout accepter de ses enfants ? Doit-on les soutenir coute que coute ? Est-on responsable de leur choix politique ? Autant de questions abordées dans ce court roman. Un roman qui est très juste dans les sentiments et les relations familiales qu’il traite. L’écriture est précise et poignante, Laurent Petitmangin cerne parfaitement les tourments de ce père.

Les louanges que j’avais lu sont tout à fait méritées.

L’avez-vous lu ?

After de Stephen King

Ceux qui me connaissent un peu savent mon attachement à Stephen King. Je crois que c’est avec lui que j’ai eu mes premiers frissons, avec lui que j’ai compris que la littérature pouvait aussi procurer ce genre de sentiments, la trouille littéralement. Je suis toujours restée fidèle même si quelques fois le King a pu me décevoir, mais après tout qui peut se vanter d’être toujours au top ?

Ici on est sur un opus un peu faible, il est relativement court et l’histoire peut se résumer en une phrase.

Jamie voit des morts et ce “pouvoir” va lui causer quelques ennuis.

Même si à plusieurs reprises, le narrateur nous dit “ceci est une histoire d’épouvante, je vous avais prévenu”, je dois avouer que je n’ai rien lu qui soit effrayant, loin de là.

Un roman de Stephen King qui ne fait pas du tout flipper, c’est décevant, on attend toujours le moment où il va nous surprendre. Ici point de surprise.

Allez, vivement le suivant !!

Black Manoo de Gauz

Aujourd’hui je vais vous parler de “Black Manoo” de Gauz que j’ai lu dans le cadre du prix du meilleur roman points.

Gauz, je le connaissais car j’avais lu “debout-payé” dans le cadre d’un autre prix littéraire et déjà j’avais pu noter l’originalité de son écriture, vraiment différente de ce qu’on pouvait lire à l’époque de sa sortie.

Black Manoo est ivoirien, Emmanuel de son prénom. Dans les années 90 il débarque en France avec un faux visa. Erudit, il connait la généalogie des rois de France par cœur, il n‘en est pas moins aussi accro au crack. Ses débuts à Belleville sont compliqués mais il réussit à se faire une place dans cette jungle urbaine.

Au travers de son parcours, Gauz nous donne à voir la vie des clandestins et migrants de l’époque. Grâce à sa prose colorée, musicale et souvent drôle, l’auteur nous fait entrer dans le quotidien de tous ses personnages. Ça peut paraitre léger, la forme est légère (ce qui n’est aucunement une critique) mais le fond est très fort. Une véritable plongée dans les quartiers populaires et la manière dans les gens à la marge, les invisibles, survivent.

Evidemment mention spéciale pour son héros qui donne véritablement à réfléchir sur notre société.

Connaissez vous cet auteur ou ses romans ??

« Le passager sans visage » de Nicolas Beuglet

Suite à sa précédente enquête qui fut un succès (cf « le dernier message »), Grace Campbell est dans les petits papiers de ses chefs, elle pourrait même s’octroyer quelques jours de repos. Mais un message déposé sur le pas de sa porte va perturber ce calme. Un message qui va lui faire rouvrir un pan de son passé qu’elle avait enterré.

Je n’ai pas envie d’en dire plus pour ne pas déflorer l’intrigue centrée sur Grace et qui va permettre au lecteur de mieux comprendre son comportement et sa personnalité complexe.

Comme d’habitude chez Nicolas Beuglet, l’histoire se déroule à cent à l’heure. L’héroïne n’a que quelques jours pour démêler tous les fils de l’enquête et le moins que l’on puisse dire c’est que ça déménage. Grace est dans une véritable quête de vérité et de vengeance dont l’issue sera l’apaisement de sa conscience et le fait de pouvoir enfin vivre normalement.

Il y a une vraie critique sous-jacente de nos sociétés modernes et du délitement de la culture, les arguments font frémir, on sent que l’auteur s’est bien documenté.

Un bon thriller qui éveille le questionnement.

XO Editions

« Le parfum du bonheur est plus fort sous le pluie » de Virginie Grimaldi

"Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie" de Virginie Grimaldi. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie » de Virginie Grimaldi. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

 

La vie de Pauline bascule lorsque son mari, Ben, lui annonce qu’il veut une séparation. Elle part alors s’installer chez ses parents avec leur fils de quatre ans.

Pauline n’a rien vu venir, ne comprend pas et reste persuadée qu’il changera d’avis. Après une longue période à faire l’autruche et à ne pas écouter son entourage, elle décide de rappeler à Ben combien ils étaient heureux. Chaque jour elle va lui écrire un souvenir de leur histoire.

Comme à son habitude Virginie Grimaldi sait comment faire pour toucher le lecteur en plein cœur. Avec des situations simples, de la vie courante, elle nous émeut terriblement. Virginie Grimaldi met en avant l’importance de la famille, de l’amitié. Malgré les mésententes et les incompréhensions, on peut souvent compter sur son entourage.

Avec une écriture simple elle déploie un grand panel de sentiments, on est ému, on pleure mais on rit aussi. Cela peut paraître facile mais faire ressortir avec des mots autant d’émotions est très fort.

On sort de ce roman avec l’envie d’aller embrasser les gens autour de nous et ça, c’est déjà pas mal!

Édition Le Livre de Poche

« La maison de poupée » de M.J Arlidge

"La maison de poupée" de M.J Arlidge. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« La maison de poupée » de M.J Arlidge. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Ruby se réveille doucement après une nuit agitée. D’ailleurs elle ne se souvient pas bien de ce qu’il s’est passé . Alors qu’elle se réveille elle se rend compte qu’elle n’est pas dans sa chambre.  Et la panique augmente quand elle réalise que la chambre où elle se trouve a été aménagé dans une cave.

Sur une plage non loin de là des promeneurs font une découverte macabre, le corps d’une jeune fille morte depuis des années et qui s’est conservé dans le sable. Cette jeune fille n’était pas recherchée car elle donnait régulièrement des nouvelles à ses proches via les réseaux sociaux.

Helen Grace se plonge dans l’enquête en étant persuadée d’avoir affaire à un serial killer. Le corps retrouvé n’est certainement pas le premier.

On retrouve avec plaisir l’écriture et l’imagination foisonnante de M.J Arlidge. Peut-être aviez-vous lu « Am Stram Gram » ou « il court, il court le furet » qui mettaient en scène aussi la détective Helen Grace. L’auteur nous embarque de nouveau dans une histoire troublante et légèrement anxiogène où la vie d’une jeune femme ne tient qu’à un fil. A l’enquête proprement dite s’ajoute une guerre intestine au sein de la brigade qui pourrait mettre en péril la carrière de Helen Grace.

Un bon thriller qui tient en haleine. A déguster au coin du feu ou à offrir à Noël.

Éditions 10/18

 

« Sa mère » de Saphia Azzeddine

 

"Sa mère" de Saphia Azzeddine. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Sa mère » de Saphia Azzeddine. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Marie-Adélaïde est née sous X, elle ne connaît donc pas ses parents mais elle n’a jamais, pour l’instant, fait les démarches pour savoir. Comme info elle a juste un doudou qui était dans son berceau.

Elle est très intelligente, ça lui a d’ailleurs valu des déconvenues. Sa mère adoptive a fini par la faire partir car elle se montrait plus futée que sa propre fille. Pour le moment elle est caissière à la Miche Dorée mais elle sait qu’elle est destinée à plus grand.

Le destin, justement, va la mettre sur les traces de sa vraie mère.

Saphia Azzedine propose le portrait d’une héroïne des temps modernes. Une jeune femme qui essaie de dépasser les préjugés, qui fait tout pour ne pas rester enliser dans le statut que la société voudrait lui donner. Marie-Adélaïde au final ne sait pas dans quel milieu elle se sent à l’aise, la vie lui a appris à mépriser tout le monde. C’est un personnage peut-être un peu caricaturé mais qui dit beaucoup de choses sur le monde d’aujourd’hui.

C’est un roman social très engagé. Avec l’écriture pointue et piquante de Saphia Azzeddine.

Un bon roman pour découvrir cette auteur.

Editions Stock

« Juliet, naked » de Nick Hornby

"Juliet, naked" de Nick Hornby. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Juliet, naked » de Nick Hornby. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

 

A Gooleness, petite ville d’Angleterre, Annie est en couple avec Duncan depuis une quinzaine d’années. Duncan est un passionné de Tucker Crowe. Passionné, le mot est faible car il tient un blog pour les fans , il collectionne tous les enregistrements du chanteur, il s’intéresse à tout ce qui se rapporte à lui. Tout ça alors que Tucker Crowe, obscur chanteur des années 80, n’a plus donné signe de vie depuis vingt ans. Duncan a même emmené Annie faire un road trip aux Etats-Unis afin de passer par tous les endroits que Tucker a pu connaître.

Alors que Annie commence à réflechir sur son couple, sur la fan attitude de son compagnon qui prend beaucoup de place, voilà que Duncan reçoit par courrier des nouveaux titres de Tucker Crowe. Une revisite de son album le plus fameux , « Juliet ». Annie et Duncan ne s’entendent pas vraiment sur la qualité de ce nouvel album. Annie publie une critique acerbe sur le blog des fans et Tucker Crowe lui répond. Commence alors une amitié épistolaire entre l’anglaise et la star américaine.

Nick Hornby s’y entend toujours aussi bien pour mettre en scène des personnages pittoresques et fouillés. Il aborde là, avec son humour anglais habituel, la crise de la quarantaine. Annie fait le point et se demande si elle n’a pas perdu toutes ces années en vivant avec Duncan. Peut-on à quanrante ans tout recommencer à zéro?

Nick Hornby parle aussi des affres de la célébrité, du pouvoir du public sur la star et comment gérer tout ça. Tous les personnages sont un peu paumés, Annie ne sait plus où elle en est, Tucker est pris entre tous ses enfants et ses ex-femmes et Duncan ne sait pas ce qu’il veut. Mais Nick Hornby traite tous ces sujets avec beaucoup de finesse et surtout beaucoup d’humour et de dérision.

Si vous aimez l’humour « british », c’est un auteur vers lequel il faut aller. Haute fidélité mais encore Carton jaune sont à lire absolument!

Editions 10/18