« Une bête au paradis » de Cécile Coulon

Le Paradis est une ferme où Emilienne élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Leurs parents sont morts au détour d’un virage. Elle recueille également Louis, un adolescent battu par son père, qui va faire du Paradis son seul univers. 

A l’adolescence Blanche rencontre Alexandre, un garçon beau et solaire. Ayant beaucoup de facilités, Blanche aide Alexandre à remonter sa moyenne. 

Premier copain, premier amour et premier chagrin. 

« Une bête au paradis » c’est l’histoire d’un amour fou. Un amour pour une ferme, pour une terre mais aussi pour un homme. Un amour qui fait perdre la tête et oublier les choses et les gens qui comptent vraiment. 

Blanche est une femme dont la passion l’emporte sur la raison, pour qui la sensation et le ressenti prime sur le reste. L’odeur d’un corps comme l’odeur d’une bête. 

On assiste à un huis clos oppressant, la tension nait petit à petit, tous les personnages agissent et réagissent intensément, de manière viscérale. C’est violent et beau en même temps et très poétique comme peut l’être Cécile Coulon.  

Quand le Paradis rejoint l’enfer. 

Edition Le Livre de Poche

« Nature humaine » de Serge Joncour

Alexandre a repris la ferme familiale située au fin fond du Lot. Il vit seul dans cette ferme qui a abrité ses parents et ses trois sœurs, toutes parties dès que cela a été possible.

De 1976 à 1999, la ferme évolue. Alors qu’il se retrouve mêlé malgré lui à des exactions terroristes contre des centrales nucléaires, pour l’amour d’une fille, il participe à ces changements. Évolutions technologiques, intensification de l’élevage dû à l’essor des centres commerciaux et à la demande croissante, les terrains vendus pour laisser la place à des autoroutes. A l’aube de l’an 2000 qu’en est-il de la vie d’agriculteur ?

Serge Joncour dresse le portrait de la France profonde sur deux décennies. Profonde car il nous parle des campagnes et des gens qui y travaillent, les paysans. Alexandre représente tous ces jeunes gens qui ne voyaient d’autre avenir que poursuivre le travail de leurs pères. Parce que c’était ainsi mais aussi parce qu’ils y croyaient.

Au long de ces années la société a bien changé, la façon de cultiver, d’élever le bétail. Et Serge Joncour a les mots justes pour restituer au plus près cette époque. Des personnages vrais que j’aurais pu rencontrer, fille de la campagne que je suis.

Encore une fois un roman, témoin d’une époque, totalement maîtrisé qui mérite amplement toutes les récompenses reçues.

Édition Flammarion