« La grâce des brigands » de Véronique Ovaldé

La grâce des brigands de Véronique Ovaldé. Chronique par Ma Libraire Bien-Aimée
Chronique de livres & conseils de lecture. La grâce des brigands de Véronique Ovaldé par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous aimez les histoires de femmes passionnées, l’idée de liberté ?
Vous aimez Olivier Adam et Karine Tuil ?
Voici ma potion :

Maria Cristina Vaatonen reçoit un coup de fil de sa mère dont elle n’a aucune nouvelle depuis de longues années. Celle-ci lui apprend que sa sœur a eu un enfant et qu’il faut qu’elle revienne pour le récupérer et l’adopter.

Maria Cristina avait quitté Laperouse, sa ville natale de Finlande, vingt ans plus tôt pour venir faire ses études à Los Angeles. A l’époque elle n’avait pas simplement quitté la froideur du grand nord mais aussi la pression d’une mère engoncée dans ses vieilles traditions, à moitié folle, la jalousie d’une sœur et le mutisme d’un père qui l’aimait et la préférait sans jamais avoir su lui dire.

Elle débarque à Los Angeles, âgée de seize ans, comme une véritable paysanne. Elle ne s’était jamais rasé les jambes, ne se lavait qu’une fois par semaine, bref, elle découvre un tout nouveau monde.

Maria se met en colocation avec Joanne, une sorte de hippie délurée, enceinte qui plus est. Celle-ci va la mettre à la page concernant les coutumes du coin. La rencontre de Maria avec Claramund, auteur sud-américain à succès, va être déterminante pour elle. Il va non seulement l’initier au sexe mais aussi lui permettre de faire éditer son premier roman.

Véronique Ovaldé raconte l’itinéraire d’une femme, comment celle-ci après une enfance relativement traumatisante et anxiogène va murir, comment libérée du joug maternel elle va s’épanouir. Tout en restant une personne mal dans sa peau, indécise, elle cherche son émancipation de manière entêtée et parfois de manière totalement irresponsable (la scène du viol).

L’auteur nous conte de nouveau l’emprise que peut avoir la famille sur un être, et combien il est important pour cet être de se libérer afin de se trouver.

Un très beau roman, une écriture et une narration très particulière qui ne peut que vous emporter.

Editions de l’Olivier

« Back up » de Paul Colize

Back up de Paul Colize. Chronique par MLBA
Chronique de Back up de Paul Colize  par MLBA

Vous aimez le rock’n roll et les riffs de guitare?
Vous aimez David Khara ou Luc Bossi?
Voici ma potion:

En 2010 un homme est renversé par une voiture à Bruxelles. Il se réveille à l’hôpital sans pouvoir ni bouger, ni parler, atteint du Locked-in syndrom.

En 1967 tous les membres du groupe Pearl Harbor meurent les uns après les autres.

Par chapitres interposés le lecteur apprend l’histoire du groupe, l’enquête sur leurs décès menée par un journaliste et la rééducation de l’homme accidenté surnommé x-midi. On alterne donc entre passé et présent. X-midi ne peut plus parler mais étant tout à fait conscient, il raconte d’où il vient. Cela débute alors qu’il découvre le rock’n roll à la fin des années 50. Il se prend de passion pour la musique et surtout pour la batterie, il va suivre le mouvement en Europe, de Bruxelles il va passer par Paris, Berlin et Londres. A travers son parcours on assiste aux débuts du rock sur vinyls, aux premiers concerts avec filles hystériques et aux dérives dues à l’excès de drogue. C’est toute une génération qui est dépeinte.

Quel est le lien entre X-midi et le groupe Pearl Harbor?

L’auteur construit son roman comme un véritable chef d’orchestre. Il distille les informations petit à petit, on ne peut que se laisser entrainer par sa petite musique. Comme il a aimé à le faire dans son dernier roman « un long moment de silence », Paul Colize mélange la petite histoire à la grande.

Un livre plein de suspense à lire en écoutant, si possible, la playlist proposée par l’auteur en début de roman.

Edition Folio

« Le linguiste était presque parfait » de David Carkeet

Le linguiste était presque parfait de David Carkeet. Chronique par MLBA
Le linguiste était presque parfait de David Carkeet. Chronique par MLBA

Vous aimez l’humour décalé et les jeux de mots?
Vous aimez David Lodge?
Voici ma potion:

Jeremy Cook, linguiste, travaille à Wabash, un centre d’étude du langage. Sept linguistes étudient au quotidien des enfants de 6 mois à 5 ans (le centre faisant aussi office de crèche) afin de décrypter comment se fait l’acquisition du langage.

Mais un jour un de ses collègues est retrouvé mort, assassiné, dans son bureau. Tout l’accuse, d’autant qu’il était sur les lieux au moment du meurtre.

En parallèle de l’enquête du truculent inspecteur Leaf, sorte de Groucho Marx fort en gueule, Jeremy va mener grâce à la linguistique sa propre investigation. Chaque parole, chaque mot est passé au crible et décortiqué afin de découvrir la vérité. Il va de même chercher la personne responsable de la rumeur comme quoi il serait « un trou du cul » et devoir rédiger une conférence dont l’intitulé change tous les jours.

L’assassin est forcément un de ses collègues, seule une personne ayant les clés du centre a pu faire le coup. Chacun s’accuse mais toujours de manière tout à fait courtoise. Le meurtre va d’ailleurs servir de révélateur des amitiés ou inimitiés au sein des linguistes.

Sous couvert de polar, voilà un roman plein d’humour subtile et terriblement déjanté. David Carkeet nous offre un panel de personnages excentriques adeptes de joutes verbales. Apparemment on ne pourrait être un chercheur sans être un brin cinglé!

On ne peut pas lâcher ce roman avant de l’avoir fini et on est déçu de l’avoir lu si vite. Encore un paradoxe que sauraient nous expliquer les linguistes de ce roman si distrayant.

Edition Monsieur Toussaint Louverture

Le Steampunk à l’honneur

Confessions d'un automate mangeur d'opium de Mark Hodder
Confessions d’un automate mangeur d’opium de Fabrice Colin et Mathieu GAborit
L'étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder
L’étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder

Vous ne connaissez pas le Steampunk ?
Vous aimez Jules Verne et HG Wells ?
Voici ma potion :

Le Steampunk est un genre de science-fiction, une sorte de rétro-futurisme, on parle aussi d’uchronie. L’action se passe généralement au 19ème siècle dans une société industrielle futuriste, saturée d’inventions utilisant la vapeur. Les machines y ont une place importante, machines qui échappent d’ailleurs parfois au contrôle de leurs créateurs.

Deux ouvrages sortis récemment dans de nouvelles éditions mettent à l’honneur ce genre : Confessions d’un automate mangeur d’opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit et L’étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder.

Confessions d’un automate mangeur d’opium se passe à Paris en 1889, lors de la grande exposition universelle. La ville est envahie d’aéroscaphes et autres machines volantes, les automates sont partout au service des hommes. Margaret Saunders , jeune actrice reconnue, va se lancer dans une enquète suite au décès de sa meilleure amie, décès survenu dans d’étranges circonstances. Elle sera aidée par son frère Théo, médecin dans un asile d’aliénés et fasciné par les pouvoirs de l’éther, substance servant à faire marcher toutes leurs machines.

Les deux protagonistes vont se lancer tête baissée dans leur enquête et vont affronter des choses qui les dépassent.

L’investigation qu’ils mènent est un prétexte pour les auteurs afin de mettre en valeur l’esthétique du genre, on croise dans ce roman bien évidemment des automates, des machines volantes les plus délirantes, des savants fous, on y croise aussi Sarah Bernhardt, Villiers de l’Isle Adam ou encore la reine Victoria.

Un roman de steampunk des plus accessibles !

L’étrange affaire de Spring Heeled Jack se déroule lui à Londres en 1861. Il s’agit ici aussi d’une enquête mais d’un ordre tout à fait différent.

Sir Richard Burton, aventurier et explorateur, en perte de notoriété, se fait agresser un soir par un homme monté sur échasses qui lui parle de manière très détaillée de son avenir et des décisions qu’il va prendre. Le lendemain il est appelé par le Premier Ministre qui le charge d’une mission, découvrir la vérité sur des agressions de jeunes filles commises par un étrange personnage, Spring Heeled Jack. Accompagné de son acolyte Swinburne, poète aux tendances masochiste et alcoolique, il se lance dans cette enquête où ils croiseront des loups-garous, des hommes aux pouvoirs étranges, un ours qui parle et Charles Darwin.

Mark Hodder réussit à créer un monde fantasmagorique où des personnages ayant réellement existé comme Burton côtoient des créatures fantastiques tels ce fameux Jack, issu du folklore britannique, il crée un monde divisé entre les Technologistes et les Libertins, un monde où il y a une surenchère d’inventions plus incroyables les unes que les autres, les rotochaises ou autres chevaux à vapeur , un monde perpétuellement en guerre.

Le roman n’est pas dénué d’humour, vous noterez les perroquets servant de messagers, atteints du syndrome Gilles de la Tourette.

Mark Hodder mêle habilement plein de genres différents : le steampunk bien sûr, la science-fiction, le roman uchronique, le roman policier tout ça assaisonné de paradoxes temporels.

Laissez-vous embarquer par ces Sherlock Holmes d’un genre nouveau.

Confessions d’un automate mangeur d’opium Edition Bragelonne

L’étrange affaire de Spring Heeled Jack Edition Bragelonne

« Un long moment de silence » de Paul Colize

Chronique de Un long moment de silence de Paul Colize par MLBA
Chronique de Un long moment de silence de Paul Colize par MLBA

Vous aimez le suspense et les polars à matière grise?
Vous aimez Elmore Leonard, Dennis Lehane?
Voici ma potion:

Paul Colize nous livre là un roman assez époustouflant, avec une construction narrative très complexe et habile .Le lecteur est invité à suivre l’histoire de deux hommes à deux époques différentes.

De nos jours nous avons celle de Stanislas Kervyn, la cinquantaine, à la tête d’une société de conseils en informatique, chef d’entreprise exécrable, égocentrique et obsédé sexuel. Excessif dans tout ce qu’il entreprend. Il a écrit un livre sur l’histoire de son père, abattu lors de la tuerie du Caire en 1954. Que faisait-il au Caire? Qui était visé lors de cette attaque? Autant de questions auxquelles il n’a pu répondre. Lors d’un passage à la télévision pour parler de son ouvrage, un homme cherche à le contacter, il détient de nouvelles informations sur le père de Stanislas. Son enquête va alors repartir de zéro et il ne va pas tarder à déterrer des secrets de famille.

Après guerre nous suivons aussi l’histoire de Nathan Katz, miraculé des camps de concentration, qui se retrouve à New-York avec son père, les deux seuls rescapés de leur famille. Suite à une très violente altercation avec des italiens qui avaient tenu des propos antisémites, Nathan est repéré par un groupe occulte, « le Chat », groupe dont le but est de traquer et de punir les nazis ayant échappé à la justice. Il va alors subir un entrainement digne des commandos et se lancer dans cette action à corps perdu, quitte à laisser ses proches derrière lui.

Ces deux hommes finiront par se rencontrer, ils sont liés quelque part, on en a l’intime conviction, mais de quelle manière?

Ce roman court de 1920 à nos jours, il met à jour des pans de notre histoire mondiale qui étaient méconnus. Cette organisation du « Chat » aurait réellement existé mais sous un autre nom. L’auteur raconte sous de faux noms l’histoire de sa famille.

C’est un roman qui parle de vengeance et de pardon.

Doit-on donner libre cours à sa vengeance et surtout jusqu’où peut-on aller par vengeance? A-t-on le droit de vie et de mort sur une personne, même si celle-ci a commis les pires horreurs?

Tant de questions soulevées dans ce roman mené de main de maître par son auteur Paul Colize.

Edition la Manufacture des livres

« Nina » de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio

hronique de NIna de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio par MLBA
Chronique de NIna de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio par MLBA

Vous avez envie d’une belle histoire d’amour?
Vous aimez Alessandro Baricco ou Anna Gavalda?
Voici ma potion:

Adrien, la quarantaine, décide de mourir. Il n’en peut plus de sa vie, ne trouve plus goût à rien. Mais alors qu’il prépare son suicide il repense à son passé et surtout à son premier amour, Nina, une italienne rencontrée lors de vacances avec ses parents.

Il décide de lui écrire une lettre, ce qui va lui faire retarder son suicide de quelques jours. Il lui fait la déclaration d’amour qu’il ne lui a jamais faite.

Le grand soir arrive, il prend tout un mélange de comprimés afin d’en finir pour toujours. Malheureusement ou heureusement il ne va pas mourir mais tomber dans un profond coma.

Sa lettre d’amour va alors passer entre plusieurs mains, dont celles de son frère avec qui il était en froid, celles de la jeune fille au pair de son frère, celles de sa gouvernante, avant de finir entre celles d’un éditeur parisien qui va prendre la décision de la publier. Elle va bouleverser tout ceux qui la liront et va influer sur le destin de tout ceux qui l’auront eu entre les mains.

Cette lettre va, bien évidemment, faire aussi basculer la vie de Nina, qui tombera par hasard sur sa traduction dans une librairie italienne.

Tous ces personnages vont se retrouver au chevet d’Adrien, en espérant que celui-ci se réveille.

L’originalité de ce roman est qu’il est écrit à quatre mains ce qui rend l’écriture différente.

Frédéric Lenoir, écrivain philosophe, et Simonetta Greggio, romancière italienne de renom, se sont donc alliés pour nous offrir cette belle histoire d’amour. Le lecteur peut sentir la touche de chacun et en même temps ils se complètent parfaitement.

Voilà un roman léger d’où transparaît l’amour, le grand amour que chacun aimerait rencontrer dans sa vie.

Editions Stock

« A toi pour l’éternité » de Daniel Glattauer

A toi pour l'éternité de Daniel Glattauer
A toi pour l’éternité de Daniel Glattauer

Vous avez aimé « Quand souffle le vent du nord »  du même auteur?
Vous aimez les intrigues psychologiques, le suspens à la Hitchcock ?
Voici ma potion :

A toi pour l’éternité, c’est l’anti-conte de fées.

Judith, 36 ans, jolie, indépendante mais célibataire. Un jour, au supermarché, Hannes,la quarantaine, lui marche sur les pieds. Incident banal si ce n’est qu’elle va de nouveau le rencontrer à la caisse, puis il va venir dans le magasin de lampes dont elle s’occupe et elle finira par le croiser tous les jours. Il va peu à peu s’immiscer dans sa vie, arriver à la séduire et lui faire rapidement de grandes déclarations enflammées. Comment ne pas résister, quand on est peu sûr de soi, à tant de marques d’intérêt ? Comment repousser quelqu’un qui est prêt à tout pour vous ?

Mais Judith va peu à peu se sentir étouffer par cet amour. Hannes est prévenant, disponible, courtois et tous les amis de Judith ainsi que sa famille l’adore. Il a conquis tout le monde sauf elle, finalement. Elle décide de le quitter mais ça ne sera pas si simple. Son entourage ne comprend pas pourquoi elle quitte l’homme idéal, et lui ne veut rien entendre. Elle se retrouve bientôt dans un engrenage qui va mettre en péril sa santé mentale.

Daniel Glattauer, auteur allemand, nous montre jusqu’où on peut aller par amour, comment l’amour peut rendre dingue parfois.

Le roman commence comme une histoire d’amour et se termine en thriller psychologique. Le lecteur a même droit à une fin plutôt inattendue. L’auteur met à mal l’idée de l’amour éternel et de la passion. Après avoir lu son livre, on a plutôt envie de se méfier ! Être aimé à la folie n’est pas suffisant pour que ce soit réciproque.

Laissez-vous emporter par cette histoire, Daniel Glattauer a une façon d’écrire, très fine, très caustique qui ne manque pas non plus d’humour.

Edition Grasset

« La première chose qu’on regarde » de Grégoire Delacourt

La première chose qu'on regarde de Grégoire Delacourt
La première chose qu’on regarde de Grégoire Delacourt

Vous aimez les contes de fées.
Vous aimez David Foenkinos et Anna Gavalda.
Voici ma potion :

Le nouveau roman de Grégoire Delacourt parle d’amour, de ce que l’on voudrait être, du fait d’être catalogué par le regard des autres.

Un matin, Arthur Dreyfuss voit débarquer Scarlett Johansson chez lui. Situation complètement absurde a priori et c’est après des recherches sur le net qu’Arthur comprend que ce n’est pas elle mais Jeanine Foucamprez qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Ne dit-on pas de lui « qu’il ressemble à Ryan Gosling, en mieux » alors pourquoi ne pourrait-il pas avoir Scarlett dans son salon ?

Ces personnages, tous les deux traumatisés et cassés par la vie, vont apprendre à se reconstruire ensemble, enfin vont essayer.

Ce roman, ça aurait pu être une banale histoire d’amour, un vrai conte de fées mais en réalité c’est loin d’être le cas.

Arthur est seul. Après que sa petite sœur soit morte suite à l’attaque d’un chien, sa mère s’est plongée dans l’alcool et son père s’est enfui. Jeunesse douloureuse mais il réussit tant bien que mal à faire sa vie, devient garagiste et a même acheté sa petite maison, une sorte d’aboutissement.

Jeanine n’a jamais connu son père et sa mère l’a tout bonnement rayé de sa vie après l’avoir trouvé en train de faire des photos dénudées pour son beau-père. Le problème de Jeanine, le problème de sa vie, c’est qu’elle est trop belle, qu’elle ressemble terriblement à une actrice américaine et que personne ne cherche à la connaître pour ce qu’elle est, elle.

Un jour qu’elle passe par hasard à Long, le petit village où habite Arthur, elle tombe sous son charme et se plaît à croire qu’il peut la sauver.

Mais voilà les choses ne sont pas si simples, la vie recèle de douloureux aléas.

C’est un roman véritablement émouvant, beaucoup plus profond et touchant que le précédent, La liste de mes envies, qui avait un ton plus léger.

On assiste à la naissance d’un amour, on sent que ces deux personnes sont faites l’une pour l’autre et on redoute que la fin ne soit pas le happy-end escompté.

Delacourt aborde le sujet des apparences, de l’hyper féminité devenant un handicap.

Alors bien sûr on peut émettre des critiques, dire que les personnages sont un peu trop stéréotypés, que les blessures d’hier ne font pas forcément des traumatisés à vie mais on peut aussi se laisser emporter par la poésie qui émane de tout ça et par l’écriture très légère.

Vous vous attacherez à Arthur et Jeanine, vous aurez envie que la vie soit enfin belle pour eux mais ne vous attendez surtout pas à une fin heureuse et préparez les mouchoirs si vous avez la larme facile.

Edtion Lattès

« Chrysis » de Jim Fergus

Chronique de Chrysis de Jim Fergus par Ma Libraire Bien-Aimée
Chronique de Chrysis de Jim Fergus par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous aimez les love stories, les héroïnes passionnées.
Vous aimez Tom Wolfe, les grands auteurs américains.
Voici ma potion :

Chrysis c’est une histoire d’amour. L’amour que porte Jim Fergus à son épouse décédée, Mari, et l’amour entre Chrysis et Bogey, les personnages de ce roman.

Dans le prologue Jim Fergus nous raconte que lors d’un voyage à Nice avec sa femme, qui est alors atteinte d’un cancer incurable, celle-ci tombe dans une brocante sur un tableau qui la subjugue. Un tableau intitulé « Orgie » d’une certaine Chrysis Jungbluth. De retour aux Etats-Unis après quelques mois, alors que sa femme est au plus mal, il décide de contacter le brocanteur pour acheter le tableau. A la mort de Mari le tableau sera légué à Isabella, sa fille. Jim Fergus décide alors de faire des recherches sur Chrysis et de raconter sa vie.

Au départ Chrysis c’est Gabrielle, jeune fille de bonne famille, fille de colonel. C’est une artiste née qui s’inscrit à l’atelier de peinture Humbert, le seul atelier ouvert aux femmes de Paris. Elle va entrer de plein fouet dans ce qu’on a appelé plus tard le Paris des années folles. Elle va côtoyer des artistes réputés et s’adonner à tous les plaisirs que l’époque peut lui offrir. C’est un esprit libre et rebelle qui va devenir l’une des figures de cette époque.

Bogey Lambert est un jeune homme passionné. Il va quitter le fin fond de son Colorado natal, traverser les Etats-Unis et l’Atlantique pour rejoindre la légion étrangère afin de défendre la France face à l’ennemi, tout ça parce qu’on lui a raconté qu’il avait du sang français dans les veines. Et ce voyage il va le faire accompagné de son cheval Crazy Horse.

Le colonel Jungbluth se plaisait à raconter à sa fille les exploits de ce fameux cow-boy qui servait de coursier chevauchant au milieu des champs de mines, n’ayant peur de rien.

Le roman alterne entre les chapitres sur Bogey et ceux sur Chrysis jusqu’à leur rencontre.

Ce sont deux univers qui se rejoignent, celui de la guerre, très dur, et celui de la vie désinvolte des artistes. Et ce sont deux personnages libres et indépendants chacun à leur manière qui vont se rencontrer et vivre une magnifique histoire d’amour.

Jim Fergus nous offre encore là un roman lié à son histoire personnelle et superbement écrit. Il nous entraîne dans un monde de libertinage qui n’est pas dénué de violence et de gravité. Jim Fergus est incontestablement un conteur d’histoires.

Editions Le Cherche Midi

« Désordre » de Penny Hancock

Chronique de Désordre de Penny Hancock par Ma Libraire Bien-Aimée
Chronique de Désordre de Penny Hancock par Ma Libraire Bien-Aimée

Vous avez aimé Avant d’aller dormir de S.J Watson.
Vous aimez les romans à ambiance, les thrillers psychologiques.
Voici ma potion :

 L’histoire peut paraître simple : une femme d’une cinquantaine d’années pour qui tout va pour le mieux, aisance financière, jolie maison et qui, un jour, va prendre en otage le neveu d’une amie à elle.

Sonia a vraiment tout pour être heureuse, malgré les nombreux déplacements de son mari qui la laissent de plus en plus seule dans sa grande maison, malgré le départ de sa fille unique partie étudier à l’université.
Le lecteur est amené à comprendre petit à petit, grâce à des flash-backs récurrents, que Sonia traîne quelques lourds bagages de son enfance, notamment une histoire d’amour dont on ne connaîtra les aboutissants qu’à la toute fin.

Jez, 15 ans, neveu de son amie Helen, passe un matin chez elle pour lui emprunter un disque et Sonia ne le laissera pas repartir. Parce qu’il lui fait penser à son ami d’enfance, parce qu’il lui plait, les raisons sont multiples et en même temps aucune n’est valable.

L’engrenage est lancé, surtout quand Helen et son mari vont déclarer la disparition de l’adolescent à la police, Sonia n’a plus d’autres choix que de continuer à le garder. Et elle va aller très loin pour conserver son secret.

Le récit alterne aussi avec des chapitres du point de vue de Helen, quelque peu alcoolique et dont le mariage part en vrille suite à la disparition de Jez. Helen, naïvement, va même chercher de l’aide auprès de celle qui séquestre son neveu.

Penny Hancock plonge le lecteur dans un thriller psychologique et le tient en haleine. Une femme au foyer qui dérape, qui s’enfonce peu à peu dans sa folie et son obsession, paraît tout à fait crédible. Tout ça en mettant le lecteur assez mal à l’aise, on ne peut que se questionner sur la finitude de tout ça. Le personnage de Sonia est vraiment complexe , terriblement bien exploité, on se demande d’ailleurs jusqu’où elle peut aller dans sa folie.

Désordre est une histoire sous haute tension, que vous ne voudrez pas lâcher avant de connaître la fin.

Edition Sonatine