« Agatha Christie, le chapitre disparu » de Brigitte Kernel

"Agatha Christie, le chapitre disparu" de Brigitte Kernel. Critiques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Agatha Christie, le chapitre disparu » de Brigitte Kernel. Critiques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous aimez Agatha Christie?
Vous aimez avoir le fin mot de l’histoire?
Voici ma potion:

Le mari d’Agatha la trompe. Il avait juré de ne plus voir sa maîtresse mais il n’a pas tenu parole. Il en vient même à demander le divorce. Agatha, ne supportant plus cette situation, veut en finir, elle décide de se suicider. Mais quand arrive le moment, elle n’a pas le courage de le faire. Elle abandonne alors toutes ses affaires pour faire croire à son suicide et court se réfugier chez son amie Nan. Celle-ci lui conseille de s’éloigner quelques jours afin de faire réfléchir son mari.

Durant l’hiver 1926, la reine du crime Agatha Christie disparaît pendant onze jours. Onze jours durant lesquels personne ne saura ce qu’elle a fait. A-t-elle été kidnappé comme le titrait la presse de l’époque? Les rumeurs iront bon train jusqu’à imaginer qu’elle a été assassiné.

Brigitte Kernel prend cette histoire comme point de départ et imagine ce qui a pu se passer pendant ces quelques jours d’absence. Elle se base sur des faits réels de la vie de la romancière.

Celle-ci venait de perdre sa mère et son mari la trompait effectivement.

A partir de tout ça Brigitte Kernel nous offre un roman intriguant et passionnant dans la veine de la célèbre auteure anglaise. Il est ironique de se dire que cette femme qui osait imaginer des intrigues très complexes et parfois très noires, pouvait être une femme fleur bleue qui ne supportait pas que son mari la quitte.

A l’instar des romans de Christie, celui de Brigitte Kernel ne manque pas d’humour.

Un bon moment en perspective.

Édition Flammarion.

 

« Les gens dans l’enveloppe » de Isabelle Monnin

"Les gens dans l'enveloppe" de Isabelle Monnin. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Les gens dans l’enveloppe » de Isabelle Monnin. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Envie de lire du jamais lu?
Envie de découvrir qui sont ces Gens?
Voici ma potion:

Isabelle Monnin, écrivain, achète un lot de photos sur internet. Alors qu’elle se plonge dans l’enveloppe qui contient ces photos, elle comprend qu’il s’agit d’une seule et même famille. Lui vient une idée folle, elle va inventer la vie de ces gens, écrire un roman dont les personnages seront ces gens.

Laurence est petite fille en 1978. Elle vit seule avec son père, Serge. Sa mère, Michelle, est partie en Argentine avec son amant. Laurence vit très difficilement cette absence et espère tous les jours de ses nouvelles. Son enfance se poursuit entourée de ce père aimant mais néanmoins absent moralement, de ses grands-parents et de sa grand-tante férue de course à pied.

Cette histoire est surtout celle de trois générations de femme. Et une histoire d’abandon.

Quand Isabelle Monnin termine son roman, elle se lance dans un autre projet. Elle veut retrouver les Gens dans l’enveloppe. Elle va noter ses recherches dans un journal et surtout elle ne reviendra pas sur son roman même après les avoir rencontré. Elle ne se laissera pas influencer par la réalité.

A ceci s’ajoute le travail d’Alex Beaupain, son ami compositeur, qui décide d’écrire des chansons d’après les photos et de faire chanter les gens qu’Isabelle a retrouvé.

Tout ceci forme une œuvre pour le moins originale.

Le roman est captivant, très bien écrit et tout en émotions. L’enquête est passionnante, prenante. Il est assez surprenant d’apprendre que la petite fille de la photo s’appelle effectivement Laurence, comme imaginé par l’auteur. Des coïncidences troublantes entre la fiction et la réalité apparaissent. On est emporté par les recherches de l’auteur.

Un ouvrage novateur dans cette rentrée littéraire.

Edition JC Lattès.

« Ma vie de pingouin » de Katarina Mazetti

"Ma vie de pingouin" de Katarina Mazetti. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Ma vie de pingouin » de Katarina Mazetti. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous avez envie d’un roman plaisant et croustillant?
Vous aimez Anna Gavalda ou Jonas Jonasson?
Voici ma potion:

Tomas, Wilma, Alba et quelques autres ressortissants suédois s’embarquent pour une croisière en Antarctique.

Tomas, journaliste, part dans cette aventure avec l’idée de mettre fin à ses jours parmi les pingouins. Lasse des éternelles absences de son mari, sa femme a fini par le quitter et est partie avec les enfants vivre aux États-Unis avec son nouveau mari. Il n’a plus le goût de vivre.

Wilma est professeur dans une petite ville suédoise. Célibataire trentenaire c’est une incorrigible optimiste, elle part du principe qu’il faut toujours voir le bon côté des choses. Elle a décidé de faire ce voyage malgré les sérieux problèmes physiques qu’elle laisse entrevoir.

Alba, quant à elle, est une infatigable baroudeuse. Elle a déjà fait plusieurs fois le tour du monde, a travaillé sur de nombreux bateaux. Septuagénaire, elle a décidé, selon ses dires, de vivre jusqu’à 120 ans. Elle commence, avec cette croisière, une étude pour établir les similitudes entre humains et animaux.

Nous avons aussi un beau panel de personnages secondaires, hétéroclites et loufoques comme le duos d’amies qui cherchent à trouver un mari ou les nombreux ornithologues amateurs venus enrichir leurs connaissances. Des couples désunis ou mal unis. Tous les personnages étant traités de manière très attachante.

Dès l’avion qui les mène au pôle sud, Wilma et Tomas, que tout oppose, vont s’acoquiner.

Katarina Mazetti renoue ici avec sa verve pince sans rire et caustique qui avait plu dans « Le mec de la tombe d’à côté« . Son roman est plein d’humour, on rit beaucoup grâce à de nombreuses situations très cocasses mais il y a toujours un fond un peu plus sérieux et surtout plus émouvant.

Elle nous offre une comédie romantique, n’ayons pas peur des mots, mais pas du tout niaise et moins légère qu’on pourrait le croire. Comme à son habitude, Mazetti  propose un roman qui donne du baume au cœur.

Alors embarquez vous aussi pour cette croisière!

Édition Gaïa

« Oona & Salinger » de Frédéric Beigbeder

"Oona & Salinger" de Frédéric Beigbeder. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Oona & Salinger » de Frédéric Beigbeder. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Envie d’un roman facile à lire mais néanmoins intense et passionné?
Vous aimez David Foenkinos ou Catherine Cusset?
Voici ma potion:

Frédéric Beigbeder décide dans son nouveau roman de nous raconter l’histoire d’amour entre Oona O’Neill et J.D. Salinger, qui se passa au début des années quarante.

Oona O’Neill, fille du célèbre dramaturge Eugene O’Neill, fait partie de l’élite branchée de New-York. Bien qu’elle n’ait plus eu de contact avec son père depuis dix ans, elle surfe sur sa célébrité.

Jerry Salinger écrit quelques nouvelles mais n’a pas encore publié son grand roman.

Un soir, au Stork Club, fameux bar de l’époque où se retrouvait toute la jeunesse aisée, ils se rencontrent, c’est le coup de foudre, Oona n’a que seize ans et Jerry vingt et un.

Mais ils ne vivront pas une belle et fabuleuse histoire d’amour, simplement un flirt de quelques semaines. Jerry ne répondant pas aux attentes de Oona, et Oona étant un tantinet trop superficielle pour lui. Le départ à la guerre de Jerry va mettre un point final à cette histoire. Il continuera à lui écrire des lettres pour lui raconter les combats (et espérer secrètement qu’elle l’attende), mais Oona va rencontrer Charlie Chaplin, en tomber amoureuse et l’épouser alors qu’elle n’a que 17 ans et lui 54.

Beigbeder ne nous raconte pas qu’une histoire d’amour, celle-ci est même un prétexte pour parler d’autres choses. Faire le parallèle entre la jeunesse dorée de Oona, sa frivolité et la guerre très dure à laquelle participe Jerry en Europe. Guerre qui va le transformer à jamais puisqu’il ne sera pas le même au retour. Il préfèrera s’isoler et vivre reclus jusqu’à la fin de ses jours. Prétexte aussi pour parler de lui, comme Beigbeder sait si bien le faire, sans rien dévoiler on peut dire qu’il finit son récit en racontant sa rencontre avec sa femme.

Frédéric Beigbeder nous offre un magnifique roman. Les passages sur la guerre sont superbement traités, d’autant plus forts qu’ils sont en décalage avec ce qu’il se passe dans la vie de Oona au même moment.

C’est enfin un roman où vous pourrez croiser Truman Capote, Hemingway et Orson Welles.

Très bon roman de non-fiction (c’est l’auteur qui le dit), très fluide qui vous donnera forcément envie de lire ou relire « L’attrape-coeurs » de J.D. Salinger.

Édition Grasset

« Presque la mer » de Jérôme Attal

"Presque la mer" de Jérôme Attal. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Presque la mer » de Jérôme Attal. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous avez envie d’un roman qui fasse du bien?
Vous aimez J.M.Erre ou David Safier?
Voici ma potion:

Frédéric termine ses études de médecine à Paris. Célibataire, il a consacré tout son temps à son futur métier.

Louise vient de Patelin, petit village perdu on ne sait où, loin de tout. Après un passage éclair à Paris où elle a passé un casting pour un télé-crochet et où l’un des jurés a cherché à abuser d’elle, elle rentre se morfondre dans son village.

Le docteur de ce fameux Patelin part à la retraite, il faut le remplacer. Et pour le remplacer et réussir à faire venir un jeune médecin chez eux, le maire et son conseil municipal ont une incroyable idée, faire croire au futur postulant qu’il y a la mer à Patelin. Les voilà donc qui mettent en scène tout le village pour qu’il est l’air d’un village balnéaire.

L’heureux élu n’est autre que Frédéric, fraîchement diplômé. Il déboule là-bas et croise Louise.

Jérôme Attal propose aux lecteurs un joli petit roman. Des personnages cocasses et décalés qui n’en restent pas moins très humains. Au fond, tous n’aspire qu’à une chose, être heureux. Des situations insolites et bourrées d’humour, mais tout ça toujours empreint d’une certaine mélancolie.

« Presque la mer » est un good-feeling book. Forcément vous aurez le sourire en le renfermant.

Edition Stéphane Million

« Le théorème du homard » de Graeme Simsion

"Le théorème du homard" de Graeme Simsion. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.
« Le théorème du homard » de Graeme Simsion. Chroniques de livres et conseils de lecture par MLBA.

Vous avez envie d’un roman distrayant à l’humour un peu décalé?
Vous avez aimé « Le Fakir qui était resté coincé dans une armoire ikéa » ou « L’analphabète qui savait compter »?
Voici ma potion:

Le héros de ce roman s’appelle Don Tillman, il est professeur de génétique dans une université australienne. Il approche la quarantaine et pourrait être qualifié de « grosse tête ». C’est un génie en tous points et d’une connaissance sans limite. Mais voilà, Don est inapte à la vie en société. Il dit souvent ce qui lui passe par la tête et ne comprend rien aux règles et codes de la vie. Il n’a que très peu d’amis parce qu’il ne comprend pas la nécessité d’en avoir. Seul un couple de collègues arrive à le supporter.

Don est célibataire bien sûr. Mais il se met en quête de la femme idéale (pour lui). Il met au point un questionnaire qu’il compte soumettre à toutes les futures prétendantes. Questionnaire comportant des questions très insolites comme « Mangez-vous des rognons? », la réponse idéale attendue étant « occasionnellement ».

Mais un jour il rencontre Rosie Jalman, étudiante le jour, barmaid la nuit. Celle-ci est l’exacte opposée de Don. Autant lui est ordonné qu’elle est bordélique.

Rosie va l’entrainer dans une enquête afin de retrouver son véritable père. Don et Rosie vont user de multiples stratagèmes, même les plus loufoques, afin de prélever l’ADN de tous les pères potentiels.

« Le théorème du homard » est un petit ovni d’humour. Le personnage de Don , terriblement farfelu et décalé, est vraiment très drôle et attachant. Malgré sa maladresse c’est le personnage le plus sincère. Ses manies entraînent des quiproquos ou des malentendus qui font toute la fantaisie de ce roman.

Graeme Simsion, avec ce premier roman, nous ravit par son écriture très fluide et moderne. C’est un roman original sur la différence et surtout sur l’acceptation de la différence.

Tout le monde a droit à l’amour!

Edition Nil

« Les perroquets de la place d’Arezzo » de Eric-Emmanuel Schmitt

Les perroquets de la place d'Arezzo
Chroniques de livre & conseils de lecture. Les perroquets de la place d’Arezzo de Eric-Emmanuel Schmitt par Ma Libraire Bien-Aimée.

Vous aimez les histoires d’amour, les romans chorale?
Vous aimez Anna Gavalda ou Joseph Connolly?
Voici ma potion:

Une lettre anonyme vient perturber le quotidien du quartier de la place d’Arezzo à Bruxelles. Quartier très huppé fréquenté depuis de longues années par toute une population de perroquets et autres perruches, on raconte qu’un consul brésilien séjournant dans le quartier est reparti en libérant ses volatiles. Ceux-ci donnant une ambiance exotique au lieu.

Cette lettre anonyme ne vient pas d’un corbeau désireux de médire sur les gens, il s’agit là au contraire d’un message d’amour: « Ce mot simplement pour te signaler que je t’aime. Signé: tu sais qui. »

Chaque riverain de la place d’Arezzo reçoit sa petite missive et celle-ci va engendrer bien des conséquences, permettant à certains de dévoiler leur amour, à d’autres d’y mettre fin, bref personne ne sera épargné.

Eric-Emmanuel Schmitt nous propose un beau panel des comportements amoureux et sexuels du xxi ème siècle.

Il décrit tous les scénarios imaginables : du jeune homme puceau ne supportant pas les contacts physiques au trio amoureux, du couple gay à l’adepte du sado-maso, du transexuel à l’homme politique se servant de son pouvoir pour abuser des femmes (qui n’est pas sans nous rappeler quelqu’un).

Tout le monde s’aime ou se déteste ou les deux, tout le monde couche avec tout le monde. Les habitants de ce quartier à l’instar des perroquets ont un appétit sexuel débordant.

Les personnages, faisant l’objet chacun leur tour d’un chapitre, sont haut en couleurs, ils ont tous en eux des souffrances intérieurs et sont tous très complexes.

On sent bien que Eric-Emmanuel Schmitt s’est amusé en écrivant ce livre et il ne faut pas avoir peur du pavé de sept cent pages, il se lit très facilement.

Un roman fleuve comme essai sociologique du comportement amoureux.

Edition Albin MIchel

« Nina » de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio

hronique de NIna de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio par MLBA
Chronique de NIna de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio par MLBA

Vous avez envie d’une belle histoire d’amour?
Vous aimez Alessandro Baricco ou Anna Gavalda?
Voici ma potion:

Adrien, la quarantaine, décide de mourir. Il n’en peut plus de sa vie, ne trouve plus goût à rien. Mais alors qu’il prépare son suicide il repense à son passé et surtout à son premier amour, Nina, une italienne rencontrée lors de vacances avec ses parents.

Il décide de lui écrire une lettre, ce qui va lui faire retarder son suicide de quelques jours. Il lui fait la déclaration d’amour qu’il ne lui a jamais faite.

Le grand soir arrive, il prend tout un mélange de comprimés afin d’en finir pour toujours. Malheureusement ou heureusement il ne va pas mourir mais tomber dans un profond coma.

Sa lettre d’amour va alors passer entre plusieurs mains, dont celles de son frère avec qui il était en froid, celles de la jeune fille au pair de son frère, celles de sa gouvernante, avant de finir entre celles d’un éditeur parisien qui va prendre la décision de la publier. Elle va bouleverser tout ceux qui la liront et va influer sur le destin de tout ceux qui l’auront eu entre les mains.

Cette lettre va, bien évidemment, faire aussi basculer la vie de Nina, qui tombera par hasard sur sa traduction dans une librairie italienne.

Tous ces personnages vont se retrouver au chevet d’Adrien, en espérant que celui-ci se réveille.

L’originalité de ce roman est qu’il est écrit à quatre mains ce qui rend l’écriture différente.

Frédéric Lenoir, écrivain philosophe, et Simonetta Greggio, romancière italienne de renom, se sont donc alliés pour nous offrir cette belle histoire d’amour. Le lecteur peut sentir la touche de chacun et en même temps ils se complètent parfaitement.

Voilà un roman léger d’où transparaît l’amour, le grand amour que chacun aimerait rencontrer dans sa vie.

Editions Stock

« A toi pour l’éternité » de Daniel Glattauer

A toi pour l'éternité de Daniel Glattauer
A toi pour l’éternité de Daniel Glattauer

Vous avez aimé « Quand souffle le vent du nord »  du même auteur?
Vous aimez les intrigues psychologiques, le suspens à la Hitchcock ?
Voici ma potion :

A toi pour l’éternité, c’est l’anti-conte de fées.

Judith, 36 ans, jolie, indépendante mais célibataire. Un jour, au supermarché, Hannes,la quarantaine, lui marche sur les pieds. Incident banal si ce n’est qu’elle va de nouveau le rencontrer à la caisse, puis il va venir dans le magasin de lampes dont elle s’occupe et elle finira par le croiser tous les jours. Il va peu à peu s’immiscer dans sa vie, arriver à la séduire et lui faire rapidement de grandes déclarations enflammées. Comment ne pas résister, quand on est peu sûr de soi, à tant de marques d’intérêt ? Comment repousser quelqu’un qui est prêt à tout pour vous ?

Mais Judith va peu à peu se sentir étouffer par cet amour. Hannes est prévenant, disponible, courtois et tous les amis de Judith ainsi que sa famille l’adore. Il a conquis tout le monde sauf elle, finalement. Elle décide de le quitter mais ça ne sera pas si simple. Son entourage ne comprend pas pourquoi elle quitte l’homme idéal, et lui ne veut rien entendre. Elle se retrouve bientôt dans un engrenage qui va mettre en péril sa santé mentale.

Daniel Glattauer, auteur allemand, nous montre jusqu’où on peut aller par amour, comment l’amour peut rendre dingue parfois.

Le roman commence comme une histoire d’amour et se termine en thriller psychologique. Le lecteur a même droit à une fin plutôt inattendue. L’auteur met à mal l’idée de l’amour éternel et de la passion. Après avoir lu son livre, on a plutôt envie de se méfier ! Être aimé à la folie n’est pas suffisant pour que ce soit réciproque.

Laissez-vous emporter par cette histoire, Daniel Glattauer a une façon d’écrire, très fine, très caustique qui ne manque pas non plus d’humour.

Edition Grasset

« La première chose qu’on regarde » de Grégoire Delacourt

La première chose qu'on regarde de Grégoire Delacourt
La première chose qu’on regarde de Grégoire Delacourt

Vous aimez les contes de fées.
Vous aimez David Foenkinos et Anna Gavalda.
Voici ma potion :

Le nouveau roman de Grégoire Delacourt parle d’amour, de ce que l’on voudrait être, du fait d’être catalogué par le regard des autres.

Un matin, Arthur Dreyfuss voit débarquer Scarlett Johansson chez lui. Situation complètement absurde a priori et c’est après des recherches sur le net qu’Arthur comprend que ce n’est pas elle mais Jeanine Foucamprez qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Ne dit-on pas de lui « qu’il ressemble à Ryan Gosling, en mieux » alors pourquoi ne pourrait-il pas avoir Scarlett dans son salon ?

Ces personnages, tous les deux traumatisés et cassés par la vie, vont apprendre à se reconstruire ensemble, enfin vont essayer.

Ce roman, ça aurait pu être une banale histoire d’amour, un vrai conte de fées mais en réalité c’est loin d’être le cas.

Arthur est seul. Après que sa petite sœur soit morte suite à l’attaque d’un chien, sa mère s’est plongée dans l’alcool et son père s’est enfui. Jeunesse douloureuse mais il réussit tant bien que mal à faire sa vie, devient garagiste et a même acheté sa petite maison, une sorte d’aboutissement.

Jeanine n’a jamais connu son père et sa mère l’a tout bonnement rayé de sa vie après l’avoir trouvé en train de faire des photos dénudées pour son beau-père. Le problème de Jeanine, le problème de sa vie, c’est qu’elle est trop belle, qu’elle ressemble terriblement à une actrice américaine et que personne ne cherche à la connaître pour ce qu’elle est, elle.

Un jour qu’elle passe par hasard à Long, le petit village où habite Arthur, elle tombe sous son charme et se plaît à croire qu’il peut la sauver.

Mais voilà les choses ne sont pas si simples, la vie recèle de douloureux aléas.

C’est un roman véritablement émouvant, beaucoup plus profond et touchant que le précédent, La liste de mes envies, qui avait un ton plus léger.

On assiste à la naissance d’un amour, on sent que ces deux personnes sont faites l’une pour l’autre et on redoute que la fin ne soit pas le happy-end escompté.

Delacourt aborde le sujet des apparences, de l’hyper féminité devenant un handicap.

Alors bien sûr on peut émettre des critiques, dire que les personnages sont un peu trop stéréotypés, que les blessures d’hier ne font pas forcément des traumatisés à vie mais on peut aussi se laisser emporter par la poésie qui émane de tout ça et par l’écriture très légère.

Vous vous attacherez à Arthur et Jeanine, vous aurez envie que la vie soit enfin belle pour eux mais ne vous attendez surtout pas à une fin heureuse et préparez les mouchoirs si vous avez la larme facile.

Edtion Lattès